Traité d'Anagni
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Sommaire |
[modifier] Situation d'Anagni
Anagni est une ville italienne de la province de Frosinone, dans le Latium, dans laquelle résidèrent les papes à l'époque médiévale. Boniface VIII y naquit.
[modifier] Le traité
Le traité d'Anagni, qui n'était qu'un avenant au traité de Tarascon de 1291, fut signé le 20 juin 1295, sur l'initiative de Boniface VIII, pour mettre un terme à la guerre opposant l'Aragon-Catalogne à la France au sujet de la Sicile, suite à la conquête de l'île par Pierre II d'Aragon-Catalogne, qui avait entraîné la Croisade d'Aragon. Il fut élaboré par le Pape et les ambassadeurs de Jacques II de Catalogne-Aragon, de Philippe IV de France et de Charles II de Naples, dit le Boiteux.
[modifier] clauses du traité
Les clauses essentielles furent les suivantes:
- mariage de Jacques II d'Aragon-Catalogne avec Blanche, fille de Charles II de Naples
- retour de la Sicile au Saint-Siège, qui l'octroierait aux Angevins de Naples
- aide militaire aux Angevins contre quiconque essaierait de s'emparer de l'île (Jacques II dut donc s'allier un temps aux Angevins contre son frère Frédéric, qui refusa le traité)
- levée de l'excommunication papale contre Jacques II
- renoncement par la France de la donation qu'avait faite le pape Martin IV à Charles de Valois de la couronne d'Aragon-Catalogne
- restitution des Baléares à Jacques II de Majorque, sous tutelle du roi d'Aragon-Catalogne
- arbitrage du pape sur le Val d'Aran
- restitution à Charles II des conquêtes faites par Jacques II d'Aragon-Catalogne en Italie
- échange des prisonniers et otages faits pendant la guerre, dont les fils de Charles d'Anjou, au pouvoir de Jacques II
Deux clauses secrètes s'ajoutaient:
- cession de la Corse et de la Sardaigne à Jacques II (bien que cette clause soit douteuse)
- aide militaire de l'Aragon-Catalogne au roi de France contre Édouard Ier d'Angleterre
[modifier] Suites du traité
Ni Frédéric de Sicile, à qui son frère Jacques avait laissé la Sicile en montant sur le trône d'Aragon-Catalogne, ni les Siciliens n'acceptèrent ce traité et poursuivirent la lutte pour l'indépendance de l'île contre les troupes angevines et la flotte envoyée par le roi d'Aragon-Catalogne, en respect du traité.
Il allait falloir un autre traité, celui signé à l'occasion de la paix de Catalbellotta, en 1302, pour mettre fin au nouveau conflit.
|
|