Bertschy
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Les dessinateurs de BD ne courent pas les rues à Lausanne. Christophe Bertschy cultive une autre spécialité : il est un des rares bédéistes de la planète à travailler entièrement à l'ordinateur.
Beaucoup l'utilisent pour la mise en couleur, lui, il dessine avec la bécane. « Je trace des story-boards à la main et je les scanne, explique-t-il. Ensuite, tout est électronique. Je m'efforce d'obtenir un trait chaud, le plus «maladroit» possible, afin de pallier le côté techno-glacé. J'y arrive de mieux en mieux. Au début, c'était très difficile, car il n'existait rien en matière de programme ».
Christophe Bertschy est un laborieux. Il travaille sept jours sur sept et souvent tard le soir. Du mardi au jeudi, il se creuse pour le strip Nelson qui paraît dans Le Matin et, le reste de la semaine, il la consacre à Smax, son personnage de la planète Tchô! (le journal de Titeuf), qui a fait l'objet de deux albums chez Glénat.
Le Lausannois est conscient que sa technique heurte l'œil des aficionados : « Mon dessin a énormément évolué et beaucoup s'y habituent. Quant aux plus jeunes, la génération des jeux électroniques, ils ne voient pas la différence. Toutes mes tentatives pour m'éloigner de l'ordinateur m'y ont ramené, car il n'y a rien qui me convient et me plaît autant. En plus, c'est grâce à cette technique que je suis sorti du lot et que j'ai été remarqué ».
Un avis autorisé, Cuno Affolter, prince des cases de la Bibliothèque municipale, fait remarquer que la première BD entièrement numérique date de 1985 et a été le fruit de l'Américain Michael Saenz. Il confirme la rareté de l'usage, renvoie à Fred Beltran qui bouffe du mégabyte dans le style hyperréaliste. «C'est très bien fait, commente-t-il à propos de Bertschy. Les mouvements sont bons, les personnages sympathiques et le dessin pas du tout froid. Il a bien réfléchi à comment utiliser l'ordinateur.» Sa préférence va aux pitreries plutôt absurdes de Nelson.
Dans un univers techno-mode, néons et supermarchés, Smax, cet ado qui fanfaronne devant les filles, se passe de fonds compliqués, ce qui augmente sa lisibilité. Ses prochaines planches de gags paraîtront en octobre. Dans l'ombre de Titeuf? « Je préfère faire du sous-Titeuf que du sous-Petit Spirou », répond-il du tac au tac. Où ressource-t-il son humour? « Je produis tellement que je fais feu de tout bois. Je connais des blancs évidemment avec des angoisses. Mais je me repose en passant d'un de mes personnages à l'autre ». Christophe Bertschy a empoché le concours Nouveaux Talents à Sierre en 1999. Il a illustré la chronique de Jacques Pilet dans L'Hebdo. Et à l'occasion du prochain Salon du Livre, le premier recueil de Nelson paraîtra. Ça marche pour lui.
Carte d'identité Christophe Bertschy Naissance: en 1970 à l'Hôpital Saint-Loup, à Pompaples. Ecoles: à Cossonay. Formation: une année aux Arts appliqués de Vevey, puis quatre ans d'apprentissage de graphiste à Lausanne. Emploi: huit ans comme graphiste chez Philip Morris, aujourd'hui dans la BD à plein temps. Premier album de Smax: octobre 2000. Apparition de Nelson dans Le Matin: 11 février 2001.
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