Agriculture en Mésopotamie
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L'agriculture est l'activité économique principale de la Mésopotamie antique. En raison de conditions naturelles défavorables à cette pratique sur une grande partie de ce territoire, les hommes ont eu recours à l'irrigation pour pouvoir faire pousser des plantes. Au prix de ces aménagements, ils purent atteindre des rendements très élevés.
En l'absence de fouilles en milieu rural, notre connaissance de l'agriculture de la Mésopotamie antique repose essentiellement sur les textes anciens, avant tout les nombreux actes de la pratique concernant des ventes de champs, des contrats d'exploitation ou des prêts à destination d'agriculteurs.
Sommaire |
[modifier] Les conditions naturelles
[modifier] Le milieu climatique
La Mésopotamie, régie par un climat subtropical sec, est divisée en deux grandes zones agricoles. La Haute Mésopotamie, extension orientale du Croissant fertile, est située au-dessus de la limite de l'isohyète 200, permettant une agriculture sèche, grâce aux pluies hivernales et printanières. Cela vaut pour la Haute Jezireh (autour du triangle du Khabur), pour l'Assyrie et les contreforts des monts du Zagros. Au sud d'une ligne allant du cours moyen du Balikh jusqu'à la Susiane en longeant la chaîne du Zagros à l'est du Tigre, c'est la zone de l'agriculture irriguée, car il n'y pleut pas assez pour pratiquer une agriculture sèche.
[modifier] Les cours d'eau
Les deux cours d'eau principaux de la Mésopotamie, auxquels la région doit son nom, sont l'Euphrate et le Tigre. Le premier a un cours plus calme que le second, et aussi plus riche en sédiments. Il est donc plus propice à l'agriculture. Leurs crues respectives se produisent au même moment, au printemps, sous l'effet de la fonte des neiges. Elles sont souvent violentes (surtout celles du Tigre), et en tout cas insuffisantes pour permettre la mise en valeur d'une surface agricole. Il a donc fallu développer des techniques d'irrigation artificielle dans la zone où l'agriculture sèche était impossible. En Haute Mésopotamie et dans la région du Zagros, d'autres cours d'eau de moindre envergure arrosent des vallées annexes à la Mésopotamie : le Khabur et ses nombreux affluents forment la région dite du "Triangle du Khabur", le Balikh, affluents de l'Euphrate : le Grand et le Petit Zab et la Diyala, affluents du Tigre ; le Karun et le Karkheh en Susiane.
[modifier] Les structures agraires
[modifier] L'irrigation et les aménagements hydrauliques
[modifier] Régime des terres
[modifier] Activités agricoles
[modifier] La céréaliculture
La Mésopotamie est une grande terre céréalière. Au premier rang vient l'orge (sumérien ŠE, akkadien še'u(m)). Avant tout parce qu'elle était mieux adaptée au sol sec et salin et au temps chaud de la région. Elle était l'aliment de base des populations du pays, et servait également d'étalon pour les échanges avant l'introduction de l'argent pour la remplacer. Le blé (ZIZ/zizzu(m)), de type amidonnier, était lui aussi cultivé, mais dans des quantités moindres, tout comme l'épeautre (GIG/kibtu(m)). Au Ier millénaire, le riz (kurangu) est introduit, mais il n'est pas très répandu.
Un texte sumérien baptisé L'almanach du fermier nous renseigne sur les techniques mises en œuvre pour la culture céréalière. Un père explique à son fils, agriculteur comme lui, les techniques permettant d'obtenir un meilleur rendement, qui lui ont été transmises par la divinité agraire Ninurta en personne. En premier lieu, il faut irriguer. Le cultivateur doit veiller à ce que l'eau ne se propage pas trop. Après l'évacuation des eaux, il fallait protéger la terre humidifiée du bétail et des autres "rôdeurs", qui pourraient l'endommager. Puis il faut défricher le champs et l'enclore. On divisera ensuite le champ en partie égale, pendant qu'il "brûle au soleil d'été", tandis que, d'un autre côté, les domestiques mettent les outils agricoles en état. Une fois le champ suffisamment bien entretenu, on peut labourer et semer. Ces deux opérations s'effectuaient simultanément, au moyen d'une araire faisant aussi office de semoir, selon deux techniques de labourage, et les ouvriers agricoles étaient chargés de passer derrière la charrue pour enfoncer les graines dans le sol à profondeur convenable. Quand "le grain a percé le sol", il faut faire une prière à la déesse de la vermine des champs Ninkilim pour qu'elle éloigne tous ceux pouvant nuire à la récolte. Une fois les premières pousses sorties du sol, il faut arroser, puis l'opération sera répétée trois fois encore à différents stades de l'évolution des plants, et alors le rendement sera excellent. Le jour propice, on procède à la moisson. Les moissonneurs oeuvraient par groupes de trois : un faucheur, un lieur et un autre à la tâche non définie.
Après la moisson vient le battage, qui était fait grâce à un tribulum, une planche de bois à laquelle étaient collés des silex séparant le grain de la tige et coupant la paille, tiré par des bœufs. Grâce à ce système, très efficace et rapide comparé au fléau, on obtenait les grains et la paille qui allait servir aux matériaux de construction. Ensuite, on vannait le grain avec des fourches pour le nettoyer. Les premières étapes se déroulaient en automne, et la moisson, au printemps suivant. Certains champs étaient laissés en jachère une année sur deux s'il s'agissait de terres de qualité moyenne. Les meilleures terres, situées sur des sols fertiles à proximité d'un cours d'eau ne réclamaient pas de jachère. C'était le cas d'une grande partie des terres, qui étaient très productives et rentables pour leurs exploitants
Les céréales pouvaient être cuisinées sous forme de bouillie, de galettes de pain, ou de nourriture pour les animaux. L'orge pouvait aussi être utilisée pour faire de la bière, après fermentation. Cette boisson était très répandue en Mésopotamie ancienne.
[modifier] Le palmier-dattier
La culture du palmier-dattier est importante en Mésopotamie. Le palmier était cultivé dans de grandes palmeraies que l'on voit représentées sur certains bas-reliefs à la période néo-sumérienne. Elles étaient irriguées, et divisées en plusieurs lots regroupant des arbres plantés au même moment. Plus répandues dans le sud mésopotamien, elles dépendaient de l'administration des grands organismes. Le palmier-dattier était de toute manière un arbre très répandu dans la région à l'état naturel, et en de nombreuses variétés, et les palmeraies ne se sont imposées que quand il fallut optimiser la culture et le rendement de cet arbre. Les grands palmiers servaient d'abri à d'autres cultures maraîchères, les protégeant du vent, des tempêtes de sable et des trop grandes chaleurs (par le système des ombrages protecteurs). Les palmeraies et les jardins sont donc généralement une seule et même chose. Au Ier millénaire, elles étaient exploitées par un nukarribu ("jardinier"), qui était un salarié payé par le propriétaire. Les Mésopotamiens avaient développé la technique de fertilisation des palmiers : le pollen mâle était fixé sur les tiges femelles se trouvant au sommet de l'arbre, et ainsi on augmentait le rendement de celui-ci.
Le palmier est un arbre très pratique, car en le cultivant on peut disposer de nombreuses choses. Tout d'abord le bois. Il est en effet l'un des seuls arbres poussant dans le sud mésopotamien, et donc la seule source de bois, bien que sa qualité ne le place pas parmi les meilleurs arbres pour cela. Ses feuilles peuvent de plus servir de toiture pour les habitations, ce qui renforce l'intérêt du palmier dans la construction. Le palmier donne des dattes, qui constituent alors l'un des éléments de base de l'alimentation des habitants de la Mésopotamie, et ne sont pas une simple friandise. Leur forte teneur en calorie en fait de plus un aliment pratique. Son noyau peut de plus soit servir de combustible, ou bien, concassé, d'aliment pour les chameaux. On peut de plus en tirer une boisson forte, du vin de palme.
[modifier] Bibliographie
- Francis Joannès (dir.), Dictionnaire de la civilisation mésopotamienne, Robert Laffont, 2001 ;
- Jean-Jacques Glassner, La Mésopotamie, Belles Lettres, coll. « Guide des civilisations », 2002 (ISBN 2-251-41017-1).
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