Paul Thomas Anderson
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Paul Thomas Anderson est un scénariste, réalisateur et producteur américain, né le 26 juin 1970 en Californie (États-Unis).
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[modifier] Ses débuts
Dès 18 ans, il réalise un premier essai, the Dirk Doggler story. Si ce court-métrage est un premier essai, il en reprendra l'histoire dans une partie d'un film suivant Boogie nights (1997), 9 ans plus tard. Parallèlement à de l'assistanat sur des productions diverses (téléfilms, vidéoclips ...), il s'inscrit à l'Université de cinéma de New York. Au mulieu de la scolarité, il se retire pour garder ses fonds pour financer Cigarettes and cafee, court-métrage qui sera remarqué dans des festivals. Cette histoire de personnages qui se croise dans un café préfigure le thème de la rencontre et le style chorale qu'il affectionnera par la suite. Cigarettes and cafee va lui premettre d'obtenir le financement pour mettre en route son premier vrai film Sydney (1996), qui bénéficiera d'une nouvelle sortie en vidéo bien des années après sous le nouveau titre Hard Eight, lors que P.T. Anderson sera devenu célèbre avec Boogie Nights et Magnolia.
[modifier] L'influence de Robert Altman
P.T. Anderson et Robert Altman ont un univers commun et une sensibilité qu’eux-même reconnaissent proches. Mais leur propos connaît des différences profondes. Paul Thomas Anderson (PTA) était, après seulement quatre films, déjà considéré comme l’un des plus talentueux réalisateurs américains dépassant le stade des talents prometteurs. Le prix de la mise en scène gagné avec Punch-Drunk love à Cannes en 2002 deux ans après un Ours d’or à Berlin pour Magnolia confirmait ce nouveau statut. Ses derniers films démontrent de sa maturité tant à innover (quatre films, quatre genres) qu’à intégrer les influences de ses aînés (Jacques Tati et Fred Astaire dans Punch-drunk love, Martin Scorcese dans Boogie nights). Le cinéma de P.T. Anderson a lui-même déjà influencé bon nombre de jeunes cinéastes doués (à commencer par Richard Kelly et son Donnie Darko). Il est vrai qu’il a son style (travellings filmés très bas, zooms lents, symbiose image et musique) et son univers (évènements extraordinaires volontairement inexpliqués, héros désorientés dans un monde cruel).
Il a aussi beaucoup impressionné un réalisateur bien installé et reconnu : Robert Altman. Le respect entre les deux hommes est réel. P.T. Anderson malgré un fort ego, revendique sa filiation à Robert Altman (" il n'y a pas moyen d'échapper à son influence. Il est l'une des meilleures choses qui soient arrivées au cinéma" - studio n°185). D’ailleurs, Magnolia est assurément à hommage à ses films polyphonique : Nashville (1975), Un mariage (1978), The player (1986), Short cuts (1991) et Prêt-à-porter (1994). Boogie nights (1997) s’avère le M.A.S.H (1969) de PT Anderson, c’est-à-dire un regard ironique et cruel, 20 ans après, sur la nature humaine dans un environnement hostile (le ghetto du X des années 70 succédant à la guerre d’Indochine). Et Punch-drunk love reprend volontairement une chanson " He needs me " interprétée par Shelley Duvall dans Popeye (1980) de Robert Altman.
De son côté, Robert Altman affirmait en avril 2002 que les deux cinéastes américains qui lui semblait les plus intéressants étaient Wes Anderson (la famille Tennenbaum) et … Paul Thomas Anderson. La présence d’acteurs communs aux génériques de leurs films accentue la perception d’un univers très proche entre les deux auteurs : - Julian Moore appartient à leurs deux univers (Cookies fortune et short cuts pour l’un, Boogie nights et Magnolia pour l’autre) ; - Emily Watson a tourné Gosford park au milieu du tournage de Punch-drunk love ; - Michael Murphy affiche dans sa filmographie Kansas city et Magnolia. - Philip Baker Hall fut un Nixon grotesque et pathétique dans Secret Honor (1984) et le présentateur vedette d'une émission de télévision dans Magnolia (1999).
En outre, si les deux hommes sont de deux générations très distinctes (Altman est né en 1925 dans le Missouri alors que P.T. Anderson est né à Los Angeles en 1970), ils partagent un goût commun pour un cinéma qui a quelques chose à dire sur le comportement humain. Chez eux, les héros n’ont pas grand chose d’héroïque (voire ce que deviennent les icônes : Buffalo Bill chez le grand Bob et Tom Cruise chez PTA).Mais le propos diffère significativement. Ainsi autant Altman revendique haut et fort son regard féroce sur l’American way of life, autant PT Anderson est moins sévère (" Je suis sans doute stupide, mais je n’y ai jamais pensé consciemment … Au fond, cela reflète l'idée qu'il est difficile de vivre en Amérique si l'on a des opinions différentes. On peut s'y sentir très seul. Mais cela me plaît bien "). En effet, si l’auteur de M.A.S.H. s’intéresse aux mœurs de communautés pour les dénoncer, le réalisateur de Magnolia s’attarde sur les réactions individuelles, en particulier face à la solitude. Car bien qu'intégrés dans une communauté (la pègre dans Hard Boilled, le milieu du cinéma pornographique dans Boogie nights, Los Angeles dans Magnolia et une famille nombreuse dans Punch-drunk love), les personnages de P.T. Anderson s’y sentent particulièrement seuls.Pour y remédier, PT Anderson propose des solutions, les meilleurs (l’amour, la musique) comme les pires (le sexe, l’argent).
Contrairement au cinéma hollywoodien traditionnel, la famille n’est pas exposée comme une solution satisfaisante : la famille accroît encore davantage le sentiment de solitude. Face à ses sept sœurs et à leur mariage réussi, Barry Egan, le héros de Punch-drunk love, se sent isolé. De même, Magnolia est construit sur la difficulté de se construire seul par rapport à l’image du Père. Et déjà Hard Eight évoquait une relation paternelle sans avenir, qui se construisait entre le héros et un vieil escroc. Ironie, le premier film de Weis Anderson, la famille Tennenbaum, est centré également autour d’une famille qui ne cesse d’imploser en réaction à l’attitude du père. Cette sensibilité différente est particulièrement perceptible dans une scène commune aux deux auteurs. Dans Short cuts et Punch-drunk love, une américaine occupée à des taches quotidiennes répond, à titre professionnel, à des hommes qui la sollicitent pour une communication de téléphone rose. Si la scène est franchement comique chez Altman (alors que le film est dramatique), les hommes qui appellent ne sont pas montrés et apparaissent comme des pervers. Au contraire chez Anderson, bien qu’il s’agisse d’une comédie, on a une certaine compassion pour le héros appelant. Dans Docteur T et les femmes (2000), c’est au tour de Robert Altman de reprendre une idée de son jeune confrère. Le film s’achève par une pluie torrentielle sur la Nouvelle Orléans directement inspirée de la pluie de crapauds qui envahissait Los Angeles à la fin de Magnolia sorti un an plus tôt.
[modifier] Filmographie
- 1988 : The Dirk Diggler Story
- 1993 : Cigarettes & Coffee
- 1996 : Sydney
- 1997 : Boogie Nights
- 1998 : Flagpole Special
- 1999 : Magnolia
- 2002 : Punch-Drunk Love
- 2003 : Blossoms & Blood
- 2006 : There Will Be Blood
[modifier] Liens externes
- (fr+en) Paul Thomas Anderson sur l'Internet Movie Database
- (fr) Paul Thomas Anderson sur AlloCiné
- http://www.filmdeculte.com/portrait/portrait.php?id=47
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