Traité de Montargis
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Le traité de Montargis, signé les 22 et 28 octobre 1484, est un épisode de l'histoire de Bretagne et de France qui témoigne de l'opposition de ces deux pays sur le plan diplomatique.
Il est signé entre la régente de France Anne de Beaujeu, son cadet le roi Charles VIII étant présent, et cinq seigneurs bretons rebelles au duc François II (et surtout opposés à son ministre Pierre Landais) : le maréchal de Rieux, le prince d'Orange (neveu de François II) et les sires de Jean du Perrier, sire de Sourléac, Pierre de Villeblance sire de Broons et Jean Le Bouteiller, sire de Maupertuis, tous pensionnés du roi de France. Ceux-ci reconnaissent le roi de France, Charles VIII successeur du duc de Bretagne François II, si celui-ci décède sans héritier mâle, en application des dispositions du premier traité de Guérande (1365).
Le traité de Guérande donnait la couronne de Bretagne aux Montfort comme mâles, au détriment des Penthièvre. À l’extinction du dernier mâle Montfort (c’était le cas avec Anne de Bretagne), la couronne devait revenir aux Penthièvre. Or Louis XI de France avait racheté en 1480 les droits sur le duché que détenait la comtesse Nicole de Penthièvre. La défense des droits des Penthièvre peut être jugée spécieuse :
- les Penthièvre aussi étaient tombés en quenouille,
- l'achat ne peut se substituer au lien familial pour la succession d'une principauté.
D’un autre point de vue, il existe d’autres cas de vente de droits de succession à une principauté équivalente, et le traité de Guérande ne précise pas si les droits peuvent ou non être transmis par les femmes : il indique que les femmes n’hériteront pas tant qu’il restera des hommes dans la famille de Montfort ou la famille de Penthièvre.
En Bretagne, le duc François II a pour principal conseiller Pierre Landais, défenseur farouche de l’indépendance du duché et ennemi du parti français. Sa politique de renforcement du pouvoir ducal se fait au détriment des grands seigneurs bretons, ce qui les incite à la conspiration. Ils ne souhaitent pas de plus se brouiller avec le roi de France, car ils sont pour la plupart possessionnés en France et en Bretagne et qu’ils bénéficient de largesses royales. En octobre 1484, ils signent avec les représentants de la régente cet accord à Montargis, par lequel le roi de France hériterait du duché de Bretagne, si le duc devait mourir sans héritier mâle. Outre la signature de Charles VIII, dans un second acte, les seigneurs bretons jurent et promettent loyauté et service au roi.
Ce traité est évoqué en 1487, lorsque des seigneurs bretons demandent l’aide militaire de la France pour se débarrasser du conseiller Odet d'Aydie. Ce qui a pour conséquence deux campagnes royales en Bretagne au cours de la guerre folle, la défaite du parti breton à la bataille de Saint-Aubin-du-Cormier et le traité du Verger en 1488.
[modifier] Orientation bibliographique
- Collectif, Toute l'hitoire de la Bretagne, Skol Vreizh, Morlaix, 1997, (ISBN 2-911447-09-3)
- Jean-Pierre Legay et Hervé Martin, Fastes et malheurs de la Bretagne ducale 1213-1532, Éditions Ouest-France Université, Rennes, 1982, (ISBN 2-7373-2187-5)
- Philippe Tourault, Anne de Bretagne, Perrin, Paris, 1996, (ISBN 2-262-01212-1)
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