Protection
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On constate que souvent là où apparaît chez les hommes un rapport de dominant à dominé est avancée l'idée de protection, présentant par le dominant comme justifiant, voire légitimant, sa domination.
- Le seigneur du Moyen Âge n'exploite pas les serfs, il les protège : de fait, le château-fort était d'ailleurs initialement le lieu de refuge des serfs en cas de danger.
- Un gouvernement totalitaire n'exploite pas ses contribuables, il les protège, et lève simplement les impôts censés lui permettre de couvrir les frais que cela lui cause. Dans les colonies romaines, cette protection se rétribuait en nature, sous forme d'envoi continuel de denrées à Rome. Le procédé était d'ailleurs accepté dans les premiers temps, les avantages de la Pax romana pouvant dans certains cas compenser le tribut versé à Rome. Mais au fil des âges, celui-ci eut tendance à s'alourdir, conduisant à des révoltes, puis à la disparition de l'Empire lui-même.
- L'occupation de l'Afghanistan par l'URSS fut considérée par elle comme une protection que l'on demanda au gouvernement afghan en place de compenser en nature par une livraison régulière de gaz naturel (celui-ci était en partie exporté vers l'Europe).
- La première guerre du golfe vint introduire aussi une notion de protection ultérieure du Koweit par les troupes américaines, et la rémunération du service rendu.
- Pour prendre un exemple extrême, la Mafia nomme « loyers » les sommes qu'elle prélève chez les divers commerçants qui sont sous sa protection. L'honnêteté oblige à admettre qu'une partie de la protection en question est celle contre les représailles qu'elle ne manquerait pas d'utiliser contre les payeurs récalcitrants.