Arzach

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Arzach est une bande-dessinée de 35 planches en couleur de Moebius (alias Jean Giraud, alias GIR), publiée en 1975 et 1976 dans le journal de BD Métal hurlant.

Arzach fut une révolution pour la BD de l'époque. Elle est constituée d'une série de cinq histoires autonomes, sortes de « nouvelles graphiques », de quelques planches chacune. Sa particularité réside tout d'abord en son absence totale de dialogues : on y croise un voire deux personnages récurrents mais apparemment muets, en tout cas l'auteur ne leur autorise pas la parole pour s'exprimer.

Dans une des nouvelles, le personnage dans un désert arrive en voiture sur une grande place, où les habitants, nus, l'agressent violemment. Il poursuit son chemin à pied pour entrer dans une tour où, à l'aide d'un instrument spécifique, il répare une machine. Un écran de contrôle lui permet de vérifier qu'un gigantesque oiseau, monture d'un autre homme, reprend vie à des kilomètres d'ici, à ce qu'on suppose. Puis notre réparateur repart en voiture, probablement pour une nouvelle et ingrate mission.

Le tout est servi par le superbe dessin de Moebius, pour des histoires qui n'en sont pas vraiment, en tout cas pour lesquelles on ne saurait être sûr d'avoir compris tout ce qui s'y est passé. Le lecteur est dérangé, on ne lui donne pas une histoire linéaire et explicite. D'ailleurs ce qui se passe est souvent assez noir, des personnages graves, pas de gaîté.

De même, l'auteur s'amuse à changer l'orthographe du titre à chaque fois : on passe de Arzach à Harzak, Harzack, Harzach, sans qu'on sache jamais vraiment à quoi fait référence ce mot.

Moebius a dit lui-même que Arzach avait consisté pour lui à libérer par le dessin quelque chose de très personnel comme ses propres sensations inconscientes, avec des scènes de l'ordre de l'onirisme.

Certaines planches ont servies d'inspiration à la dernière histoire du film d'animation Métal hurlant.