Auguste de Châtillon
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Auguste de Châtillon, né à Paris le 29 janvier 1808 et mort à Paris le 26 mars 1881, est un peintre, sculpteur et poète français, membre avec Théophile Gautier, Gérard de Nerval et Arsène Houssaye de la « bohème du Doyenné ».
[modifier] Sa vie et son œuvre
Il expose au Salon de 1831 son premier tableau à l’âge de 23 ans et peint des portraits, parmi lesquels ceux de Théophile Gautier et de Victor Hugo et sa famille, dont un du poète en compagnie de son fils François-Victor et un autre de sa fille Léopoldine. Il dessine les costumes pour Le Roi s’amuse de Victor Hugo en 1832 et peint les boiseries du salon de Gérard de Nerval. De 1844 à 1851, il vit aux États-Unis à La Nouvelle-Orléans.
À Paris, en 1855, il fait paraître un recueil de poèmes, Chant et poésie, qui sera deux fois augmenté et réédité.[1] Gautier dit de lui dans sa préface qu’« il concilie la simplicité et l’art, et ses chansons peuvent se brailler au cabaret et se soupirer au salon.[2] » Victor Hugo, dans un billet qu’il adresse au poète en 1869, écrit : « Il y a en vous quelque chose de la grâce facile de La Fontaine avec un charme de mélancolie de plus.[3] » Dans ce receuil où voisinent des pièces dans le style romantique et des chansons à la mode d’autrefois, des portraits de petites gens et des évocations de La Nouvelle-Orléans et de Montmartre, deux poèmes ont retenu l’attention de ses contemporains, À la Grand’Pinte et, surtout, La Levrette en paletot :
- Y' a-t-y rien qui vous agace
- Comme un' levrette en pal'tot !
- Quand y' a tant d' gens su' la place
- Qui n'ont rien à s' mett' su' l' dos ?
- J'ai l'horreur de ces p'tit's bêtes,
- J'aim' pas leurs museaux pointus ;
- J'aim' pas ceux qui font leux têtes
- Pass' qu'iz ont des pardessus.
- Ça vous prend un p'tit air rogue !
- Ça vous r'garde avec mépris !
- Parlez-moi d'un chien boul'dogue,
- En v'la-z-un qui vaut son prix !
- Pas lui qu'on encapitonne !
- Il a comm' moi froid partout ;
- Il combat quand on l'ordonne ;
- Et l'aut' prop' à rien a tout !
- Ça m' fait suer, quand j'ai l'onglée,
- D' voir des chiens qu' ont un habit !
- Quand, par les temps de gelée,
- Moi j' n'ai rien, pas même un lit.
- J'en voudrais bien crever une !
- Ça m' f'rait plaisir ; mais j' n'os' pas.
- Leux maît's ayant d' la fortune,
- Y' m' mettraient dans l'embarras.
- Ça doit s' manger, la levrette.
- Si j'en pince une à huit clos...
- J' la f'rai cuire à ma guinguette.
- J' t'en fich'rai, moi, des pal'tots ![4]
[modifier] Galerie
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Victor Hugo et son fils François-Victor (1836) |
Léopoldine Hugo (1836) |
Théophile Gautier (1839) |
[modifier] Notes et références
- ↑ Sous le titre À la Grand'Pinte, poésies d'Auguste de Châtillon en 1860 et sous le titre Les Poésies d'Auguste Châtillon en 1866. Texte en ligne (1860) (1866).
- ↑ Préface, Chant et poésie, 1855, p. VIII.
- ↑ Lettre du 8 avril 1869, Correspondance, tome III, 1869-1873.
- ↑ Les Poésies d'Auguste Châtillon, 1866, p. 328.