Théodore Deck
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Né à Guebwiller le 2 janvier 1823 et mort à Paris le 15 mai 1891, Théodore Deck est le personnage central de la céramique française au XIXe siècle.
C'est chez un poêlier de Strasbourg qu'il fait connaissance de cet art : à cet époque, on y fabrique encore des poêles en faïence. Deck est épris des arts du feu et il veut en savoir davantage. C'est ainsi qu'il entame un grand voyage d'étude à travers l'empire austro-hongrois et l'Allemagne mettant à profit comme alsacien sa connaissance de l'allemand. Mais c'est à Paris que finissent par le conduire ses pas en 1847. Il y fréquente les milieux artistiques mais c'est essentiellement aux aspects techniques qu'il s'intéresse. En 1861, il présente au Salon des arts et industries de Paris quelques réalisations qui le font aussitôt reconnaître comme un maître.
Ses ateliers deviennent prospères mais Deck n'est pas jaloux des procédés révolutionnaires qui résultent de ses recherches. En cela, il rompt avec le secret qui traditionnellement recouvre les ficelles de métier. Il accueille les artistes de son temps et met à leur disposition une large gamme de techniques nouvelles comme une glaçure sur feuille d'or ainsi qu'une palette d'émaux inédite dont il a trouvé l'inspiration dans les productions turques ou persanes. De tout cela, c'est surtout un bleu superbe que le public profane a retenu : une nuance turquoise éclatante qu'il adopte aussitôt sous le nom de Bleu de Deck ou Bleu Deck.
Deck forme aussi des apprentis qui feront à leur tour école. Le plus célèbre d'entre eux, Edmond Lachenal, poursuivra l'œuvre du grand céramiste jusque dans les méandres de l'Art nouveau.
En sus de cette vie bien remplie, Deck s'intéresse à la politique. En 1870, comme Alsacien, il doit choisir s'il sera Français ou Allemand. Il opte pour la première solution. Sympathisant du Parti radical, il sera adjoint au maire dans le XVe arrondissement.
Auteur d'un traité magistral sur la faïence, il devient en 1887 — reconnaissance suprême — directeur de la Manufacture de Sèvres.
Il repose depuis 1891 au cimetière Montparnasse. C'est son ami Bartholdi qui réalisa son monument funéraire.
Des céramiques Deck sont réunies au Musée du Florival à Guebwiller.