Compagnonnage
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[modifier] Les origines
Au sens le plus large du mot.
Au plan général et humain, compagnonnage de vie.
Un compagnonnage est le groupement d’êtres vivants dont le but est : entraide, protection, éducation, transmission des connaissances entre tous ses membres.
De ce fait, on peut très bien imaginer que cette forme de compagnonnage a existé avant le pain et le compas, et il faut bien admettre qu’il existait, dans sa forme la plus pure, avant l’humanité, c’est-à-dire dès le début des êtres vivants.
Dans un autre domaine , assez surprenant, on parle également de compagnonnage mais cette fois il s'agit du " compagnonnage des plantes" plutôt de leur associations : un radis avec une tomate , les effets de l'un aident l'autre , l'une éloignera le parasite de l'autre...
Les compagnons d'Emmaüs, créé par l'Abbé Pierre, a par exemple comme but "d’agir pour que chaque homme, chaque société, chaque nation puisse vivre, s’affirmer et s’accomplir dans l’échange et le partage, ainsi que dans une égale dignité"[1], c'est à dire d'aider "à partager le pain" , origine étymologique du mot compagnon .
- ↑ Manifeste universel
[modifier] Le compagnonnage lié aux métiers
Il a probablement pour origine les grands travaux de construction de l’antiquité. Ceux-ci ont nécessité l’organisation logistique et technique des chantiers et l’utilisation d'ouvriers itinérants ou importés avec les armées ; autrement dit : depuis les premières civilisations sumérienne, babylonienne, égyptienne, etc.
Il est certain que les premiers constructeurs, maçons, tailleurs de pierre et charpentiers, à l'origine du Compagnonnage, se servaient du compas et autres instruments pour mesurer et traçer courbes et arcs de cercles, ceci dès les premières grandes constructions.
[modifier] Histoire
Au Moyen Âge existent des confréries de métier dont certaines sont toujours présentes. On y trouve les dénominations : Apprenti, Compagnon et Maître.
En France, en réaction au système des corporations et des jurandes, des compagnons des sociétés de métier forment un grand mouvement de compagnonnage qui donne à ses membres, par leur qualification, une certaine liberté de déplacement et leur permet de s’affranchir de la domination abusive des maîtres.
Plus tard, ce compagnonnage s’est divisé en plusieurs mouvements d’opposition, de fait, de pensée, religieuse et autres, qui sont à l’origine des mouvements du compagnonnage actuel.
Ces sociétés ont préfiguré la mutualité et le syndicalisme.
Appartenir à un compagnonnage : les pratiques rituelles du compagnonnage
Les origines du compagnonnage sont noyées dans le temps. Sans remonter aux pyramides, il pourrait, selon des indices plus sérieux, ou tout au moins plus connus, prendre souche sur les collegia romains qui organisaient les métiers de la construction.
Les armées romaines ont sûrement ramené avec elles des constructeurs venant de leurs pays conquis.
Sous le nom de devoir, le compagnonnage est attesté dès l'époque des cathédrales. Il détient les secrets de métier et, pour protéger l'emploi, il en assure la transmission à ceux qui en sont dignes en leur donnant également une formation morale sous forme d'un bagage symbolique. Il organise enfin une assurance mutuelle reposant sur la notion de solidarité.
Au XVIe siècle, le compagnonnage subit une scission liée à la Réforme. Il en résultera une rivalité entre devoirs qui occasionnera d'âpres luttes pour contrôler des territoires.
Le titre de Compagnon est attribué à l'ouvrier qui, après avoir rempli son temps d'apprentissage (rémunéré), a entamé un tour de France et réalisé un chef-d'œuvre.
Il poursuivra sa formation auprès de divers patrons tout en confrontant ses connaissances. Au cours de son périple, il trouvera partout une "Cayenne", ou une "Chambre", et une "Mère" pour l'accueillir tandis que le "Rouleur", ou "Rôleur", du lieu lui assure le gîte et l'embauche.
Mal aimé de l'Ancien Régime, le compagnonnage préfigure le syndicalisme par certains aspects, bien que la filiation ne soit pas prouvée. Il contrebalançait le pouvoir corporatif ou confraternel des patrons et des marchands et il joua certainement un rôle dans les prémices de la Révolution française bien qu'il eut aussi à pâtir de la tourmente dès 1791 avec la loi Le Chapelier.
Le compagnonnage reprend force et vigueur sous la Restauration tandis que des compagnons comme Agricol Perdiguier cherchent à le régénérer pour abolir les rivalités passées. Ces efforts ne pourront cependant pas anticiper le bouleversement apporté par la révolution industrielle et l'avènement du grand capitalisme.
Cependant, le compagnonnage a survécu. Il est aujourd'hui généralement bien vu, et suscite encore souvent l'admiration. Il transmet toujours — bien plus que des tours de mains aujourd'hui dévoilés — des valeurs morales et l'amour du travail bien fait.
Nombre de symboles du compagnonnage repris plus tard par la franc-maçonnerie prouvent leurs origines légendaires communes.
[modifier] Voir aussi
- Compagnon
- Compagnons du Devoir
- Compagnons du Devoir de Liberté
- Union compagnonnique
[modifier] Bibliographie
- Musée du Compagnonnage (Tours), Fragments d'histoire du Compagnonnage, compte-tendus de conférences données au musée, 6 volumes parus depuis 1998
- Le "Livre du compagnonnage", Agricol Perdiguier, 1838.
- Le compagnonnage, l'amour de la belle ouvrage (François Icher), éditions Gallimard collection découvertes, 1994 (1ere édition).
"Encyclopédie du compagnonnage" (Jean-François Blondel, Jean-Claude Bouleau, Frédérick Tristan), 2000 éditions du Rocher
[modifier] Liens externes
- La Fédération Compagnonnique des métiers du Bâtiment
- L'Association Ouvrière des Compagnons du Devoir
- L'Union compagnonnique des Compagnons du Tour de France des Devoirs unis
- L'Institut Européen de formation des Compagnons du Bâtiment
- Confédération des Enfants de Salomon
- Un chant des Compagnons , texte
- Les Honnêtes Compagnons Passants Tailleur de Pierre du Devoir
http://perso.orange.fr/jean-michel.mathoniere/html/Accueil/accueil.htm