École royale du génie de Mézières
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L'École royale du génie de Mézières fut fondée en 1748 sur proposition du comte d'Argenson, secrétaire d'Etat à la Guerre et de Nicolas de Chastillon, commandant de la citadelle de Charleville-Mézières. 542 ingénieurs militaires y furent formés.
Les locaux de l'école sont aujourd'hui occupés par la préfecture des Ardennes.
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[modifier] Programme des études
Les élèves étaient recrutés sur concours, en principe uniquement dans le second ordre (la noblesse). Le concours portait sur une interrogation de mathématiques dont le programme recouvrait les cours de Camus et de Bezout, et l'on recrutait une vingtaine d'élèves. Les examinateurs au concours d'entrée furent Étienne Camus puis l'abbé Bossut. Chastillon fut le premier directeur de cet établissement.
Les études duraient deux années :
- une année de théorie, qui se concluait par le concours de sortie, comprenant
- des cours de mathématiques, de statique et d'hydraulique (assurés par Bossut) ;
- des séances de dessin au lavis des trois systèmes de fortification de Vauban ;
- des séances de dessin des ordres d'architecture selon Claude Perrault ;
- des cours de stéréotomie et de coupe des bois ;
- une année de pratique, pendant laquelle les élèves faisaient :
- les exercices de l'école de siège à l'automne,
- des exercices de levé à la toise et à la boussole de bâtiments de la ville
- un levé de plan détaillé d'une place forte particulière, avec finition au lavis.
[modifier] Réformes de l'école
- L'ordonnance du 4 décembre 1762 multiplie par cinq les promotions (une centaine d'élèves), changeant nécessairement la forme des cours : nécessité de supports écrits, diminution des travaux dirigés en plein air (demandant trop de temps et d'encadrement), augmentation des travaux en salle. Le recrutement se démocratise aussi : Coulomb, Monge sont admis à suivre les cours. Des leçons de physique, inspirées du cours de l'abbé Nollet, font leur apparition dans le cursus.
- La mort de Chastillon en 1764 fait disparaître la scission entre les deux années (théorique et pratique).
- L'ordonnance de 1776, réclamée à cor et à cris depuis une dizaine d'années par l'aristocratie, met un terme à l'ouverture du concours aux sujets du tiers état : les promotions diminuent à une dizaine d'élèves à partir de cette date.
- Règlement-Instructions de 1777, largement inspirées par Gaspard Monge, qui donnent la primauté au dessin géométral (qui deviendra plus tard la géométrie descriptive) et à la mécanique dans les épreuves du concours de sortie.
- Création d'un laboratoire de chimie en 1782.
- Avec trop peu d'élèves-ingénieurs, le concours de sortie est de facto supprimé à partir de 1787. Le Comité de Salut Public, sur proposition de Lazare Carnot, transfère l'école en 1794 à Metz, où elle devient une école d'application de la toute nouvelle École polytechnique.
[modifier] Élèves de l'école de Mézières
- Pierre du Buat (promotion 1750)
- Jean-Charles de Borda (promotion 1758)
- Charles de Coulomb (promotion 1760)
- Louis-Alexandre Berthier (promotion 1766)
- Gaspard Monge (promotion 1767)
- Justin Girod de Chantrans (promotion 1768)
- Lazare Carnot (promotion 1771)
- Charles d'Amondans de Tinseau (promotion 1771)
- Jean-Baptiste Meusnier (promotion 1774)
- Prieur de la Côte d'Or (promotion 1784)
- Rouget de Lisle
[modifier] Bibliographie
- Bruno Belhoste Du dessin d'ingénieur à la géométrie descriptive : l'enseignement de Chastillon, (1990) In extenso, n°13
- Bruno Belhoste L'alliance entre théorie et pratique (1997), La Recherche, n°spécial 300 ans de science, pp. 40-45, ISSN 0029-5671
- B. Belhoste, A. Picon, J. Sakharovitch Les exercices dans les écoles d'ingénieur sous l'Ancien Régime et la Révolution (1990), Histoire de l'Education, n°46, p. 53
- Anne Blanchard, Les ingénieurs du roy de Louis XIV à Louis XVI : étude du corps des fortifications, ESID, coll. Études Militaires, univ. de Montpellier, 1979, 635 p.
[modifier] Lien externe
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