Bataille du cap Béveziers
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Informations générales | |
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Batailles | |
Philippsburg — Baie de Bantry — Fleurus — Boyne — Cap Béveziers — Staffarda — Mons — Barfleur — La Houge — Namur — Steinkerque — Neerwinden — La Marsaille — Dogger Bank — Rivière Ter — Barcelone - |
La bataille du cap Béveziers ou Beachy Head (pour les Anglais) oppose une flotte française à une flotte anglo-hollandaise le 10 juillet 1690. C'est un épisode de la guerre de la ligue d'Augsbourg.
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[modifier] Les forces en présence
Chaque camp aligne une armée navale. Par tradition, et imitation d'une armée sur terre, elle est divisée en 3 corps. Ces corps sont désignés avant-garde, corps de bataille (ou centre) et arrière-garde. Chaque corps correspond à une escadre. Pour les reconnaître, chacune arbore un pavillon à sa couleur. Chez les français, on trouve blanc pour le centre, bleu pour l'arrière-garde, blanc et bleu pour l'avant-garde. Chez les anglais, on trouve rouge pour le centre, bleu pour l'arrière-garde et blanc pour l'avant-garde.
Chaque escadre est ensuite répartie en divisions, de 3 vaisseaux au minimum. Une armée navale doit donc, en théorie, regrouper 27 vaisseaux de ligne ou plus.
Les français, sous le commandement du vice-amiral Anne Hilarion de Tourville. alignent 75 vaisseaux de ligne, 6 frégates[1] et 5 brûlots[2]. Soit 4600 canons et 28.000 marins. L'arrière-garde, sous les ordres du vice-amiral d'Estrées, est de 23 vaisseaux; le centre, sous les ordres de Tourville, 25 vaisseaux, et l'avant-garde, de Châteaurenault, 22 vaisseaux. Tourville est sur le Soleil Royal, au milieu du corps de bataille. Ce navire est un trois-ponts, perçé à 120 canons. Mais pour des raisons de stabilité, il n'en porte, pour cette campagne, que 98.
Les anglais,sous les ordres du vice-amiral Arthur Herbert de Torrington, alignent une soixantaine de vaisseaux dont 22 hollandais [3]. Soit 4153 canons et 19 000 marins. L'avant-garde est composée des Hollandais, sous les ordres de Cornelis Evertsen, soit 22 vaisseaux de ligne mais seulement 6 de 70 canons ou plus. Le centre, sous Herbert, 21 vaissseaux dont 15 de 70 canons ou plus. Enfin, l'arrière-garde, sous les ordres de Ralph Delaval, comprend 13 vaisseaux dont 9 de 70 canons ou plus. Herbert est aussi au milieu de l'escadre du centre, sur le Royal-Sovereign, 100 canons.
Si l'on compare les deux armées, les forces semblent assez équilibrées. Ainsi, les avant-gardes ont chacune 22 vaisseaux et d'environ 1312 à 1374 canons. Les corps de bataille, 25 vaisseaux contre 21 et 1568 contre 1510 canons. La différence la plus marquée est dans les escadres bleues, l'arrière-garde. Les français alignent 23 vaisseaux contre 13 et 1390 canons contre 912.
Pour avoir une idée de ce que représentent ces armées, en ligne de bataille, et en admettant que les navires soient espacés d'une encâblure chacun[4], c'est une ligne de plus de 10 milles nautiques[5] qui est couverte... et qui doit être commandée.
[modifier] Le film des événements
Les deux flottes combattent en ligne. Les hollandais, constituant l'avant-garde, se font entourer par l'avant-garde française[6]. Les anglais ne les supportant que mollement[7].
En fin de journée, les français sont entraînés par les courants, lors du renversement de la marée, tandis que leurs adversaires ont pris la précaution de mouiller leurs ancres.
[modifier] Les conséquences
Les anglo-hollandais y perdent 17 vaisseaux. Les français, aucun.
L'amiral anglais passera en jugement mais sera acquitté. Il ne recevra plus, cependant, de commandement.
Cette bataille est considérée comme étant la plus belle victoire de la marine du Roi-Soleil. Mais elle fut d'autant plus célébrée qu'au même moment, les troupes envoyées en Irlande sont battues à la bataille de la Boyne.
[modifier] Bibliographie
Les sources suivantes ont été utilisées :
- Philippe de Villette-Mursay, Mes campagnes de mer sous Louis XIV, Tallandier, 1991, avec une introduction & notes de Michel Vergé-Franceschi.Villette-Mursay est vice-amiral de l'escadre bleue française, c'est à dire l'arrière-garde dirigée par Chateaurenault.
- Jean-claude Castex, Dictionnaire des batailles navales franco-anglaises, Presses de l'Université Laval, 2004.
- B&T Tunstall, Nicholas (ed.), Naval Warfare in the Age of Sail. The Evolution of Fighting Tactics, 1650-1815. Londres, 1990, ISBN 0785814264.Pages 53 & suivantes. On y trouvera en particulier des reproductions montrant les dispositifs adoptés par les deux flottes.
[modifier] Notes
- ↑ dont l'Alcyon, de Jean Bart.
- ↑ Ce sont Le Boutefeu, Le fâcheux, l'Impertinent, l'Imprudent, et l'Insensé.
- ↑ Selon les sources, le nombre varie de 53 à 62 bâtiments.
- ↑ Une encâblure, ou longueur de câble, vaut environ 180 mètres.
- ↑ Soit plus de 18 kilomètres !
- ↑ Par suite des évolutions, c'est l'escadre bleue, normalement arrière-garde, qui se trouve alors en tête.
- ↑ Le Royal Sovereign, navire amiral anglais, 100 canons, se fera repousser par le feu du Fougueux, 58 canons...
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