Civitot
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Camp situé près de Nicée où fut massacrée la croisade populaire de Pierre l'Ermite par les Turcs le 21 octobre 1096.
La croisade populaire de Pierre l'Ermite arrive à Constantinople en juillet 1096. Début août, elle traverse le Bosphore avec des navires byzantins. L’empereur Alexis Ier Comnène les installe à Civitot, un camp aménagé précédemment pour des mercenaires, à moins d’une journée de marche de Nicée, alors aux mains du sultan saljûqide de Rum Kilitch-Arslan.
Les chrétiens pillent le pays pour se ravitailler. Vers la mi-septembre, ils s’approchent de Nicée où ils se heurtent à une patrouille de cavaliers turcs, qui sont taillés en pièces. Deux semaines plus tard, une troupe franque, comprenant quelques chevaliers mais surtout des milliers de pillards, prend la route de Nicée, contourne la ville et prend par surprise la forteresse de Xérigordon. Kilitch-Arslan, alors âgé de 17 ans, marche vers la forteresse, où pour célébrer leur victoire, les Francs s’enivrent. Les Turcs interdisent l’accès à l’approvisionnement en eau de la forteresse, situé à l’extérieur des murailles. Les assiégés, en proie à la soif, capitulent. Leur chef Renaud et quelques-uns un de ses compagnons acceptent de se convertir à l’Islam. Ils sont envoyés en captivité vers les villes de Syrie ou d’Asie centrale. Les autres Francs (près de 6000 hommes) sont passés au fil de l’épée.
Kilitch-Arslan fait courir le bruit par deux espions grecs dans le camp de Civitot que Renaud à réussit à prendre Nicée, et qu’il est disposé à ne pas se laisser disputer les richesses de la ville par ses coreligionnaires. Les Francs sont prêts à passer à l’action pour participer au pillage, quand un rescapé de Xérigordon arrive et rétablit la vérité. Les plus sages parmi les Francs prêchent le calme, mais l’excitation reprend, cette fois pour venger les martyrs.
Le 21 octobre à l’aube, les Occidentaux quittent leur camp. Ils tombent dans une embuscade sous les flèches des Turcs, refluent vers le camp et sont exterminés dans leur fuite (près de 20 000 hommes). Seul deux à trois milles hommes, ayant réussit à se barricader dans une forteresse désaffectée adossée à la mer, seront récupérés par la flotte byzantine. Pierre l’Ermite, alors à Constantinople, à ainsi la vie sauve. Les femmes les plus jeunes sont distribuées aux émirs ou vendues comme esclaves.
