Ultramontanisme

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En France, l’ultramontanisme est un courant de pensée favorable à la supériorité du pouvoir du pape (au-delà des mont(agne)s, en Italie, à Rome) sur le pouvoir royal, par opposition au gallicanisme. À partir du XVI^e siècle, ce courant est surtout le fait des jésuites, des ligueurs, et des dévôts. Il s'impose définitivement au cours du XIX^e siècle.

Les ultramontains s'opposent, en France, aux gallicans. Le gallicanisme prônait l'existence d'une Église de France relativement indépendante du Saint-Siège et autonome au sujet des nominations d'évêques. Le gallicanisme ayant été porté à son paroxysme avec la Constitution civile du clergé de 1790, le retour à la monarchie avec la Restauration en 1814 a discrédité cet important courant ecclésiologique français. Les idées ultramontaines se sont alors lentement imposées, grâce à l'action de nombreux évêques, en particulier monseigneur Dupanloup. L'ultramontanisme, au départ mal vu par le clergé français, a prospéré face à la succession de déceptions vécues par les catholiques français à partir de la Monarchie de Juillet en 1830. Ne se sentant plus soutenus par un pouvoir d'essence catholique comme l'étaient la monarchie d'Ancien Régime et la Restauration, les catholiques se tournent vers le pape comme seul guide possible. Le Concile Vatican I parachève cette évolution, notamment grâce au dogme de l'infaillibilité pontificale qui consacre la primauté absolue du pape, tant en matière de dogme qu'en matière ecclésiologique (il a l'autorité sur tous les autres évêques, les décisions d'un concile ne lui sont plus supérieures). L'installation de la Troisième République en 1871 impose définitivement l'ultramontanisme en France au sein d'une population catholique en grande partie hostile à ce régime, dont les lois d'inspiration anticléricales des années 1880 - 1907 semblent lui montrer que le clergé n'a plus rien à attendre de favorable de l'État français.