Massacre de Nankin
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Le massacre de Nankin est un évènement de la seconde guerre sino-japonaise durant lequel les troupes japonaises se livrèrent à des atrocités contre la population civile de la ville chinoise de Nankin.
Ce massacre, qui débuta le 13 décembre 1937, dura six semaines et fit entre 150 000 et 300 000 victimes chinoises, selon les sources, en majorité des civils. Il eut lieu sous les yeux de nombreux occidentaux, dont le nazi John Rabe et la missionnaire Minnie Vautrin dont les mémoires personnels ont été publiés.
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[modifier] Invasion de la Chine
En 1931, l'armée impériale japonaise envahit la Mandchourie, une province chinoise, suite à un attentat contre une voie de chemin de fer appartenant à une société japonaise. Cet attentat, très vraisemblablement réalisé par les Japonais eux-mêmes pour justifier l'invasion, marqua le début de la conquête de la Mandchourie par le Japon. En 1932, Hirohito approuva la nomination d'un gouvernement fantoche, avec à sa tête le dernier empereur de la dynastie Qing, Puyi, dans cette province chinoise, renommée Manzhouguo.

En 1937, suite à l'Incident du pont Marco Polo, Hirohito donna son accord à l'invasion du reste du territoire chinois, ce qui conduisit à la Guerre sino-japonaise (1937-1945). Dès lors, l'armée japonaise se vit opposer une forte résistance, notamment durant la Bataille de Shanghai qui fut particulièrement sanglante. Certains historiens émettent l'hypothèse que la violence des combats à Shanghai fut en partie responsable de la "mise en condition psychologique" des soldats japonais pour qu'ils commettent plus tard les atrocités à Nankin. Une des explications les plus vraisemblables demeure toutefois l'influence de la propagande impériale qui décrivait les étrangers et surtout les autres populations de race jaune comme des "êtres inférieurs" faits pour être dominés, voire du bétail (kichiku). Pendant le trajet menant de Shanghai à Nankin, le Nichi Nichi Shinbun rapporta d'ailleurs un concours impliquant deux officiers de l'armée showa qui avaient parié pour savoir lequel d'entre eux serait le premier à décapiter 100 chinois avec son sabre.
[modifier] Massacre
Le 8 décembre, alors que la capitale Nankin était assiégée, Kai-Chek Chiang et sa femme évacuèrent la ville avec une partie des troupes. Le 11, les soldats chinois demeurés sur place reçurent à leur tour l'ordre d'abandonner la capitale. Le 13 décembre l'armée japonaise, forte d'environ 50 000 hommes, pénètra dans la ville, fit prisonnier les soldats chinois encore présents et les divisa en petits groupes. Le massacre débuta alors et les chinois de tout âge, aussi bien civils que militaires, furent tués à la baïonette et au sabre pendant que les femmes étaient violées et éventrées.
Nankin disposait d'une zone internationale où résidaient de nombreux occidentaux. Ces derniers furent les témoins du massacre jusqu'au 15 décembre, date où la majorité d'entre eux furent forcés d'évacuer la ville à l'exception d'un groupe de 22 personnes, dont le directeur de la zone, le nazi John Rabe qui écrivit un journal détaillé des événements et tenta de protéger les civils au mieux de ses moyens. Une fois la ville sous contrôle, le prince Asaka et le général Matsui, commandants des forces impériales, purent y pénétrer en grande pompe.
[modifier] Jugement des crimes
Le Tribunal militaire international pour l'Extrême-Orient (TMIEO) a établi que durant cette même période, 20 000 viols furent perpétrés et estima qu'il y eut environ 200 000 personnes tuées par les Japonais, estimations basées sur les documents détenus par les deux associations charitables qui s'étaient chargées du rassemblement et de l'enterrement des cadavres, le Svastika rouge et T'ung-shan She, ainsi que sur les témoignages des survivants. Le tribunal de Nankin a quant à lui évalué à 300 000 le nombre de victimes.
Le général Iwane Matsui, responsable militaire des troupes ayant pris Nankin fut condamné à mort lors du Procès de Tōkyō pour ne pas avoir empêché le massacre. En raison d'un pacte conclu en 1945 entre l'empereur Hirohito et le général Mac Arthur, le prince Asaka, oncle de l'empereur et officier ayant commandé le massacre des civils, ne fut pas accusé devant le tribunal. Dans une déposition faite le 1er mai 1946 aux enquêteurs internationaux, il nia l'existence d'un massacre et déclara « n'avoir jamais reçu de plainte quant à la conduite de ses troupes ».
[modifier] Révisionnisme
Aujourd'hui au Japon, certaines personnes, dont des politiciens de haut rang, nient publiquement l'existence du massacre ou mettent en cause le nombre de personnes tuées et son importance dans l'Histoire. Cette discussion est associée à du révisionnisme.
En avril 2005, la parution au Japon de manuels scolaires minimisant l'importance du massacre de Nankin (réduit à une note en bas de page), provoque de violentes manifestations anti-japonaises en Chine.
En 2006, le nouveau premier ministre japonais, Shinzō Abe, tente de mettre fin à ses querelles en reconnaissant que son pays avait commis des atrocités durant la Seconde Guerre mondiale et de se réconcilier avec son voisin [1]. En novembre 2006 commence l'année de la culture de la Chine au Japon en signe de cette réconciliation.
[modifier] Référence
[modifier] Voir aussi
[modifier] Liens externes
- (fr) Résumé chronologique et photos du massacre
- (fr) Etude sur le négationnisme japonais et les massacres de Nankin
- (en) Online documentary: The Nanking Atrocities
- (en) The Nanjin Incident: Recent Research and Trends
[modifier] Ouvrages de référence
- Monographies
- The Nanjing massacre, Joshua A. Fogel, 1997
- The Rape of Nanking, Iris Chang, 1998
- Témoignages sur le massacre
- The good man of Nanking, the diaries of John Rabe, John E. Woods, 1998;
- American goddess at the rape of Nanking : the courage of Minnie Vautrin, Hua-Ling Hu, 2000
- Eyewitness to massacre : American missionaries bear witness to Japanese atrocities in Nanjing, Zhang Kaiyuan (editeur), East Gate book, 2000
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