Tangoute
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Parlé en | Chine | |||
Région | Sichuan (Tibet) | |||
Nombre de locuteurs | langue morte | |||
Classement | ||||
Typologie | ||||
Classification par famille | ||||
- Langues sino-tibétaines (Dérivée de la classification SIL)
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Statut officiel et codes de langue | ||||
Langue officielle de | ||||
Régi par | ||||
ISO 639-1 | — | |||
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SIL | — | |||
Voir aussi : langue, liste de langues, code couleur |
Le tangoute est une ancienne langue tibéto-birmane. Elle appartient au groupe qianguique, qui n'est que lointainement apparenté au chinois, au tibétain ou au birman. Parmi les langues qianguiques, on trouve notamment le rGyalrong et le qiang.
C'est l'ancienne langue officielle du royaume Mi-nyag (aussi connu sous le nom chinois de Xixia 西夏), qui obtint son indépendance des Song au début du XIe siècle et fut anéanti par Gengis Khan en 1227. L'écriture tangoute, que Sofronov (1968) considère avec raison comme la plus complexe de toute l'histoire de l'humanité, a été créée par décret de l'empereur Li Yuanhao 李元昊 en 1038. La conception de l'écriture fut confiée à Yeli Renrong 野利仁荣, un érudit proche de la famille impériale. Après la destruction du royaume, l'écriture n'a pas complètement disparu, et a été utilisée au moins jusqu'à la fin XVe siècle. La majorité des textes tangoutes ont été excavés à Kara-koto en 1906 par l'expédition Kozlov, et ces documents sont conservés à présent à Saint-Pétersbourg. En plus du canon bouddhique et des classiques confucéens, un grand nombre de textes originaux composés en tangoute sont parvenus jusqu'à nous.
Le lien de l'écriture avec la prononciation de la langue tangoute est encore plus limité que celui de l'écriture chinoise avec la prononciation des dialectes modernes. Alors qu'en chinois plus de 90% des caractères comprennent un élément phonétique, cette proportion se limite à 10% selon Sofronov. La reconstruction de la prononciation tangoute a dû compter sur d'autres sources.
La découverte du Fanhan heshi zhangzhongzhu 番汉合时掌中珠, un glossaire bilingue tangoute-chinois, a permis à Ivanov (1909) et à Laufer (1916) de proposer les premières reconstructions et de commencer l'étude comparative du tangoute. Ce glossaire indique en effet la prononciation de chaque caractère tangoute par un ou plusieurs caractères chinois, et inversement de chaque caractère chinois par un ou plusieurs caractères tangoutes.
La seconde source est le corpus des transcriptions tibétaines du tangoute. Ces données ont été étudiées pour la première fois par Nevsky (1925).
Toutefois, comme le remarque à juste titre Sofronov, ces deux sources ne sont pas fiables par elles-mêmes pour une reconstruction systématique du tangoute. En effet, ces transcriptions n'ont pas été écrites dans l'idée de représenter avec précision la prononciation du tangoute, mais simplement d'aider les étrangers à prononcer et à mémoriser les mots d'une langue qu'ils pouvaient entendre autour d'eux à cette époque.
La troisième source, qui constitue la base de la reconstruction moderne, comprend les dictionnaires tangoutes monolingues : le Wenhai 文海, deux éditions du Tongyin 同音, le Wenhai zalei 文海杂类 et un dictionnaire sans titre. La notation de la prononciation dans ces dictionnaires s'appuie sur le principe du fanqie 反切, emprunté à la tradition lexicographique chinoise. Même si ces dictionnaires diffèrent sur des détails mineurs (par exemple, le Tongyin classe les caractères par attaques syllabiques et par rimes sans tenir compte du ton), ils adoptent tous le même système de 105 rimes. Un certain nombre de rimes sont en distribution complémentaire par rapport au point d'articulation des initiales, comme les rimes 10 et 11 ou les rimes 36 et 37, ce qui montre que les érudits qui ont composé ces dictionnaires ont procédé à une analyse très précise du système phonologique de leur langue. À la différences des transcriptions en langues étrangères, les fanqie tangoutes marquent les distinctions entre les rimes de façon systématique et très précise.
Grâce aux fanqie, nous avons une bonne compréhension des catégories phonologiques de la langue. Toutefois, il est nécessaire de comparer le système phonologique des dictionnaires tangoutes avec les autres sources pour « remplir » la valeur phonétique de ces catégories.
Exemples d'écriture tangoute :
Les deux caractères en haut sont nga 1 « 1sg » nja 2 « 2sg » deux suffixes verbaux, et les deux du dessous sont dzji 1 « manger » et wji 1 « faire ».
| Documents sur le tangoute en français
[modifier] Bibliographie
Gong Hwangcherng 龚煌城
1999 西夏语的紧元音及其起源,中央研究院历史语言研究所集刊、70.2 : 531-558
2001 西夏语动词的人称呼应音韵转换,语言暨语言学、2.1 : 21-67
Ivanov, A.
1909 Zur kenntnis der Hsi-hsia Sprache, Izvestia Akademii nauk
Laufer, B.
1916 The Si-hia Language, a study in Indo-chinese Philology, T'oung Pao, vol. 17
Li Fanwen 李范文
1980 西夏研究论集,宁夏人民出版社
1998 夏汉词典,中国社会科学院出版社
Nevsky, A.
1925 A brief manual of the Si-hia characters with tibetan transcriptions, Osaka
Sofronov Софронов, М. В.
1968 Грамматика тангутского языка, Москва : Наука
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