Royaume Bamoun
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[modifier] Origine des Bamouns
Le pays Bamoun, situé dans les montagnes de l'ouest du Cameroun, est une grande "fédération de peuples" qui a forgé son unité au cours des siècles. Les Bamouns sont dirigés par un roi, membre de la dynastie de Nchare Yen, venue de Rifum (Mbankim) il y a sept siècles. Les croyances religieuses en vigueur dans cette région sont l’islam, le christianisme et le culte des crânes.
[modifier] Géographie
Avec une superficie de 7 700 km² environ et 820 000 habitants [1], la région Bamoun couvre plus de la moitié de l’actuelle province de l’Ouest.
Le royaume est constitué d’un haut plateau (700m) à l’ouest, surmonté de trois massifs alignés – Mbapit, Nkogham et Mbam (2200. m) – et d’une plaine encaissée au pied de la falaise à l’Est de Foumban ; cette plaine longe la rive du Mbam jusqu'au point de confluence avec le Noun près de Bafia.
[modifier] Histoire
L’actuel territoire des Bamouns a été occupé par les immigrés Tikar en plusieurs étapes.
On suppose que 200 à 300 personnes ont franchi le fleuve à la suite du prince Nchare qui soumit sept principautés avant de s’établir dans un premier temps à Djimom. L’État Bamoun y est proclamé et Djimom devient la première capitale du royaume. Le pacte fondamental stipule que : « L'État Bamoun est né et Nchare en est le roi. Il désignera librement son héritier parmi ses fils.»
Les sept compagnons Kom, cosignataires, sont les conseillers intronisateurs du roi, chargés de garder la loi fondamentale en l’état et de veiller à son application. Leur fonction est héréditaire et ils sont autonomes.
De Djimom, Nchare conquiert une dizaine d’autres ethnies et établie sa nouvelle capitale à Foumban après y avoir vaincu les Pa Mben qu’il réinstalle dans un quartier de la ville.
Le royaume a alors une dimension presque circulaire dont le diamètre est de 30 Km environ entre Djimom et Kundùm. La population se situe autour de 25 000 âmes.
Quand Mboumbouo Mandù devint le onzième monarque vers la fin du XVIIIe siècle, il entreprend de grandes conquêtes aux frontières naturelles du Mbam, de la Mapè et du Noun. Le territoire est multiplié par quatre.
[modifier] Le Roi Njoya (1876-1933) et l'écriture royale
Njoya commence à gouverner vers 1892/1896, vers l’âge de 19 ans (il est né en 1876). Arrivé sur le trône, il a écarté du palais comme le veut la tradition le 1er grand officier du palais, Gbetnkom, hérité de son père. Ce dernier, ne l’entendant pas de cette oreille, se soulève contre Njoya. Le jeune souverain décide de faire appel aux Peuls du lamidat de Banyo à quelques 200 km du pays bamoun. Leur soutien et celui de leur cavalerie sera décisif puisqu’ils permettent à Njoya de gagner la bataille. Impressionné, Njoya décide de se doter des éléments qui forgent selon lui la puissance de ceux qui l’ont aidé à gagner : une force armée dotée d'une cavalerie, une religion, et l’écriture.
[modifier] Une écriture créée pour le peuple
En 1907, des missionnaires européens découvrent que le jeune roi Njoya, roi des Bamoun, a crée une écriture. Ils racontent que, ayant vu un coran, Njoya voulait non seulement inventer une manière de consigner les paroles, mais aussi répandre l'écriture pour qu’elle soit accessible à tous.
L’écriture royale (ou écriture Bamoun), qui comptait au départ plus de 500 signes, connaîtra plusieurs évolutions jusqu'en 1918.
La simplification - et notamment la réduction du nombre de signes à 80 caractères - assura une meilleure diffusion de l’écriture et amena l'augmentation des textes rédigés avec l’écriture royale, qui était enseignée dans les écoles. Njoya institua un bureau d’Etat-civil pour enregistrer les naissances et les mariages. Les jugements du tribunal royal étaient également consignés par écrit.
Le livre de l'histoire, des lois et des traditions des Bamouns, qui compte plus de 1 100 pages, est alors rédigé au moyen de l'écriture royale. Sa réplique se trouve actuellement au Pitt-Rivers museum d’Oxford.
Lors de sa tournée du pays, le roi imposa de nouvelles lois et modifia une grande partie des lois coutumières, abolissant certains privilèges. Il inventa également une religion inspirée à la fois de l’islam et du christiannisme.
Après le départ des colons allemands, les administrateurs français vont priver Njoya de ses pouvoirs traditionnels vers 1924-1925. Il sera exilé à Yaoundé en 1931 où il mourra deux ans plus tard.
L'administration française interdit alors l’usage de l’écriture Bamoun, qui cessera progressivement d'être utilisée.
[modifier] Dynasties
- 1er NCHARE YEN 1394 - 1418
- 2ème NGOUOPOU 1418 - 1461
- 3ème MONJOU 1461 – 1498
- 4ème MENGAP 1498 – 1519
- 5ème NGOUH I 1519 – 1544
- 6ème FIFEN 1544 – 1568
- 7ème NGOUH II 1568 – 1590
- 8ème NGAPNA 1590 – 1629
- 9ème NGOULOURE 1629 – 1672
- 10ème KOUOTOU 1672 –1757
- 11ème MBOUOMBOUO 1757 – 1814
- 12ème GBETKOM 1814 – 1817
- 13ème MBIEKOUO 1817 – 1818
- 14ème NGOUHOUO 1818 – 1863
- 15ème NGOUNGOURE 1863 (30 minutes )
- 16ème NSANGOU 1863 – 1889
- 17ème NJOYA 1889 – 1933
- 18ème NJIMOLUH NJOYA 1933 – 1992
- 19ème MBOMBO NJOYA 1992
[modifier] Titres nobiliaires
TITRES NOBILAIRES | TRADUCTION LITTERALE | ROLES OU FONCTIONS | NOMINATIONS ET SUCCESSIONS |
---|---|---|---|
MFON | Roi, Sultan | Souverain | Charge héréditaire |
KOM | Ministre (co-fondateur) | Conseillers intronisateurs | Nommé, puis héréditaire |
NAFOM | Mère du roi ou reine mère | Equilibre du pouvoir | Nommé |
NJI NGBETGNI | Nji adjoint | Vice-roi | Héréditaire |
POM MAFON | Frère ou sœur | Utérin du roi | Nommé |
NJI FON FON | Nji des rois | Premier Ministre | Nommé |
TITA NFON | Père du roi | ? | Nommé |
TITA NGU | Père du pays | Chef de la justice | Nommé |
TUPANKA | Tête de Panka | Chef de l’armée royale | Nommé |
KOM SHU MSHUT | Compagnon gardien du palais | Conseiller du roi | Héréditaire |
MANSHUT | Grand du palais | Personnalité du royaume | Nommé |
MFONTUE | Roi soumis | Chefs Vassaux | Héréditaire |
SHUNSHUT | Gardien du palais | Divers services | Héréditaire |
KPEN | Esclave | Serviteur | Héréditaire |