Chasse à l'homme (film, 1941)
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Chasse à l’homme (Man hunt) est un film américain de Fritz Lang sorti en 1941.
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[modifier] Synopsis
En 1939, quelques jours avant la guerre, un Anglais, célèbre chasseur de fauves, Thorndyke, tente d’assassiner Hitler. Il échoue, est fait prisonnier, torturé, parvient à s’échapper mais est poursuivi par les nazis en Allemagne, puis en Angleterre. Il finira par leur échapper, retournant en Allemagne avec l’ambition cette fois-ci de tuer le dictateur.
[modifier] Fiche technique
- Titre original : Man hunt
- Titre français : Chasse à l’homme
- Réalisation : Fritz Lang
- Scénario : Dudley Nichols
- Image : Arthur Miller
- Musique originale : Alfred Newman
- Production : Twentieth Century Fox
- Format : Noir et blanc, 104 minutes
- Sortie : 1941
[modifier] Distribution
- Walter Pidgeon : Thorndyke
- Joan Bennett : Jenny
- John Carradine : Jones
- George Sanders : Quive Smith
- Roddy McDowall : Vaner
[modifier] Analyse
Avec Man Hunt, Fritz Lang signe son premier, et sans doute meilleur, film anti-nazi. C’est un film de propagande, au sens où les films de guerre américains l’étaient alors : la lutte contre le Reich des cinéastes participe à l’effort de guerre et Fritz Lang, qui a fui l’Allemagne de Hitler en 1933, n’est pas en reste. Dans la même veine, suivront Les Bourreaux meurent aussi (1943), Le Ministère de la peur (1944) et Cape et poignard (1946).
Chasse à l’homme compte parmi les plus grandes réussites de Fritz Lang : le suspense est constant, qui combine une intrigue haletante et de multiples rebondissements. La première scène est à juste titre célèbre. Un banc titre : « Somewhere in Germany, before the war…” s’efface, laissant apparaître dans la boue des traces de pas fraîchement tracées. La forêt est sombre, un chasseur apparaît, Thorndyke (Walter Pidgeon). Il marche avec précaution, trouve place, se met en position de tir. Puis, il sort un fusil, y accroche une lunette. La caméra se fait subjective : dans l’objectif, apparaît Hitler. Thorndyke appuie sur la gâchette, un claquement sec : le fusil n’est pas chargé. Ironique, il adresse un salut muet à sa « victime » et s’apprête à partir. Comme il l’indiquera plus tard, Thorndyke a voulu faire un « sporting stalk », jeu de chasse qui consiste à se mettre en position de tuer un grand fauve mais sans tirer. Mais un remords le saisit : il se ravise, se remet en position, vise. Son regard se trouble, il s’essuie l’œil. Reprend la pose. Une feuille tombe sur la lunette. Il recommence. A ce moment-là, un nazi lui saute dessus.
Chasse à l’homme s’appuie sur plusieurs thèmes chers à Fritz Lang : l’homme seul face à son destin, qui s’appuie sur des sauveteurs providentiels dont il cause parfois la perte. La course poursuite abonde en cachettes, souterrains et tunnels qui n’offrent jamais qu’un abri provisoire. L’omniprésence du danger nazi ne laissant aucun répit, Fritz Lang montre que fuir le mal ne mène à rien. Aussi Thorndyke finira-t-il par choisir l’affrontement.
La direction d’acteurs est parfaite, qu’il s’agisse du couple formé par Walter Pidgeon et Joan Bennett ou du duo de tueurs, l’un impavide et glacial (John Carradine), l’autre admirable de rouerie et de flegme (George Sanders). Walter Pidgeon retrouve le jeune Roddy McDowall avec qui il a déjà tourné Qu'elle était verte ma vallée, cette même année 1941.
[modifier] Lien externe
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