Pieds bandés
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La coutume des pieds bandés, tout d'abord pratiquée dans certaines parties de la Chine médiévale sur des jeunes femmes, s'étendit progressivement et persista jusqu' au début du XXe siècle où elle fut interdite. Certains, comme Sigmund Freud, considèrent cette pratique comme du fétichisme, car c’était fait pour des raisons esthétiques, de la même manière que les femmes modernes portent des talons hauts malgré l’inconfort qu'il leur font subir. Les pieds des petites filles, en général à l’âge de six ans, mais souvent plus tôt, étaient enveloppés de bandages serrés de telle manière qu’ils ne pouvaient pas grandir normalement et se déformaient au fur et à mesure qu'elles grandissaient. Même à l'âge adulte, le pied restait petit et dysfonctionnel, enclin à des surinfections, paralysies, et des atrophies musculaires. C'était à l’origine une pratique courante dans les milieux aisés de Chine, en particulier dans le Nord du pays. Cependant, à la fin de la dynastie Qing, on pouvait voir des femmes aux pieds bandés dans toutes les classes sociales, à l'exception des plus misérables et du groupe des Hakka chez qui les femmes assumaient une partie des travaux dévolus aux hommes dans les autres ethnies. Le livre de Lisa See, "Fleur de neige", est une illustration précise et captivante de la vie des filles et des femmes en Chine en XIX° siècle. On y comprend le fondement de cette coutume, dont on ressent douloureusement la grande cruauté, et l'on y voit se dérouler le destin tragique des femmes de Chine, enfermées dans l'inutilité de leur condition et dans le dévoué respect de traditions séculaires qui pourtant les oppriment.
[modifier] Histoire
Pendant plus de mille ans, une coutume cruelle a gouverné la vie des femmes chinoises : celle des pieds bandés. L’origine des pieds bandés remonte au Xe siècle, quand l’empereur demande à sa jeune concubine de se bander les pieds pour exécuter la traditionnelle danse du lotus et ainsi accroître le désir du monarque. Un siècle plus tard, la coutume entre dans les mœurs et devient à la mode chez toutes les femmes de l’empire, devenant ainsi une tradition familiale qui symbolisait la richesse et la distinction, pour une famille qui pouvait se permettre de soigner des femmes dont les pieds bandés limitaient leurs activités à celles de la maison. Le statut d'une femme dépendait en grande partie de ses talents de brodeuse illustrés dans la fabrication de minuscules souliers et de jambières qu'elle cousait pour sa famille et elle-même. Les chaussures, finement brodées, témoignent de l’importance ainsi donnée à l’esthétique féminine. Plus tard, à la fin de la dynastie Qing, on pouvait voir des femmes aux pieds bandés dans toutes les classes sociales, à l'exception des plus misérables et du groupe des Hakka chez qui les femmes assumaient une partie des travaux dévolus aux hommes dans les autres ethnies. Longtemps enviées et admirées, les dernières Chinoises aux pieds bandés sont aujourd’hui regardées comme des curiosités, derniers témoins d’un millénaire d’oppression.
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