Capacité d'autofinancement
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
La capacité d'autofinancement (CAF) quantifie au cours d'une période le potentiel de l'entreprise à dégager de par son activité des ressources.
Cette ressource interne pourra être utilisée notamment pour financer la croissance de l'activité, financer de nouveaux investissements, rembourser des emprunts ou verser des dividendes aux propriétaires de l'entreprise.
La CAF est le flux potentiel de trésorerie dégagé par l'ensemble de l'activité normale de l'entreprise.
La CAF n'est pas exactement un flux de trésorerie (cash flow en anglais). En effet, elle ne tient pas compte des encaissements et des décaissements effectivement réalisés au cours de la période.
La confusion entre CAF et cash flow est malheureusement fréquente.
Pour obtenir un flux de trésorerie (issu de l'activité normale), il faut retrancher à la CAF la variation du besoin en fonds de roulement de la période.
En retranchant de la CAF le montant des dividendes versés au cours de la période, on obtient l'autofinancement.
Les banques, en comparant la CAF aux montant des dettes financières, mesurent la capacité de remboursement de l'entreprise. Celles-ci sont attentives à l'évolution du ratio suivant : .
Ce ratio indique la capacité de l'entreprise à rembourser ses dettes. Un ratio égal à trois par exemple indique que l'entreprise met trois ans à se libérer.
Sommaire |
[modifier] Méthodes de calcul
La CAF se calcule à partir du compte de résultat de l'exercice.
- méthode soustractive
Ce mode de calcul découle directement de la définition de la CAF.
La CAF se calcule en faisant la différence entre les produits encaissables et les charges décaissables relevant de l'activité normale de l'entreprise, c’est-à-dire qui ne relèvent pas des opérations de financement ou d'investissement.
Notons qu'un produit encaissable (resp. une charge décaissable) est potentiellement générateur d'une recette (resp. dépense). À l'inverse un produit (resp. une charge) calculé(e) n'engendre pas de flux monétaire.
En pratique, à l'excédent brut d'exploitation (EBE) sont ajoutés les transferts de charges d'exploitation et les autres produits encaissables de l'activité normale et sont soustraites les autres charges décaissables de l'activité normale.
- EBE
- + transferts de charges d'exploitation vers charges à répartir sur plusieurs exercices
- + autres produits encaissables de l'activité normale
- - autres charges décaissables de l'activité normale
- = CAF
Notons que les transferts de charges d'exploitation vers charges à répartir sur plusieurs exercices permettent l'activation de certaines charges. Ces dernières sont effectivement des dépenses, mais sont considérées comme un investissement. Ces transferts de charges, bien qu'étant un produit calculé, doivent être ajoutés à l'EBE pour annuler l'impact de charges qui ne relèvent pas de l'activité normale de l'entreprise.
- méthode additive
Cette seconde méthode de calcul est en général plus rapide que la première.
La CAF peut aussi se calculer à partir du résultat net auquel on ajoute les charges calculées (dotations aux amortissements et provisions) et auquel on retranche les produits calculés (les reprises sur provisions et amortissements).
Il faut de plus éliminer du résultat net l'impact des opérations de financement et d'investissement apparaissant dans le compte de résultat.
Premièrement, il faut retrancher les quote-parts de subventions d'investissement virées au compte de résultat qui sont des produits caclulés.
Secondement, il faut rajouter la valeur nette comptable des éléments d'actifs cédés (VNCEAC) et soustraire les produits de cessions des éléments d'actifs, puisque ces deux derniers élements relèvent de la fonction de (dés-)investissement. De plus, la VNCEA est une charge calculée. En revanche, les PCEA sont des produits encaissables et correspondent au prix de vente des immobilisations cédées.
- Résultat Net Comptable
- + Charges calculées
- - Reprise sur charges calculées
- + Valeur Net Comptable Element Actif Cédés
- - Produits de Cession d'Éléments d'Actif
- - quote-part des subventions d'investissement virées au résultat de l'exercice
- = Capacité d'AutoFinancement
[modifier] Historique
1984 : concept ajouté à la mise en place du cadre comptable.
La marge brute d'autofinancement est le concept qui avait été retenu avant que le plan comptable n'adopte celui de capacité d'autofinancement.
Toujours utilisée par l'Ordre des Experts-Comptables et par la Banque Centrale des Bilans, la Marge Brute d'Autofinancement considère les dotations sur actifs circulants (net des reprises) comme une charge monétaire. Ce faisant, contrairement à la CAF, la MBA se révèle dépendante de la politique de provision.