Palais des Blachernes
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Les Blachernes désignent un quartier au nord de Constantinople situé entre le monastère de Chora, la Porte d’Andrinople et la Corne d'Or et abritant, outre un palais, l'une des 24 portes du de la muraille de Théodose, appelée Porte des Blachernes ainsi que la basilique Sainte-Marie-Mère de Dieu, dite « Sainte-Marie des Blachernes ».
[modifier] Résidence impériale
Après avoir été largement utilisé par les Empereurs avant 1204, le palais des Blachernes devint la résidence officielle des Empereurs latins de Constantinople.
Lorsque, en 1259, Michel VIII Paléologue restaura l'Empire byzantin, la Cour réintégra le Grand Palais.
Le palais des Blachernes devint cependant le siège définitif de la Cour impériale sous les empereurs de la dynastie des Paléologue, le Grand Palais étant tombé dans un état de délabrement le rendant difficilement habitable.
Le dernier basileus, Constantin XI, mourut l’épée à la main lors d’un dernier assaut à la Porte des Blachernes.
[modifier] Composition
Réparti sur une superficie de 2 km², le Domaine impérial des Blachernes longeait les remparts de Théodose depuis les premiers contrebas de la sixième colline, jusqu’aux murs d’Héraclius, en bordure de la Corne d’Or. Il ne reste aujourd’hui de cet ensemble monumental que quelques éléments éparpillés dans le quartier. Après la conquête de la ville, il fut abandonné et progressivement démoli.
Comme tous les palais orientaux, et à l’instar du Palais Sacré, le palais des Blachernes se présentait comme une succession de bâtiments auxquels chaque empereur ajoutait ses propres dépendances lors de son règne. Chacune des constructions de cet ensemble était considérée comme un palais portant le nom de l’empereur qui l’avait fait construire. Lors de la chute de Constantinople, en mai 1453, le Domaine impérial des Blachernes comprenait principalement les éléments suivants :
- le palais d’Alexis Comnène, dominant la Corne d’Or et la campagne hors des remparts et une partie de la ville. Le bâtiment principal, qui abritait les appartements impériaux, la salle du trône et d’autres salles de réception, était suivit à l’ouest par un autre bâtiment à salles de réception, assis sur les remparts terrestres et ouvrant sur la campagne. Abandonné en 1453, il fut transformé plus tard en prison, dont 3 étages comprenant 12 salles sont toujours visibles et partiellement démoli. Sur son emplacement se trouvent aujourd’hui l’actuelle mosquée Ayvaz Efendi et les ruines du couvent Emin Buhari ;
- le palais d’Anastase, dont la localisation est aujourd’hui difficile ;
- le palais du Porphyrogénète, situé entre la Porte d’Andrinople et la Porte Kaligaria. Il fut construit entre 1261 et 1291 par Constantin Paléologue, fils de Michel VIII mais ses soubassements sont du Xe et XIe siècle. Ce palais reste aujourd’hui l’élément le plus visible et le mieux conservé des Blachernes ;
- la basilique Sainte-Marie-Mère de Dieu, dite « Sainte-Marie des Blachernes », qui constituait le sanctuaire le plus sacré de Constantinople. Un premier édifice fut édifié sur cet emplacement en 452 par l'impératrice Pulchérie, pour abriter la Sainte Robe et le Saint Voile, rapportées de Palestine. En 473, l'empereur Léon Ier fit construire une autre église, tout près de la chapelle de Pulchérie, à laquelle il donna le nom de Notre-Dame des Blachernes. Justinien, puis Basile Ier le Macédonien et Léon VI reconstruisirent et embellirent le sanctuaire. L'église fut définitivement détruite par un incendie accidentel en 1434. Le suaire de Turin y fut exposé jusqu’à ce qu’il fut ramené en Occident par les croisés, après la prise de Constantinople en 1204 ;
- la Tour d’Isaac Ange, qui reçut son nom après 1453 en souvenir de l'Empereur Isaac II, qui y avait été enfermé et dont les vestiges sont aujourd'hui accessibles ;
- le Kastellion, dépendance fortifiée qui commandait le passage de la Porte des Blachernes et qui comprenaitdeux portes, quatre hautes tours et trois plus petites et une église ;
- la Porte des Blachernes était initialement simple porte de ville, et devint par la suite réservée à l’Empereur lorsque les Blachernes devinrent résidence impériale ;
- l’église Saint-Pierre et Saint-Marc, probablement élevée sous le règne de Léon Ier, par deux patriciens romains Galbien et Candios en 458.