Siku
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Le siku est un instrument à vent polycalame andin de l'ethnie aymara (flûte de pan) composé de deux rangées interdépendantes sur lesquelles sont rangées alternativement les notes d'une gamme diatonique de sol (ira celle qui mène et arka celle qui suit). Cet instrument de musique s'est répandu ensuite dans les autres populations notamment les quechuas. les tubes sont faits en roseau d'un graminée appelé Arundo sp., Chusquea sp. ou Phragmites sp. dont on utilise le nœud naturel pour obtenir des tubes bouchés à l'une de leurs extrémités. Les tubes sont solidarisés entre eux par un long éclat de roseau attaché avec du fil de coton. Le siku peut être joué de deux façons :
- la façon citadine par un seul musicien autonome qui se déplace en zigzags alternativement sur la rangée d'en haut puis sur la rangée d'en bas. Cette technique nécessite plus de souffle.
- la façon campagnarde avec deux musiciens interdépendants n'ayant chacun que la moitié des notes et qui se répondent. Cette technique demande moins de souffle (très utile en haute altitude) et plus de synchronisme entre les deux musiciens.
Ces instruments sont joués la plupart du temps en groupes de 50 à 100 musiciens et accompagnés de tambours (bombos) et jouent une musique appelée sikuriada ou zampoñada. les différents rythmes interprétés avec les sikus sont le k'anthus, les haillis, les huaynos, les harawis et les carchapayas. ces ensembles s'appellent des troppas et les sikus dans ce cas ont quatre tailles (tayka, malta, licu, chuli). On appelle les musiciens qui en jouent des sikuris et ils s'encouragent la plupart du temps aux cris de fuerza sikuris!!! les sikus sont aussi connus sous le nom générique espagnol pour la flûte de pan de zampona. certaines troppas ont leurs rangées doublées à l'octave qui servent de caisse de résonance supplémentaire et sont appelées des pandillo marimacho. On trouve seulement autour du lac Titicaca des sikus qui n'ont pas la forme scalaire (en escalier) usuelle aux autres flûtes de pan. on appelle ces sikus de forme rectangulaire des tabla-siku. Les tubes ont toujours la forme décroissante interne pour obtenir les différentes notes mais on a gardé la suite des tubes après le nœud naturel du végétal pour pouvoir obtenir des tubes de la même longueur.
