Catallaxie
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[modifier] Origine du terme
Le mot "Catallaxie" a été forgé à partir du concept de "catallactique" - qui nomme la science des échanges, soit la branche de la connaissance qui étudie les phénomènes du marché, c'est-à-dire la détermination des rapports d'échange mutuels des biens et des services négociés sur le marché, leur origine dans l'action humaine et leurs effets sur l'action ultérieure.
Comme le rappelait Friedrich von Hayek, "catallactique" est un terme savant tiré du grec katallatein (ou katallassein) signifiant "échanger", mais aussi et surtout: "faire de l'ennemi un ami". A partir de ce concept, le grand économiste et philosophe d'origine autrichienne a créé "catallaxie" servant à désigner, selon ses propres termes, "l'ordre engendré par l'ajustement mutuel de nombreuses économies individuelles sur un marché. Une catallaxie est ainsi l'espèce particulière d'ordre spontané produit par le marché à travers les actes des gens qui se conforment aux règles juridiques concernant la propriété, les dommages et les contrats." (in Droit, législation et liberté, t. 2 Le Mirage de la Justice sociale, p. 131). Le mot catallarchie qui en est dérivé correspond à l'application de la catallaxie pour parvenir à une solution au problème de l'organisation de la société toute entière, et non juste celle des marchés.
[modifier] Spécificité du marché dans l'école autrichienne
Une différence notable existe entre le courant néo-classique et l'école autrichienne sur leur analyse du marché.
Les économistes néo-classiques observent le marché comme un lieu de transaction, de négociation voire de confrontation entre des offreurs et des demandeurs. Ils tiennent compte des coûts de transaction ou de négociation. Et, pour beaucoup d'économistes néo-classiques, ces coûts sont considérés commes des coûts objectifs. Ils s'intéressent à l'efficience de l'allocation des ressources sur ce marché et au calcul du bien-être social. Une partie des économistes néo-classiques soutiennent des politiques de régulation de la concurrence. Ils portent généralement un jugement défavorable sur certaines pratiques d’entreprises qui tentent de retenir leur clientèle (discrimination tarifaire, ventes liées, ventes groupées, ventes par lot, etc). Il existe toutefois des économistes néo-classiques qui font exception comme George Stigler, Aaron Director, Sam Pelzman et un certain nombre d'économistes de l'école de Chicago.
Les économistes autrichiens voient le marché comme un processus relationnel entre individus. Il est normal, selon Israel Kirzner, qu'un entrepreneur soit en alerte constante et recherche à retenir ses clients par une politique de fidélisation. Il ne s'agit pas d'une forme de pouvoir qui doit être corrigée par une politique étatiste de régulation du marché mais d'un processus de connaissance mutuelle. Les interventionnistes considèrent qu'il y a des coûts pénalisant le bien être social. Murray Rothbard démontre qu'il ne peut y avoir de calcul et d'aggrégation collective des utilités individuelles. Les coûts des acteurs économiques sont des coûts subjectifs. Dans l'analyse néo-classique, la demande est externe et disctincte de l'offre. Dans l'approche autrichienne, la clientèle est un actif immatériel de l'entreprise. Elle constitue quelquefois un élément de renommée pour celle-ci. Il ne peut y avoir antagonisme entre l'offre et la demande.
Sur le « marché relationnel » où la Catallaxie émerge, la raison de l’échange porte moins sur le 'produit' que sur la 'solution' à apporter aux différents acteurs (acheteurs et vendeurs). Il ne s'agit plus de la transaction du marché néo-classique, qui porte, souvent, uniquement sur un produit isolé, mais sur un bouquet de caractérisques liées à des biens et des services.
L'économie se concentre sur l’étude du marché parce qu'il est possible d’observer le phénomène d'ordre du marché qui jaillit d'un ensemble d'actions apparemment « anarchique » et « non planifié ». Le marché est le lieu destiné à la rencontre coopérative et pacifique des hommes pour la satisfaction réciproque des besoins ; il n'est pas une structure, un système, une organisation, mais un réseau de relations volontaires entre des sujets consentants. Lorsque nous nous trouvons en présence de relations non volontaires entre des sujets pour lesquels le consentement a été extorqué cela n'est pas du domaine de la catallaxie mais du pouvoir politique.
[modifier] Citations
Deux chercheurs du CREDOC, Philippe MOATI et Anne CORCOS, que l'on ne peut pas accuser d'obédience autrichienne, définissent le marché du courant dominant des économistes. (Des marchés transactionnels aux marchés relationnels : Une approche théorique pour repenser l’impact des politiques de rétention de clientèle, CAHIER DE RECHERCHE N° 220, NOVEMBRE 2005
Cette conception des marchés est fondamentalement de nature « transactionnelle ». Le marché y est pensé comme un « lieu » où se confrontent des offres et des demandes portant sur des produits ayant une existence propre en dehors des protagonistes. De cette confrontation découle la formation d’un prix auquel s’effectue la transaction sur le droit de propriété du produit. Le système de prix constitue le seul mécanisme de coordination entre l’offre et la demande. A cette conception du marché sont associés des critères d’appréciation de son bon fonctionnement (c’est-à-dire de sa capacité à assurer l’optimisation du bien-être social) centrés sur l’efficience de l’allocation des ressources. D’où l’importance de s’assurer de ce que les acheteurs puissent librement s’adresser aux fournisseurs en mesure de proposer les offres les plus compétitives.
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