Sanglier
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Sanglier |
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Sanglier (Sus scrofa) | |||||||||
Classification classique | |||||||||
Règne | Animalia | ||||||||
Embranchement | Chordata | ||||||||
Sous-embr. | Vertebrata | ||||||||
Classe | Mammalia | ||||||||
Sous-classe | Theria | ||||||||
Infra-classe | Eutheria | ||||||||
Ordre | Artiodactyla | ||||||||
Famille | Suidae | ||||||||
Sous-famille | Suinae | ||||||||
Genre | Sus | ||||||||
Nom binominal | |||||||||
Sus scrofa Linnaeus, 1758 |
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Répartition géographique | |||||||||
Statut de conservation IUCN : |
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Le sanglier (Sus scrofa) est un mammifère omnivore proche du porc, dont il est l'ancêtre, appartenant à la famille des Suidés. Celle-ci appartient au taxon des Artiodactyles suiformes. Sa femelle se nomme la laie, les petits sont des marcassins, les jeunes des "bêtes rousses", les mâles âgés des "solitaires".
Sommaire |
[modifier] Description
Aucune confusion n'est possible avec une autre espèce. L'avant-train est puissant, le cou massif. La tête (hure) a une forme globalement conique. Les flancs sont comprimés. Le pelage est constitué de longs jarres très rêches (les soies) ainsi que d'un épais duvet. Les adultes sont de couleur gris-brun uniforme, mais les plus jeunes sont roux avec des bandes noires horizontales. Les oreilles triangulaires sont toujours dressées. Les canines sont particulièrement développées. Celles de la mâchoire supérieure se recourbent vers le haut grés durant la croissance. La taille des mâles est plus importante que celle des femelles. En outre, toutes choses égales par ailleurs, les sujets présents dans le sud de l'Europe sont plus petits que ceux du nord et de l'est.
[modifier] Caractéristiques
- Statut : commun
- Vie sociale : en groupe
- Longueur : de 90 à 180 cm
- Queue : 30 cm
- Hauteur au garrot : 55 à 110 cm
- Poids : 50 à 350 kg
- Maturité sexuelle : 8 à 10 mois
- Période de reproduction : pas de période précise
- Durée de gestation : de 100 à 140 jours
- Portée : 1 à 12, (généralement 1 à 4)
- Régime alimentaire : glands, faines, châtaignes, pousses, racines, vers, larves, champignon, petits rongeurs
- Longévité : 27 ans
[modifier] Génétique
Alors que le cochon domestique possède 38 chromosomes le sanglier n'en détient que 36, suite à la fusion ancestrale. Leur descendance commune est fertile. Les hybrides de première génération possèdent 37 chromosomes. Ensuite ils peuvent avoir 36, 37 ou 38 chromosomes. L'hybridation est fréquente dans les régions d'élevage de cochons en plein air où bien lorsque la population sauvage a été reconstituée par des femelles de cochons domestiques saillies par un sanglier mâle. Le sanglier corse est génétiquement très proche du cochon domestique.
Des sangliers ont été introduits dans de nombreux pays, dont en Amérique du Nord, parfois croisés avec diverses souches de cochons, ce qui complexifie encore leur génétique, voire leur dénomination (peut on vendre du sanglier sauvage en Amérique du nord, alors qu'il est élevé et introduit, ou doit-on le vendre comme viande de porc .
[modifier] Habitat
Le sanglier affectionne particulièrement les zones arborées disposant de de points d'eau. Cependant il est relativement ubiquiste et on peut le rencontrer dans de nombreux autres types de milieux. Les landes sont par exemple des milieux très favorables pourvu qu'une strate arbustive même discontinue approche un mètre de haut. Il évite simplement les grandes zones trop à découvert. Il est présent dans de nombreuses régions d'Europe, une partie du Danemark, des Pays-Bas, d'Italie, d'ex-Yougoslavie...) et d'Asie, ainsi qu'en Afrique du Nord. Il a disparu des Îles Britanniques.
[modifier] Éthologie
Le sanglier est essentiellement nocturne, sédentaire et attaché à son territoire. Les mouvements importants que l'on observe sont dus au manque de nourriture ou au dérangement (poursuite par les chiens, chasse en battue). Les sangliers peuvent parcourir des distances très importantes, traverser des fleuves et des routes, ce qui occasionne de nombreuses collisions (roadkill), surtout en période de chasse. Néanmoins les individus chercheront à revenir sur leur territoire dès que possible. Le sanglier, omnivoren consomme de très nombreuses parties d'un grand nombre de végétaux (tubercules, fruits dont les glands et les noix, céréales, etc.), des champignons, nombreux animaux (vers, mollusques, insectes et leurs larves, petits mammifères, lissamphibiens, oiseaux et autres sauropsides) morts ou vivants. S'il est affamé, il peut occasionellement s'attaquer à un animal plus grand mourant, voire à une brebis en bonne santé, en particulier lors de la mise-bas. Il se montre volontiers nécrophage.
Régulièrement, les sangliers se vautrent dans la boue dans des lieux appelés « souilles » ou « bauges », et se frottent avec insistance contre les troncs d'arbres avoisinants, pour se débarrasser d'un certain nombre de parasites et marquer leur territoire.
Les compagnies ou hardes de sangliers sont constituées d'une ou plusieurs laies suivies de leur progéniture. Les ragots (sangliers de 2 à 3 ans) ferment la marche lors des déplacements, mais sont remplacés par des mâles plus âgés en période de rut. Les cortèges sont souvent bruyants, non seulement par le bruit lourd des pas, mais aussi par les grognements, cris, soufflements et autres reniflements. Cependant, les sangliers savent se montrer discrets et silencieux s'ils se sentent menacés.
À l'approche de l'homme, un sanglier prend la fuite et peut se montrer étonnamment agile et rapide. Une laie pressentant un danger pour ses marcassins, peut se montrer dangereuse et charger, ou attaquer un chien, de même qu'un adulte blessé. Irrité, un sanglier claque violemment des dents ; on dit alors qu'il « casse la noisette ».
Le rut s'étale d'octobre à février. Lors d'affrontements violents entre mâles, des blessures parfois importantes peuvent être occasionnées. La gestation dure 3 mois, 3 semaines, 3 jours (soit 114 à 116 jours), la laie met bas dans le chaudron, (une excavation plus ou moins aménagée dans la végétation basse) de 2 à 12 marcassins aux yeux ouverts. Le nombre de petits est corrélé au poids initial de la femelle (40kg : deux petits, 60kg : quatre petits), mais dans le sud de la France les populations de sangliers ont été recréées ou renforcées par des hybrides de cochon domestique dans le but d'augmenter la prolificité. L'allaitement dure 2 à 3 mois, mais les jeunes sont aptes à suivre la mère dans ses déplacements dès la fin de leur première semaine. Bien que capables de subvenir à leurs propres besoins vers l'âge de 6 mois, ils demeureront dans le groupe familial encore une ou deux années.
[modifier] Écologie
Le sanglier semble jouer des fonctions complexes et importantes au sein des écosystèmes qu'il fréquente. Il aère et décolmate les sols forestiers en recherchant tubercules et champignons, dont les truffes et en particulier la truffe Elaphomyces granulatus dont il contribue à diffuser les spores (avec l'écureuil et quelques micromammifères fouisseurs qui consomment également ce champignon dont la fructification est totalement souterraine). Or ce champignon joue un rôle probablement important dans la structure des sols et en matière de mycorrhisation.
Quand le sanglier creuse sa souille et s'y roule, et quand il se frotte sur les arbres, il se débarrasse de ses parasites, mais contribue aussi à disperser des spores et graines enfouies il y a des décennies voire des siècles, qui pour certaines ont conservé leurs propriétés germinatives (« crypto-banque de graine du sol »). Il peut lors de ses déplacements, en quelques heures, les transporter et littéralement les « semer » jusqu'à des dizaines de kilomètres à la ronde (un sanglier peut parcourir 20 à 30 km en une seule nuit). Ces graines et spores étant entourées de boue et réchauffées au contact de son corps ont plus de chances de germer.
Là où il est très anormalement abondant suite à la disparition de ses prédateurs sauvages et suite à l'agrainage (alimentation artificielle) ou à des plans de chasse qui l'ont fortement favorisé, il semble pouvoir, avec le chevreuil jouer un rôle dans l'augmentation du nombre de tiques dans les forêts européennes, et il occasionne des dégats dans les champs, prairies et parfois dans les jardins.
Le sanglier peut aussi véhiculer certaines maladies du porc, dont la peste porcine, et peut être des virus grippaux dont celui de la grippe aviaire.
En tant que nécrophage à l'odorat fin, il contribue à détecter et éliminer rapidement les cadavres de petits et gros animaux, même cachés, en évitant qu'ils contaminent les eaux superficielles par des pathogènes ou toxines (botuliques notamment / Il se montre très résistant aux toxines botuliques)
Pour cette raison, c'est une espèce qui - bien que non située en tête de pyramide alimentaire - peut fortement bioconcentrer certains toxiques et polluants (via les cadavres qu'il mange ou via les champignons contaminés qu'il consomme en grande quantité).
[modifier] Le cas des sangliers radioactifs.
Après la catastrophe de Tchernobyl, des sangliers radioactifs ont été signalés dans la plupart des zones touchées par le nuage.
En montagne, 16 ans après le passage du nuage radioactif en France (Est du Pays, Corse, Pyrénées), la radioactivité moyenne due au Césium 137 de Tchernobyl était deux fois plus élevée (20 000 Bq/m2) en forêt que sur les prairies (10 000 Bq/m2), et vingt fois plus élevée (1000 Bq/m2 en moyenne) que sur les éboulis des mêmes zones. Et alors qu'ailleurs, elle régressait dans les champs, elle tendait encore à augmenter dans les dépressions des forêts ou au mieux à y rester stable sur les pentes. Dans ces zones sous les pentes, des taux moyens de 500 000 Bq/m2 étaient alors mesurés sous les arbres et à leur périphérie. Selon l'IRSN, en 1986, en France, la radioactivité des champignons (met particulièrement recherché par les sangliers) était 5 à 10 fois plus élevée que celle du lait ou des céréales (273 à 1165 Bq/kg pour les champignons analysés dans le Parc National du Mercantour). Plus grave, elle a diminué beaucoup plus lentement chez les champignons, de même que la radioactivité du gibier de 1986 à 2003, (dépassant parfois la limite de commercialisation), ce qui montre qu'il y a bioconcentration et contamination persistante de la chaine alimentaire. Un sanglier consommant les champignons sur une tache de contamination du Mercantour, selon l'IRSN, est exposé à une « dose efficace » très élevée (de 10 à 100 µSv), mais les champignons à fructification souterraine n'ont pas été pris en compte par cette étude, alors qu'on sait qu'ils concentrent probablement mieux encore la radioactivité, avec un délai lié au temps de percolation du césium dans le sol (1cm par an en moyenne). Comme il faut en moyenne 20 ans pour que le césium atteigne leur zone principale de prospection, on peut penser que c'est vers 2006 que ces champignons devraient commencer à devenir très radioactifs, ainsi donc que les sangliers, écureuils, certains micro-mammifères et les animaux qui les mangent ou mangent leurs cadavres, ou ceux qui consommeront des nécrophages.[1]. Une étude récente[2] montre que le phénomène s'aggrave pour le sanglier. Elle a porté sur la contamination du sanglier sauvage par le radiocésium de Tchernobyl dans le Land de Rhénanie-Palatinat (Allemagne), par analyses d’échantillons de 2.433 sangliers tirés dans une zone de 45.400 ha de forêts dans l’ouest de cette région, de janvier 2001 à février 2003.
Les deux dernières années de l’étude (mai 2002 à Février 2003), les chercheurs ont aussi étudié le contenu et la radioactivité des estomac de 689 des sangliers tués. Les résultats montrent que la viande de sanglier suit une courbe saisonnière de contamination en dépassant les taux admissibles en été pour 21 à 26% des sangliers, avec une forte réduction en hiver (1-9.3%) qui indique une consommation plus élevée de nourriture contaminée durant la période de végétation. Le déclin de la contamination observé en Automne semble lié à une grande consommation de glands et faînes de hêtres pas ou peu contaminés.
L’été 2002, une analyse précise du contenu en nourriture des 18 estomacs les plus radioactifs (345 à 1.749 Bq/kg de matière fraîche) a été faite, ainsi que pour les 18 estomac présentant les plus bas taux de césium radioactif (moins de 20 à 199 Bq/kg). Des restes de truffes du cerf (Granulatus Elaphomyces) ont été trouvé dans des proportions beaucoup plus élevées dans les estomacs très contaminés que dans des estomacs faiblement contaminés. Ce champignon semble donc la principale cause de contamination des sangliers. il a été détecté dans les forêts du Palatinat, par un chien truffier à une densité moyenne d'une truffe par 20 mètres carrés, principalement dans les zones de résineux, et avec une teneur moyenne en césium 137 de 6.030 Bq/kg (fm).
[modifier] Mythes et symboles
Le symbolisme du sanglier est très riche chez les Celtes mais il est aussi présent de façon généralisée dans les mythes indo-européens : la Grèce mycénienne, l'Inde védique, chez les Germains laissant imaginer une origine commune. Il représente la force et le courage mais aussi la Connaissance et à un rapport avec l'Au-delà. Les Celtes le considèrent comme un animal sacré. Des têtes de sanglier ornent les armes et sa viande accompagne les défunts dans leur dernier voyage. Son rôle est à rapprocher de celui du taureau dans les mythologies des origines de l'Europe. Le sanglier est donc l'attribut des druides et certains se faisaient même appeler « sanglier ». Le Moyen Âge européen a repris cette symbolique dans l'Héraldique où le sanglier est très représenté et aussi dans le vocabulaire de l'escrime (garde de la « dent du sanglier »).
Chez les Indo-Européens le sanglier symbolise en fait la caste sacerdotale tandis que l’ours correspond à la caste guerrière.
Dans le zodiaque chinois le sanglier est considéré comme un signe particulièrement auspicieux et un gage de loyauté.
Le sanglier est la mascotte et le symbole des Ardennes où il abonde.
Dans la bande dessinée Astérix, les Gaulois, notamment Obélix, adorent manger du sanglier.
[modifier] Références
- ↑ Voir français de l'IRNS (Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire) "Tchernobyl, 17 ans après (Avril 2003), page 67, 70, 83, 85...
- ↑ * Ulf Hohmann Æ Ditmar Huckschlag, Investigations on the radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) meat in Rhineland-Palatinate: a stomach content analysis
- Hohmann et al. (2005) XXVIIth-IUGB-Congress, Hannover-Germany 2005. Investigations of the medium scaled spatial distribution of radiocaesium contamination of wild boar (Sus scrofa) in Rhineland-Palatinate, Germany
[modifier] Voir aussi
[modifier] Lien interne
[modifier] Références externes
- Référence Fauna Europaea : Sus scrofa (en)
- Référence ITIS : Sus scrofa L., 1758 (fr)
- Référence AnimalDiversityWeb : Sus scrofa (en)
- Référence NCBI Taxonomy : Sus scrofa (en)
- Référence IUCN : Sus scrofa L., 1758 (en)
- Référence GISD : Sus scrofa L., 1758 (en)
[modifier] Liens externes
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