Nicolas Vauquelin Des Yveteaux
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Nicolas Vauquelin Des Yveteaux (1567 au Château de La Fresnaye, à Falaise - 9 mars 1649 à Paris) est un poète libertin français.
Sommaire |
[modifier] Sa vie et son œuvre
Fils aîné de Jean Vauquelin de la Fresnaye, il exerce la charge de lieutenant général au bailliage de Caen. Destitué par le parlement de Rouen, il est amené à Paris par le maréchal d'Estrées et nommé précepteur de César de Vendôme, fils naturel de Henri IV et de Gabrielle d'Estrées, pour lequel il compose en 1604 son seul poème sérieux, l'Institution du Prince. Chargé ensuite de l'éducation du dauphin, le futur Louis XIII, il se fait renvoyer de la cour pour ses mœurs licencieuses en 1611.
Sainte-Beuve raconte ainsi la suite de sa vie : « Fatigué de la cour, et persuadé que la vie champêtre est la plus heureuse de toutes les vies, il se retira dans une maison du faubourg Saint-Germain, et là, dit la chronique, « prenant l'air d'un pastor fido avec sa dame, la houlette à la main, la panetière au côté, la chapeau de paille doublé de couleur de rose sur la tête, il conduisoit paisiblement le long des allées de son jardin ses troupeaux imaginaires, leur disoit des chansonnettes et les gardoit du loup. »[1] » Tallemant des Réaux, qui a lui aussi décrit les costumes extravagants du poète, ajoute ceci : « À quatre-vingts ans il se portoit encore fort bien. Il m'a quelquefois lassé à force de me promener dans son jardin. C'étoit un petit homme sec, à yeux de cochon. Il a toujours eu l'esprit présent, et, à sa mode, il disoit de jolies choses.[2] »
L'œuvre de Nicolas Vauquelin Des Yveteaux se compose principalement de stances et de sonnets, dont plusieurs ont été receuillis de son vivant dans Les Délices de la poésie françoise, ou dernier recueil des plus beaux vers de ce temps en 1620. Selon Tallemant des Réaux, « Ses vers étoient médiocres, mais il avoit assez de feu ; sa prose, à tout prendre, valoit mieux. Il savoit et avoit de l'esprit ; il a eu en un temps toute la vogue qu'on sauroit avoir.[3] »
[modifier] Un sonnet de Vauquelin des Yveteaux
- Avoir peu de parents, moins de train que de rente,
- Et chercher en tout temps l'honnête volupté,
- Contenter ses désirs, maintenir sa santé,
- Et l'âme de procès et de vices exempte ;
- À rien d'ambitieux ne mettre son attente,
- Voir ceux de sa maison en quelque autorité,
- Mais sans besoin d'appui garder sa liberté,
- De peur de s'engager à rien qui mécontente ;
- Les jardins, les tableaux, la musique, les vers,
- Une table fort libre et de peu de couverts,
- Avoir bien plus d'amour pour soi que pour sa dame,
- Être estimé du Prince, et le voir rarement,
- Beaucoup d'honneur sans peine et peu d'enfants sans femme,
- Font attendre à Paris la mort fort doucement.
[modifier] Notes et références
- ↑ Tableau de la poésie française au XVIe siècle, vol. 1, p. 206 (édition de 1876). Le passage que cite Sainte-Beuve est de Bonaventure d'Argonne, dit Vigneul-Marville.
- ↑ Historiettes, M. des Yvetaux (1834-36) [1]
- ↑ Ibid.
[modifier] Œuvres complètes
- Les Œuvres poétiques de Vauquelin Des Yveteaux, réunies pour la première fois, annotées et publiées par Prosper Blanchemain (1854)
- Œuvres complètes de Nicolas Vauquelin, seigneur des Yveteaux, publiées et annotées d'après les manuscrits originaux et les recueils collectifs de poésie du XVIIe siècle, par Georges Mongrédien (1921). Réédition : Slatkine, Genève, 1967.