Écoles du bouddhisme
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Chacune des nombreuses écoles du bouddhisme peut, en première approche, être rattachée à l'un de ses trois courants historiques majeurs, le nom de ces écoles est formé du suffixe yāna, qui désigne « la voie » en sanscrit :
- le hīnayāna, terme sanskrit signifiant « voie du Petit Véhicule » ;
- le mahāyāna, terme sanskrit signifiant « voie du Grand Véhicule » ;
- le vajrayāna, terme sanskrit signifiant « voie du Diamant ».
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[modifier] Les écoles du hīnayāna
Voir aussi Dix-huit écoles anciennes.
Le bouddhisme hīnayāna est un ensemble d'écoles bouddhiques traditionnalistes, par opposition au bouddhisme mahâyâna. Le terme hīnayāna est quelque peu péjoratif : il a été créé a posteriori par les māhayānistes pour désigner les écoles existant antérieurement au māhayāna, mais il n'en existe pas d'autre pour désigner ce grand mouvement historique. Le terme de theravāda est parfois utilisé pour désigner ce mouvement, mais il ne recouvre en fait pas complètement la diversité des écoles désignées sous le nom de hīnayāna (Cf. ci-dessous).
Les écoles les plus connues du hīnayāna (qui en a compté jusqu'à 18) sont :
- Le theravāda (Sri Lanka, Birmanie, Thaïlande, Laos, Cambodge, Viêt Nam du Sud) est la seule des écoles du hīnayāna à avoir survécu de nos jours ; le mot theravāda en est peu à peu venu à désigner le hīnayāna. Le theravâda se fonde mythiquement sur l'orthodoxie définie lors du premier concile peu après la mort de Gautama Bouddha. L'histoire des conciles bouddhiques et des débuts du theravāda est en fait mal documentée, mais il est certain que ce courant a des racines anciennes et a été relativement peu influencé par le mahāyāna. Principalement implanté en Indochine, comprenant environ 150 millions de pratiquants, il se divise en deux branches différant essentiellement par la transmission de l'ordination.
- Courants (nikaya) therāvāda contemporains :
- Mahā-nikaya (Indochine), influencée par le Mahīçasāka, les Sarvāstivādin, le Mahāyāna et même le tantrisme ;
- Dhammayutika-nikaya, apparu au milieu du XIXe siècle, réforme cherchant à renouer avec l'orthodoxie du Theravâda cinghalais. Cette lignée ne cesse, depuis 150 ans, de se développer dans tous les pays de l'est de l'Indochine (Thaïlande, Laos, Cambodge).
- Courants (nikaya) therāvāda contemporains :
- Courants hīnayāna anciens :
- Kosa ou Abhidharma (Chine), vraisemblablement lié au Sarvāstivāda, connu pour accorder de l'importance aux digressions philosophique sur la réalité ultime des phénomènes ;
- Satysiddhi ou Cheng-se (Chine) ; son origine exacte est inconnue, on suppose qu'il descend de la Mahīçasāka indienne ;
- Sarvāstivādin (nord de l'Inde)
- Mahīçasāka
- Bahyanumeyavada des Sautrāntikas ; selon sa philosophie, les objets externes ne peuvent être perçus qu'indirectement par l'inférence de l'esprit (« réalisme indirect ») ;
- Bahya-Pratyakshavada des Vaibhashikas, école fondée au Cachemire ; selon sa philosophie, les objets externes sont perçus directement (« réalisme direct ») ;
- Les personnalistes, pudgalavādin, qui comprennent quatre écoles ;
[modifier] Les écoles du mahāyāna
Le courant mahāyāna est postérieur au courant hīnayāna. Il consiste en une forme de bouddhisme développée aux alentours du Ier ou du IIe siècle à partir de la doctrine des Anciens, jugée trop austère. Ce bouddhisme ne se limite pas aux seuls écrits du Bouddha historique mais s'appuie aussi sur des textes postérieurs, des exégèses et les écrits d'autres « maîtres ». On y distingue principalement :
[modifier] Premières écoles indiennes
- Mādhyamika, ou voie médiane, apparue au IIe siècle, représentée par Nagarjuna et Ashvaghosha. Selon le Madhyamika, il y a une substance indescriptible suprême : la vacuité.
- Cittamātra (Vijñanavada ou Yogacaras), apparue au IVe siècle, dont les représentants principaux sont Asanga, Maitreyanatha et Vasubandhu. Selon cette école, seule la conscience absolue et permanente (Ālayavijñāna) existe. La pensée yogacara a exercé une grande influence en Chine, au Tibet, au Japon et en Mongolie.
[modifier] Écoles chinoises médiévales
voir : Écoles des Dynasties du nord et du sud et Écoles des Sui et des Tang
De très nombreuses écoles (zōng 宗) voient le jour en Chine du Ve au IXe siècle autour des soutras nouvellement traduits ou des maîtres renommés. Beaucoup esaimeront en Corée, au Japon et au Vietnam. À la fin du IXe siècle, il n’en restera essentiellement que quatre : Chan, Jingtu (Terre Pure), Huayan et Tiantai, les deux dernières surtout présentes à travers leurs textes adoptés par le courant Chan.
[modifier] Écoles principales après le IXe siècle
- Le Chan, qui devint plus tard le Zen (Chine, Corée, Japon et Viêt Nam) ; en son sein se sont développées plusieurs écoles, comprenant environ 10 millions de pratiquants au Japon :
- courant japonais Sōtō issu du Caodong (曹洞) chinois, appelé Thiên Truc-Lâm au Viêt Nam
- courant japonais Rinzaï issu du Linji (臨濟) chinois, appelé Thiên Lam-tê au Viêt Nam
- le Sambô Kyôdan japonais, mêlant Sōtō et Rinzaï
- le Ôbaku japonais, fondé par un moine chinois, école syncrétiste associant le Chan Linji (Zen rinzaï) au Jingtu
- les écoles coréennes :
- le Chogye, principale école, synthèse du Son coréen (Zen) et de l'école chinoise Huayan
- le T'aego, branche minoritaire récente (apparue dans les années 1960)
- Les écoles Jingtu ou Terre Pure (Japon, Chine, Viêt Nam), mouvement encore appelé Amidisme, l'un des plus développés dans le monde chinois, à l'origine des écoles japonaises Jodo-shu, Jodo Shinshu, Yuzu-nembutsu-shu et Jishu. L'ensemble comprend environ 300 millions de pratiquants.
- l'école chinoise Tiantai basée sur le Sūtra du Lotus ; elle est de nos jours de très faible importance numérique, mais ses textes gardent une grande place dans les monastères Chan.
- l’école japonaise Tendai issue de Tiantai, influencée par le tantrisme. Elle est indirectement à l’origine des courants Nichiren par l’intermédiaire de leur fondateur, un moine Tendai, et à travers ces courants, des nouveaux mouvements basés sur le Sutra du Lotus.
- le bouddhisme Nichiren né au Japon :
- écoles « traditionnelles » au nombre d’une quarantaine, dont les principales sont la Nichiren Shu et la Nichiren Shoshu
- Nouveaux mouvements religieux basés sur le Sutra du Lotus
- la Soka Gakkai
- la Reiyukai
- l'école chinoise Huayan basée sur le Sūtra Avatamsaka ; comme Tiantai, elle est de nos jours de très faible importance numérique, mais ses textes gardent une grande place dans les monastères Chan.
- l'école japonaise Kegon issue de Huayan
[modifier] Les écoles du vajrayāna
Le vajrayāna est une forme tardive de bouddhisme dérivée du mahāyāna, nommée aussi « bouddhisme tantrique », c'est-à-dire « ésotérique ». Il présente la particularité d'utiliser comme support de pratiques un panthéon de « divinités » multiples : bouddhas, protecteurs ou gardiens et bodhisattvas. Ses préceptes permettraient aux disciples d'accéder au nirvāna en une seule vie au moyen d'une discipline codifiée et de pratiques issues des tantras : répétition de mantras, vénération de maîtres autres que le Bouddha et une méditation très développée.
Le vajrayāna comprend principalement :
- Les diverses écoles (ou lignées) du bouddhisme tibétain (de 15 à 20 millions de pratiquants) :
- Les écoles tantriques sino-japonaises (environ 20 millions de pratiquants) :
- le bouddhisme Shingon, école ésotérique implantée au Japon au début du IXe siècle par Kobo Daishi ;
- l'école japonaise Tendai (particulièrement le courant Jimmon), dérivée de l'école chinoise Tiantai à l'enseignement de laquelle elle a intégré des éléments tantriques (mikkyo).
[modifier] Références
- Voir la catégorie de cet article.
[modifier] Bibliographie
- Philippe Cornu, Dictionnaire encyclopédique du bouddhisme, 2001, Seuil
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