Mario Mieli
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Mario Mieli (Milan, 21 mai 1952 - 12 mars 1983) est considéré comme l'un des fondateurs du mouvement de libération gaie/transgenre en Italie, et il est parmi les auteurs italiens le plus pertinent à s'être occupé de recherches sur l'homosexualité dans l'acception la plus large du terme, que ce soit du point de vue anthropologique ou historique. Il a donné son nom au Cercle de culture homosexuelle Mario Mieli, créé à Rome en 1983, l'année de sa mort.
Sommaire |
[modifier] Biographie
Mario Mieli naît en 1952, d'une famille de la bourgeoisie industrielle juive qui a fait obstacle au développement de sa personnalité jusqu'à le faire interner dans un hôpital psychiatrique.
Il reçoit un diplôme en Philosophie morale avec une thèse qui sera publiée sous une forme remaniée en 1977 sous le titre d'Elementi di critica omosessuale (Éléments de critique homosexuelle) et qui deviendra un fondmeent de la théorie sur le genre en Italie et, dans une moindre mesure, en dehors.
Au début des années 1970 il partit pour Londres où il fréquenta le Gay Liberation Front local. De retour en Italie, en 1971 il fit partie des fondateurs du F.U.O.R.I. - le premier mouvement de libération gaie italien, avec lequel il prit ses distances quand, en 1974, celui-ci forma, paritairement, une fédération avec le Parti radical.
Entretemps, il se consacra au théâtre, provocant le scandale pour les mentalités de l'époque (rappelons le spectacle La Traviata Norma. Ovvero: Vaffanculo... ebbene sì! - La Norme dévoyée. Ou bien : va te faire enculer... Eh bien oui !, 1976).
[modifier] Le personnage
Mario Mieli fut l'un des premiers à contester les catégories de genre en s'habillant toujours de manière féminine ; coprophage éhonté, il utilisa aussi son image et ses rôles pour porter en avant la bataille des droits individuels inaliénables.
Son portrait apparaît sous le nom de "Maria" dans le roman Turbamento de Dario Bellezza.
[modifier] Le penseur
Mario Mieli a été l'un des premiers chercheurs et activistes du Mouvement de Libération Homosexuel Italien, à côté de Ferruccio Castellano, Massimo Consoli, Elio Modugno, Angelo Pezzana et Nicolino Tosoni. Tous partageaient la conviction que la libération de l'homophobie ancestrale devait se fonder sur la connaissance de sa propre identité, censurée dès la naissance de la culture dominante, de leur retenue anthropologiquement sexophobe et obstinément homophobe : ils partirent de ses bases pour abattre la discrimination multiséculaire en s'opposant à ceux qui s'identifient par une sexualité axiomatiquement définie comme naturelle et normale.
Il embrassa immédiatement le marxisme, cherchant à le remodeler en fonction de la lutte de la libération homosexuelle, par une libération pleine et entière des, de tous les, homosexuels.
Il rechercha le noyau de la question que les homosexuels se trouvent à affronter lors de ces années non seulement l'opposition hétérosexuel-homosexuel, mais la dénonciation de l'inconsistance et du vice idéologique au principe de la "monosexualité". A cette prospective unilatérale, incapable de rendre compte de la nature ambivalente et dynamique de la dimension sexuelle, il oppose un principe d'éros libre, multiple et polymorphe.
Dans le cours de cette opération, Mieli dénonça avec une grande clarté combien tragiquement ridicule était "l'énorme majorité des gens, dans leur division monstrueuse en garçon ou en "femme" […]. Si le travesti apparaît ridicule à ceux qui le rencontrent, bien plus ridicule est pour le travesti la nudité de ceux qui lui rient au visage".
[modifier] Bibliographie sélective
- Angelo Pezzana (a cura di), La politica del corpo, Savelli, Roma 1976.
- Mario Mieli, Elementi di critica omosessuale, Einaudi, Milano 1977.
- Mario Mieli, Elementi di critica omosessuale (a cura di Gianni Rossi Barilli e Paola Mieli), Feltrinelli, Milano 2002.
- Mario Mieli, Il risveglio dei faraoni, Centro d'Iniziativa Luca Rossi, Milano 1994.
- Elio Modugno, La mistificazione eterosessuale, Kaos, Milano.
- Francesco Gnerre, L'eroe negato, Baldini e Castoldi, Milano 2000.
- Giampaolo Silvestri - Antonio Veneziani, Oro, eros e armonia, Edizioni Libreria Croce, Roma 2002.
[modifier] Liens internes
[modifier] Liens externes
- (it) Cet article est partiellement ou en totalité issu d’une traduction de l’article en italien : « Mario Mieli. »
|
|