Pugiliste des thermes
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Le pugiliste ou boxeur des Thermes est une sculpture en bronze mesurant 1,20 mètres de hauteur. Elle a été retrouvée dans les thermes de Constantin, à Rome, et est actuellement conservée au palais Massimo alle Terme, branche du Musée national romain.
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[modifier] Description
La sculpture représente un pugiliste assis sur un rocher (imitation moderne de l'original disparu), juste après un combat, qui tourne violemment la tête. Il porte un pagne et des gants constitués de lanières de cuir épais (ἱμάντες / himàntes) enroulées autour des doigts et laissant libre le pouce, le crispin bordé de fourrure. Le corps ne porte aucune trace de blessure, mais le visage est marqué par les coups : l'oreille est coupée, le nez cassé et le visage porte des cicatrices.
Le pugiliste est une œuvre en bronze, mais d'un très grand raffinement technique dans la recherche de polychromie. Si les yeux, qui devaient être incrustés, ont disparu, de nombreuses petites incrustations de cuivre rouge figurent le sang des blessures, sur les doigts et la tête. Le mouvement de la tête fait également voleter des goutelettes, d'où la présence aussi d'incrustations sur l'avant-bras droit.
[modifier] Attribution
La statue porte des marques au niveau du gant de la main gauche, longtemps interprétées comme la signature « Apollonios, fils de Nestor » — sculpteur grec actif au Ier siècle av. J.-C. Un examen plus approdondi a montré qu'il s'agissait en réalité de traces de corrosion du bronze. L'un des doigts du pied gauche porte la lettre α, sans doute le poinçon de l'atelier ayant assuré la fonte.
D'un point de vue stylistique, le Boxeur, avec sa musculature bien marquée et son rendu réaliste des blessures dues à la boxe, semble l'archétype du style hellénistique par sa recherche de naturalisme, voire l'exacerbation des sentiments lisibles tant sur le visage que dans le mouvement de l'homme. Cependant, des considérations techniques et l'influence lysippéenne nette ont poussé des auteurs[1] à voir dans la statue une œuvre du maître lui-même ou de son frère Lysistratos, célèbre pous son ingéniosité technique. À tout le moins, l'épaisseur du bronze interdirait de voir en l'œuvre une réalisation hellénistique ; le travail des parties rapportées et les yeux ajoutés de l'intérieur rattacheraient l'œuvre au IVe siècle av. J.-C.
[modifier] Notes
- ↑ Paolo Moreno, colloque « Figures d'artistes dans l'Antiquité grecque : les limites de la monographie », organisé au musée du Louvre, 24 mars 2007.
[modifier] Voir aussi
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
- R. R. R. Smith, La Sculpture hellénistique, Thames & Hudson, coll. « L'univers de l'art », 1996 (ISBN 2-87811-107-9), p. 54-55.
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