Anselme de Laon
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Anselme de Laon (mort le 15 juillet 1117) était un théologien français du Moyen Âge.
Né dans une famille très humble à Laon avant le milieu du 11ème siècle, il fut le disciple de saint Bruno de Reims, le fondateur de l'ordre des Chartreux, plutôt que de saint Anselme de Canterbury, l'abbé de l'abbaye Notre-Dame du Bec. Vers 1076 il enseigna avec un grand succès à Paris, où, avec Guillaume de Champeaux, il combattit du côté réaliste dans la controverse scolastique. Plus tard il se retira dans sa ville natale et fut le Maître de Laon, avec son frère Raoul, de 1090 environ jusqu'à sa mort. Son école de théologie et d’exégèse devint rapidement la plus réputée en Europe. En 1113 il en chassa Abélard.
Il fut le doyen et le chancelier de Laon à partir de 1109 environ et l'archidiacre à partir de 1115.
Le Liber Pancrisi (c. 1120) l'appelle, avec Yves de Chartres et Guillaume de Champeaux, l’un des trois maîtres modernes.
Voici l'épitaphe gravée sur sa tombe à l'abbaye Saint-Vincent de Laon :
"Il dort en ce tombeau le très illustre maître Anselme
A qui par les pays et les climats du vaste monde
Ont valu partout la célébrité, partout la louange
Foi sans défaut, doctrine féconde, vertu respectable
Vie lumineuse, main généreuse, action prudente
Éloquence agréable, fermeté vigilante, correction indulgente
Sagesse dans le conseil, modestie, prévenance et douceur
Mais ces dons que lui amassa largement la grâce de Dieu
Le sombre juillet les a dispersés au néfaste jour des ides
Puisqu'elle fut sa force dans la vie
Que la grâce l'accompagne dans la mort."
[modifier] Œuvres
Le plus grand travail d'Anselme fut une glose intralinéaire et marginale des « Saintes Écritures », qui fut souvent réimprimée. Dans l'études des textes sacrés, il fut le premier à introduire dans ses lecons sur la Bible, une double explication : d'abord celle des mots, écrite entre les lignes, la glose interlinéaire; puis celle du texte, écrite dans la marge du manuscrit, la glose marginale. Cette nouvelle manière d'étudier se maintint, après la mort d'Anselme, grâce à des personnages comme Gilbert de la Porrée, car on voyait naître un effort d'analyser de façon systématique les Saintes Écritures plutôt que de les accepter simplement dans leur expression littérale. Cette manière fut par la suite adoptée et développée par des penseurs comme Hugues de Saint-Victor, Pierre Lombard et plus tard par Thomas d’Aquin qui nous ont laissé des « manuels » de ce que nous appellerions maintenant théologie.
D'autres commentaires, d’Anselme semble-t-il, ont été écrits à différents érudits, surtout au grand Anselme. La liste de certains d'entre eux, avec une notice sur la vie d'Anselme, se trouve dans l’Histoire littéraire de la France, x. 170-189.
Ses œuvres ont été recueillies dans la Patrologia Latina de Migne, au tome 162 ; quelques Sententiae jusque là non publiées ont été révisées par G. Lefèvre (Milan, 1894), sur lesquelles on consultera Jean-Barthélemy Hauréau dans le Journal des savants de 1895.
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