Compagnie des Éclaireurs de l'Ouest
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[modifier] Origine de la Compagnie des Eclaireurs de l'Ouest
Pour glaner ses renseignements, Jean-Baptiste Carrier doit pouvoir compter sur des agents éprouvés, capables de mener les missions les plus périlleuses. Il a ses propres hommes de main (Guillaume Lamberty, Fouquet, Pierre Robin) mais il requiert surtout pour Nantes ; autrement, il peut faire appel à des individus dépendant plus ou moins de l'armée et agissant comme éclaireurs. Si l'on excepte le recours à une compagnie des Eclaireurs de la montagne créée à la suggestion de la société populaire le 7 frimaire (27 novembre) et dissoute le 25 nivôse (14 janvier), Jean-Baptiste Carrier procède surtout de façon empirique, laissant la bride sur le cou à ses principaux agents et se souciant peu de savoir quels forfaits ils peuvent commettre au hasard des missions.
[modifier] Fonctionnement de la compagnie des Eclaireurs de l'Ouest
Recevant ses consignes d'une commission des "cinq" représentant les différents pouvoirs terroristes nantais, la compagnie des Eclaireurs a pour mission de collecter toutes les informations possibles sur les déplacements des groupes des armées royalistes. Elle ne compta jamais plus de trente membres recrutés parmi les purs sans-culottes et même au sein des "Marat", la terrible "armée révolutionnaire" qui détacha pour la circonstance plusieurs de ses membres. Jean-Baptiste Carrier dégage des fonds importants pour solder les éclaireurs à raison de quinze livres par jour et par homme. Les éclaireurs opèrent par deux ou par trois. On conserve des traces de vingt-huit de leurs expéditions ; la plupart le long de la Loire et surtout en direction du quadrilatère tenu par François de Charette et ses lieutenants.
[modifier] Dissolution de la compagnie des Eclaireurs
Une vingtaine de jours après Savenay, Jean-Baptiste Carrier décide de dissoudre la compagnie : son utilité se fait moins sentir et, par ailleurs la maintenir en fonction c'est enfreindre la loi du 21 frimaire an II (11 décembre 1793) qui a mis fin à l'existence de tous les corps de ce type. les Eclaireurs nantais semblent avoir agi dans un cadre réglementaire, à partir d'ordres de mission très stricts et en répondant de leurs actes par des rapports précis. Ce qui limitait les risques d'exactions et de bavures de toutes sortes.
[modifier] La compagnie des Eclaireurs de Joseph Beilvert, Jean Pinard et Le Batteux
La compagnie des Eclaireurs de Joseph Beilvert, Jean Pinard et Le Batteux après la loi du 21 frimaire an II (11 décembre 1793) ne fut pas dissoute.
[modifier] Compagnie des Eclaireurs de Jean Beilvert
Il a des rapports directs avec Jean-Baptiste Carrier qui l'emploie à diverses missions. Ses crimes n'apparaissent au grand jour qu'à l'époque du procès. Il fut jugé pour l'exécution de quatre cents "brigands", raflés début avril 1794 dans les environs du château d'Aux. Jean-Baptiste Carrier n'est plus à Nantes à l'époque des faits.
[modifier] Compagnie de Jean Pinard
En septembre 1793, jean Pinard passe aux "hussards américains", titre pompeux qui désignait une poignée de Noirs et de mulâtres commandés par un lieutenant américain Hellot et faisant office, eux aussi d'éclaireurs auprès de l'armée de l'Ouest. Jean Pinard en prend une dizaine en main. Accompagné de ces êtres rustres, assoiffés de vengeance, ivrognes et vicieux, il se met à parcourir les rives de l'Erdre. Agissant comme commissaire du Comité révolutionnaire, investi de pouvoirs aussi vagues qu'étendus, il multiplie les hauts faits, les perquisitions et saisies dans lesquelles il puise largement, incendies de propriétés, arrestations brutales, exécutions sans jugement d'hommes , femmes et enfants tirés comme des lapins au coin d'un bois, tortures, viols à la chaîne de jeunes filles "aristocrates" par ses soudards qui après avoir joui d'elles les fusillent. Jean-Baptiste Carrier qui se sert beaucoup des information de Jean Pinard à l'époque de Savenay, ignore ou laisse faire. Le Comité finit par s'alarmer et décide, fin nivôse an II (janvier 1794) que Jean Pinard recevra des ordres de mission contresignés par au moins six personnes... Jean Pinard continue de plus belle. Il accompagnera Jean-Baptiste Carrier à l'échafaud.
[modifier] Compagnie des Eclaireurs de Le Batteux
En décembre 1793, Jean-Baptiste Carrier lorsqu'il a confirmation que les débris de la Grande Armée vendéenne cherche à repasser la Loire multiplie les contacts avec Le Batteux, un autre éclaireur, opérant dans le Morbihan avec l'armée révolutionnaire de l'adjudant général Avril. Le Batteux est très autonome, agissant pour son compte autant que pour celui de la République. Débordant l'adjudant général Avril, Le Batteux multiplie les pillages, les taxations et les réquisitions abusives, les arrestations. A Noyal-Muzillac, il fait fusiller cinq (ou huit) villageois après leur avoir fait creuser leurs tombes. Tréhouart, réprésentant en mission dans le Morbihan, se méfiait de Le Batteux. Les plaintes se multipliant, il dissout le corps d'Avril et fit arrêter Le Batteux.
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