Écorcheurs

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Les écorcheurs sont des grandes compagnies, des bandes armées formées d'anciens mercenaires, qui sévirent dans la France du XVe siècle, sous le règne de Charles VII.

[modifier] Les bandes d'écorcheurs

Au Moyen Âge, lorsque le Roi devait partir à la guerre et ne pouvait se suffire de l'armée de ses vassaux, il recrutait des mercenaires. C’est ce qu’il fit lors de la guerre de Cent Ans (1337–1453). Après les victoires de Jeanne d’Arc, le roi Charles VII se dispose à bouter les Anglais hors du royaume. La paix revenue après le traité d'Arras de 1435, les anciens mercenaires qui avaient combattus pour le compte des Armagnacs ou des Bourguignons sont licenciés. Ils se constituent alors en bandes pour piller à leur propre compte. Ces bandes, qui peuvent compter plusieurs milliers de membres, sont souvent menées par des chefs qui avaient servi Charles VII. Parmi les Écorcheurs les plus célèbres on peut citer La Hire, Jacques d'Espailly, Alain de Tailleco, Antoine de Chabannes, Jean Poton de Xaintrailles ou Rodrigue de Villandrando

Ces bandes mettent à mal les campagnes françaises, pillant, violant, brûlant et tuant à satiété. Elles sévissent dans le Berry, en Languedoc, en Bourgogne, en Albigeois et en Auvergne. Mais c'est surtout dans le Hainaut en 1437, lors de la révolte des Pays-Bas contre le duc de Bourgogne, que les Écorcheurs font le plus de ravages. Ils pouvaient mettre à sac des villes entières.

[modifier] Réintégration dans l'armée française

À partir de novembre 1439 Charles VII les utilise comme mercenaires. L’ordonnance d'Orléans, qui tente de limiter leur emploi par la seule couronne, provoque une fronde des grands vassaux : la Praguerie.

Après la trêve franco-anglaise de 1444, Charles VII emploie les Écorcheurs contre la Lorraine et l'Alsace. D'autres sont mis au service de Frédéric III du Saint-Empire, alors en guerre contre les Suisses. Plusieurs milliers d’Écorcheurs périssent lors de la bataille de Saint-Jacques sur la Birse en 1444. Le 26 mai 1445 les compagnies d’ordonnance sont les premières troupes permanentes, assurant un engagement de longue durée aux anciens mercenaires.