9e régiment de zouaves
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Le 9e régiment de zouaves est un régiment de zouaves de l'armée française, (re)créé au début de la Première Guerre mondiale, conformément au plan de mobilisation.
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[modifier] Création et différentes dénominations
- Septembre 1914 : formation à Caudéran (33) du Régiment de marche de la 3e brigade du Maroc, par la réunion de trois bataillons de zouaves débarqués à Cette et venus du Maroc :
- le 1er bataillon du 4e régiment de zouaves ;
- le 2e bataillon du 1er régiment de zouaves ;
- le 3e bataillon du 1er régiment de zouaves.
Ce régiment est incorporé à la 3e brigade du Maroc, 13e corps, VIe armée.
- décembre 1914 : renommé le 9e régiment de marche de zouaves
- février 1919 : bien que s'étant particulièrement distingué durant la guerre, le régiment est dispersé en février, puis dissous.
- 1er janvier 1920 : eu égard au comportement du régiment et à ses décorations, un des deux régiments de zouaves créés en plus des quatre premiers porte le nom de 9e régiment de zouaves.
- 1928 : dissolution
- 1934 : reformation
- 1956 : dissolution
- 1959 : reformation pour participer à la guerre d'Algérie
- 1962 : dissolution.
- 1982 : réactivé au centre d'entraînement commando (CEC) de Givet (Ardennes)
- 1999 : le CEC perd le nom de 9e zouaves, mais conserve son drapeau et les traditions des zouaves jusqu'au 3 mars 2006.
- 2000 : le CEC continue à porter le nom de 9e zouaves (2000-2005).
- 2006 : le drapeau des zouaves est retiré au CEC.
[modifier] Chefs de corps
- début (jusqu'au 10) septembre 1914 : lieutenant-colonel Niessel
- septembre 1914 : le commandant Cazenove, nommé ensuite lieutenant-colonel
- en mai 1915 : lieutenants-colonels Mingasson et Cazenove
- jusqu'au 14 septembre 1915 : colonel Mingasson
- 14 septembre-15 novembre 1915 : colonel Couranjou
- 15 novembre 1915-28 février 1916 : lieutenant-colonel Joulia
- mars 1916-septembre 1916 : lieutenant-colonel Fouchard
- septembre 1916-juin 1918 : lieutenant-colonel Gross
- juillet 1918 : chef de bataillon Marsay
- août-novembre 1918 : lieutenant-colonel Rozet
1er janvier 1920 : colonel Bertrand
- ...
- 8 janvier 1940 : lieutenant-colonel Tasse
- ...
- juin 1997 : lieutenant-colonel Martin
- juin 1999 : lieutenant-colonel Lechaix
- juin 2001 : lieutenant-colonel Lombard
- juin 2003 : lieutenant-colonel Lemmet
- 26 juin 2005 : lieutenant-colonel Vigneron
Colonels du 9e zouaves tués ou blessés au combat :
- Colonel Mingasson, le 14 septembre 1915
- Lieutenant-colonel Joulia : blessé le 26 février 1916, tué le 28
- Lieutenant-colonel Fouchard : blessé en août 1916
[modifier] Historique des garnisons, campagnes et batailles du 9e Zouaves
Issu des 1er et 4e régiments de zouaves, ce régiment, créé en septembre 1914, participe immédiatement aux combats dès le 16 septembre à Carlepont dans l'Oise. Jeté sans aucune préparation dans la bataille, débutant dans la guerre par un assaut sur des positions redoutables après une marche de 35 kilomètres, ce régiment remporte ses premiers combats au prix de lourds sacrifices.
Appelé en Belgique sur l'Yser, il y gagne sa première citation. Reçoit son Drapeau le 24 août 1915 au cours d'une revue passée par le Président de la République et par le Roi des Belges.
Participe ensuite à l'offensive de la Somme en 1916, de Champagne, puis à Verdun au bois de Caillette devant Douaumont, bois-le-chaume et les Chambrettes, secteurs délicats où le régiment se distingue et y gagne sa deuxième citation.
En juin 1918 il s'empare du village de Cœuvres dans l'Aisne, il y obtient sa troisième citation. Puis il se dirige sur Saconin, Breuil et Soissons, le régiment est cité pour la quatrième fois.
Il est ensuite engagé dans la Somme et est cité une cinquième fois. Il termine la Grande Guerre à Berry-au-Bac, sanctionné par une sixième citation.
Le 13 juillet 1919 son Drapeau est décoré de la Légion d'honneur avec une septième citation.
Envoyé en Afrique du Nord, le régiment tient garnison à Alger et participe aux opérations du Maroc en 1925 et 1926.
Le 2 septembre 1939, la déclaration de guerre le conduit vers le sud tunisien afin de faire face à une éventuelle menace italienne. Finalement le régiment touche la Mère Patrie en octobre et prend position dans le secteur de Sarreguemines en Moselle.
Mais l'offensive allemande s'est déclenchée le 10 mai 1940 et l'ennemi a percé à Sedan. Aussitôt le régiment s'établit à partir du 18 mai sur les berges du canal de l'Ailette dans l'Aisne. Dès le 21 mai des attaques ennemies se déclenchent et le régiment reçoit l'ordre de tenir ses positions coûte que coûte : il arrête effectivement toutes les attaques jusqu'au 6 juin en soirée.
Devant une menace d'encerclement le régiment reçoit l'ordre de décrocher, mission exécutée dans la nuit au contact de l'ennemi.
Le 7 juin l'Aisne est franchie à Vic-sur-Aisne. Puis c'est Crépy-en-Valois, mais le bourg est déjà occupé par les troupes allemandes, et seul le sacrifice du 1er bataillon permet aux autres unités d'échapper à la capture et de se regrouper sur la Gergogne, à Vincy-Manœuvre. Puis il reçoit pour mission d'occuper le sous-secteur de Saint-Germain-sur-Morin, et enfin de se porter au sud de la Seine. L'armistice du 25 juin trouve le 9e Zouaves sur la Vienne, prêt au combat, après un repli de plus de quatre cents kilomètres, dans l'ordre et sans avoir connu la défaite.
Dans les seuls combats de l'Ailette, le régiment a fait dans les rangs de l'ennemi, de son propre aveu, 1 800 morts et 4 500 blessés, ayant lui-même perdu 28 officiers, 97 sous-officiers et 1 038 caporaux et zouaves tués, blessés ou disparus.
Une huitième Palme et la Croix de guerre 1939-1940 viennent alors s'accrocher à son glorieux drapeau, accompagnées de la citation à l'ordre de l'Armée suivante : «Sous les ordres du Lieutenant-Colonel Tasse, a, depuis le 5 juin, constamment tenu tête à l'ennemi ; sur l'Ailette pendant deux jours, à l'est de la forêt de Compiègne pendant deux jours, pour couvrir le flanc droit des Divisions voisines, pendant deux jours enfin, sur le front de la Seine, se laissant encercler dans ses points d'appui formés sans aucune défaillance, se dégageant la nuit, et ne quittant la position que lorsque l'ordre de repli était imposé par le Commandement. A fait au cours de ces combats plus de 200 prisonniers allemands.» Le 2 septembre 1940. Signé : Weygand.
Mis en dépôt à Alger. Puis réactivé en 1943, le régiment après un passage en Corse, débarque en France en septembre 1944. Il participe aux combats dans les Vosges et en Alsace, puis entre en Allemagne le 29 mars 1945. Une neuvième citation récompense ses nouvelles victoires.
Le 18 novembre 1942 le régiment est reconstitué et en 1943 est engagé avec le 1er corps d'armée. Il participe aux combats de l'île d'Elbe. Le 15 avril 1943 il reçoit de nouveau son glorieux Drapeau de 1915. On trouve le « 9 » en Tunisie, puis en Corse. Sous les ordres de son chef ardent et courageux, le lieutenant-colonel Aumeran, il met pied en France le 3 septembre 1944.
Alors au sein même de la 1re armée française du général de Lattre de Tassigny, et aux cotés de leurs camarades chasseurs d'Afrique, légionnaires et coloniaux, les zouaves participent dans les Vosges à une suite de combats acharnés en enlevant de haute lutte les villes de Roches-lès-Blamont le 15 novembre, puis d'Hérimoncourt le 17 et de Remiremont le 19 novembre 1944.
Après une période de stabilisation dans la région de Mulhouse, le régiment revient dans le secteur des Vosges au col de la Schlucht, où ni le froid, ni la neige, ni les incessantes réactions d'un ennemi très mordant ne sont parvenus à le déraciner de sa position. Le « 9 » repart à l'attaque le 2 février 1945 et dans un élan irrésistible ouvre la voie et libère Munster le 5 février.
Au coude à coude avec leurs camarades de la 9e division d'infanterie coloniale, par une manœuvre audacieuse les zouaves franchissent le Rhin le 29 mars 1945 à la hauteur de Karlsruhe. Il bouscule et désorganise alors le dispositif ennemi de la Forêt Noire. Poursuivent l'adversaire, lui enlevant au cours de durs combats Baden-Baden, participant ainsi à l'entrée des troupes françaises dans Stuttgart. Le 1er mai le 9e régiment de zouaves, au sein de la 5e DB, termine sa glorieuse randonnée à Bregenz, sur les bords du lac de Constance. Il a fait preuve au cours de toutes les actions où il a été engagé d'un esprit de sacrifice et d'une tenue au combat qui en fait le digne successeur de son aîné, comme en porte témoignage à la lecture de sa 9e citation à l'ordre de l'armée !
Une 8Modèle:Eme inscription se grave alors sur son noble drapeau : « Roche-lès-blamont 1944 », où s'y accroche la Croix de guerre 1939-1945.
Réduit en 1946 à un bataillon, il prend part aux premières opérations de police en Kabylie dès 1954, puis il est chargé du maintien de l'ordre dans la ville d'Alger.
Il est dissous en octobre 1962.
De mars 1982 au 3 mars 2006, le Centre d'entraînement commando de Givet dans les Ardennes a eu la garde du drapeau du 9e régiment de zouaves, et a assuré la tradition de tous les Zouaves. Le Drapeau et ses traditions seront conservés à l'École d'application d'iinfanterie (EAI) de Montpellier.
«France 40» - JFC - 2006
[modifier] Inscriptions portées sur le drapeau du régiment
- Yser 1914 ;
- Verdun 1916 ;
- Cœuvres 1918 ;
- Saconin 1918 ;
- Breuil 1918 ;
- Montdidier 1918 ;
- Berry-au-Bac 1918 ;
- Roches-lès-Blamont 1944.
[modifier] Voir aussi
Pour tous renseignements complémentaires, lisez le livre de Bruno CARPENTIER, "La Légende des Zouaves". Editions SOPAIC, 03 24 33 42 42, à Charleville-Mézières.
[modifier] Articles connexes
[modifier] Liens externes
9° Régiment de Zouaves : http://infaf.free.fr/ZOUAVE/ind_9Zouav.htm
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