Yangqin
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
![]() |
Cet article est une ébauche concernant la musique, vous pouvez aider à son amélioration en le modifiant. |
Le yangqin est un instrument oriental à cordes frappées, le yangqin fait parti de la famille des cithares sur tables à cordes parrallèles à la table d'harmonie.
Dans son étude, David Kettlewell propose 27 formes différentes du terme yangqin qu’il regroupe au sein de 11 squelettes phonémiques (in Kettlewell 1976 : 49-50). Il apparaît donc qu’il existe une famille d’instruments aux appellations différentes en fonction des pays ou des régions. Dans son livre, Paul Gifford dresse une carte de l’Asie et des différents noms des instruments en fonction de leurs régions d’utilisation (in Gifford 2001 : 204-205). Il apparaît que l’instrument est utilisé dans plus douze pays de la Chine à l’Ouest à l’Ouzbékistan à l’Est et de la Mongolie au Nord jusqu’au Cambodge au Sud.
Les spécialistes s’accordent pour affirmer que le terme yangqin vient de la contraction de yang et de qin. Yang signifie étranger et qin est un mot générique pour désigner les instruments à cordes : « In the oriental languages, the dulcimers are often known as ‘foreign stringed instruments’ having been relatively recentely imported » (in Kettlewell 1976 : 49) [Dans les langues orientales, les cymbalums sont souvent connus sont le nom d’ ‘instruments à cordes étrangers’ ayant été relativement récemment importés]
Les cymbalums asiatiques auraient donc l’images d’instruments étrangers venant d’occident ou du Moyen Orient. Cependant, nous nous trouvons ici face au même problème qu’avec le santur. Le terme yangqin est en effet une translittération des différents alphabets asiatiques dans l’alphabet roman. Cette affirmation de l’image d’un instrument étranger est donc uniquement basée sur une traduction du terme. De même, l’étude phonologique des différents termes est impossible du fait que les langues orientales possèdent des sons qui sont étrangers à l’occident.
Cette image d’un instrument étranger est donc avant tout valable en ce qui concerne les spécialistes occidentaux du cymbalum.
[modifier] En Chine
Au XXe siècle les pratiques du yangqin en Chine sont variées. Il s’inscrit dans plusieurs formes de théâtres musicaux mais également en soliste. En effet dans le contexte de la Chine communiste il connaît un rôle particulier :
« The instrument accompanied singers in Shandong Qinshu (narrative singing of Shandong) and Yulin Xiaoqu (narrative singing of Yulin). […] The conservatories taught both Western and Chinese instruments. […] Mao’s China regarded musicians as soldiers in the political struggle. Yangqin players, through mostly playing accompaniment, developed more and more solo pieces of great virtuosity. According to Edward Ho, during the Great Proletarian Cultural Revolution (1966-1979) one of the few ways middle school graduates might avoid manual labor in the rural areas was to perform the ‘Model Plays’ in propaganda troupes. » (in Gifford 2001: 199)
[L’instrument accompagnait les chanteurs dans le Shadong Qinshu (chant narrative du Shadong) et dans le Yulin Xiaoqu (chant narratif du Yulin). […] Les conservatoires enseignaient à la fois l’instrument occidental et chinois. […] La Chine de Mao considérait les musiciens comme des soldats dans l’affrontement politique. Les joueurs de yangqin, jouant principalement des accompagnements, développèrent de plus en plus des pièces solistes d’une grande virtuosité. Selon Edward Ho, pendant la Grande Révolution Culturelle , l’un des moyens pour les lycéens diplômés d’éviter les travaux manuels dans les zones rurales était de jouer les ‘Pièces Modèles’ dans les groupes de propagande]
Avec la Chine communiste, le yangqin s’institutionnalise. Son enseignement est dispensé dans les conservatoires. Il devient un emblème patriotique. Le yangqin symbolise durant cette période les valeurs économiques et morales de la révolution marxiste.
[modifier] Les instruments
Dans son ouvrage, Paul Gifford propose l’illustration d’un yangqin fabriqué en usine dans la région de Canton dans les années 1930 : « Factories in Beijing, Shangai and Guangzhou manufacture the yangqin, with the adjustable rollers for tuning, in five or six models. Since the 1960s these models have gradually replaced the traditionnal yangqin in the People’s Republic. » (in Gifford 2001: 207) [Des usines à Beijind, Shangai et Guanghzou fabriquaient des yangqins dans cinq ou six modèles. Depuis les années 1960 ces modèles ont peu à peu remplacé le yangqin traditionnel dans la République Populaire.] Le yangqin est donc un instrument à l’organologie fixée par la production industrielle dans la deuxième moitié du XXe siècle. Cependant il existe des modèles plus anciens et différents notamment en Chine et en Corée : « The oldest dulcimer traditions in Asia are those of China and Korea. » (ibid. 2001 : 206) Les instruments décrits par Paul Gifford ont des longueurs allant de 71 à 78 cm en bas et d’environ 46 cm en bas. Ils possèdent deux rangs de chevalets en ivoire ou en os montés de 16 chœurs de cordes graves et aigues comportant deux trois ou quatre cordes d’acier ou de laiton. Les mailloches du yanqin (quqin) sont faites de bambou et mesurent environ 23 cm, elles sont tenues entre le pouce et l’index. La principale différence avec le yangqin de Corée est le mode de jeu. En effet l’instrument n’est joué qu’avec une seule mailloche : « the wire are struck with a single slip of bamboo. » (Robert C. Provine, Yanggum in Sadie 1984: 882)
[modifier] Images associées
Nous avons vu que pour les spécialistes, le yangqin a l’image d’un instrument étranger importé. Cette image est confortée dans les descriptions de l’histoire de l’instrument. Avec Alan C. Thrasher, nous apprenons que : « The yangqin is an adaptation of the Persian santur, which was introduced to the coastal areas of Guandgong province late in the Ming dynasty (AD 1368-1644). »(Robert C. Thrasher, Yangqin in Sadie 1984: 882) [Le yangqin est une adaptation du santur perse qui a été introduit dans la zone côtière de Guandgong vers la fin de la dynastie Ming.] Cette image est également celle du yaggum en Corée : « The yanggum, at root the same instrument as the Persian santur, was brought to Korea from China in the 18th century. » (Robert C. Provine, Yanggum in Sadie 1984: 882) [Le yanggum qui a pour racine le santur perse a été emené en Corée depuis la Chine au XVIIIe siècle.] Cette image d’instrument étranger possède donc deux niveaux. L’instrument est considéré comme étranger en Chine car il a été importé depuis l’Orient, par ailleurs il est considéré en Corée comme un instrument Chinois. Cette notion d’identité chinoise du yangqin est confirmée dans les autres pays d’Asie :
« South Vietnamese regarded it as a Chinese instrument. […] In Thailand the instrument was undoubtedly adopted from Chinese living in Bangkok. […] In Tibet it is identical to older Chinese instruments. » (in Gifford 2001: 200-2003)
[Les vietnamiens du Sud le considéraient comme un instrument chinois. […] En Thaïlande, l’instrument a sans doute été adopté grâce à des chinois vivant à Bangkok. […] Au Tibet il est identique aux vieux instruments chinois.]
Le yangqin a donc dans les écrits européens l’image d’un instrument étranger importé. Cependant l’étranger revêt deux identités, c’est l’Orient pour les Chinois et la Chine pour le reste de l’Asie. Comme dans le cas du santur nous nous trouvons ici dans le cadre de l’adaptation de théories européennes à des instruments extra-européens. Le yangqin comme tous les autres instruments doit s’inscrire dans un système de filiation. Cette filiation débute avec les première traces écrites ou iconographiques, an l’occurrence ici ce sont celles du santur en Iran. En outre, comme nous l’avons vu avec l’exemple de la Chine communiste, le yangqin est perçu comme un instrument typiquement chinois dans la deuxième partie du XXe siècle.
![]() |
Portail de la musique – Accédez aux articles de Wikipédia concernant la musique. |