Traité de Déabolis
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Au mois de septembre 1108, Bohémond de Tarente encerclé à Durazzo par les troupes d'Alexis Ier Commène est contraint de faire soumission à l'empereur. C'est devant une grotte de la vallée du Devol qu'Alexis Comnène reçoit séchement Bohémond de Tarente et lui présente le traité de paix qu'il doit signer. Hésitant, mais comprennant qu'il n'y a d'autre alternative, Bohémond de Tarente humblement agenouillé devant l'empereur byzantin, signe ce traité connu sous le nom de traité de Devol ou Déabolis.
Voici les grandes lignes du traité de Devol :
- Bohémond reconnait et s'excuse pour ne pas avoir tenu son premier serment d'allégeance envers Alexis Comnène lors du début de la Première croisade en 1097 à Constantinople.
- Bohémond jure de devenir le vassal et homme-lige de l'empereur et de son héritier. Tous les devoirs de cette vassalité sont énumérés clairement.
- Bohémond reste prince d'Antioche sous la suzeraineté d'Alexis.
- Son territoire est délimité au nord, avec obligation de restituer la côte de Cilicie et les environs de Lattaquié, mais avec la possibilité de l'agrandir par des conquêtes sur les territoires des princes musulmans de Syrie.
- Il a interdiction de s'attaquer aux terres améniennes.
- Bohémond devra remplacer le patriarche latin par un patriarche grec.
- Si un des vassaux de Bohémond — plus particulièrement son neveu Tancrède de Lecce — refuse d'honorer ce traité, Bohémond devra lui faire entendre raison.
Ce traité brisera Bohémond de Hauteville, de Tarente, d'Antioche, fils de Robert Guiscard, une des plus flamboyantes et puissantes personnalités parmi les princes de la Première croisade. Il ne reviendra jamais en Terre Sainte.