Utilisateur:Corpus Bouchène

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pages co-produites par Stéphane Baciocchi, Alain Cottereau, Jérôme David, Alain Mahé & Judith Scheele

Sommaire

1 Les enquêteurs
2 Les enquêtes et les familles enquêtées
3 Sources et bibliographie relatives au corpus
4 Liens

[modifier] Les enquêteurs

[modifier] Cos, M.

Propriétaire rural, à Baba-Hassen, près Alger. Membre des Unions de la paix sociale (1884)

Sources : "Liste générale des membres des Unions de la paix sociale admis avant le 1er janvier 1884", La Réforme sociale, organe de l'école de la paix sociale, revue fondée par P.-F. Le Play, 4e année, tome 7, 1884, p. 33 ; Liste des membres 1887

[modifier] Cotte, Narcisse

Ancien attaché à la mission de France à Tunis

voir : Archives nationales (Paris) - LH L0601041, Cotte, Rémy Narcisse Ovide, né le 17 avril 1828 à Bouvron (Meurthe-et-Moselle) ; Archives des ambassades, consultats et anciens protectorats et mandats (Nantes)

Cotte (Narcisse), Le Maroc contemporain, Paris, Charpentier, 1860, 291 p. [notes rapides : l'auteur se présente comme "ancien attaché au Consulat général de France au Maroc", page 2 : "J'ai habité pendant près de trois ans Tanger et Rabatt. Comme tant d'autres, j'ai dû me résoudre à combiner, jusqu'à l'heure de mon départ, d'inexécutables projets d'excusions dans l'intérieur. Ce que j'ai vu, d'autres ont pu le voir ; mais les conditions de séjour où j'étais placé ont peut-être donné à mes observations un caractère autre que celui qui résulte d'expressions fugitives" impressions fugitives vs station et observations prolongées. En 1854, "J'étais attaché à l'ambassade de France à Rabatt et à Salé [...]" (p.73) et bénéficie à ce titre de l'appelation locale de "khalifa" de l'agent de France (p. 53) - Il mentionne page 56, "M . de V*** notre consul". L'ensemble du texte est tout simplement empreint d'un préjugé de civilisation et d'un racisme profond et dépressif (voir pages 84-85, sur son spleen et le sentiment d'abandon et d'ostracisme du "chrétien perdu au milieu d'une cité musulmanne" (p.99)). Sans autre intérêt que d'illustrer pourquoi Cotte a été un si piètre enquêteur.

contributeurs : SB

[modifier] Delbet, Ernest

Delbet, Ernest Pierre Julien (Barbonne-Fayel (Marne), le 9 octobre 1831-Paris, le 9 décembre 1908). Fils de Pierre Jean, agriculteur, et d'Angélique Anastasie Chatellain (1800-1865) - Marié à Mlle Maria-Olympe Aviat (1838-)

Congrès central d'agriculture, 1851, p. XIV : Delbet (Marne), à Paris, rue Viledo, 12

"Je resterai toujours inflexible en principe, conciliant en fait, modéré dans la forme, passionné pour la chose [justice] sociale"

- Formation : Etudes classiques à l'institution Massin à Paris dont les élèves suivent les cours du lycée Charlemagne. C'est durant ces années lycéennes qu'il entre en relation avec Auguste Comte par l'intermédiaire et sous la recommandation de son beau-frère, le docteur Cousin, positiviste installé à la Ferté-Gaucher. Inscrit à la Faculté de médecine, il est reçu docteur le 13 juin 1854.

Associations et sociétés savantes : Membre fondateur de la Société internationale des études pratiques d'économie sociale (1856) ; Président de la Société de sociologie de Paris ; membre de la Société Positivisite ; membre fondateur (1895) et directeur (1895-1903) du Collège libre des sciences sociales où il assure un cours de sociologie (1895-1906) ; Membre du Comité de patronage et de propagande du Congrès international pour la protection légale des travailleurs (1900); Membre de la Commission d'organisation du Congrès international de l'enseignement des sciences sociales (1900) ; membre sociétaire de la Société pour la protection des paysages de France (1901) ; vice-président du Comité de direction de l'Association des cités-jardins de France (1903) ; membre fondateur, vice-président de la Société générale des universités populaires où il donne des conférences ; membre de la Société d'enseignement populaire positiviste ; de la Société de géographie commerciale ; franc-maçon

Activités, mandats, carrières et cumuls politiques :

- Maire de la Ferté-Gaucher
- Conseiller général, puis Président du Conseil Général de Seine-et-Marne

1893, candidat radical aux élections législatives dans l’arrondissement de Coulommiers. Élu, contre le député radical sortant, Gastellier.
1898, candidat radical aux élections législatives dans l’arrondissement de Coulommiers. Ré-élu, contre le républicain Prouharam.
1902, candidat radical aux élections législatives dans l’arrondissement de Coulommiers. Ré-élu, contre le nationaliste Lapeyrade.
1906, candidat radical aux élections législatives dans l’arrondissement de Coulommiers. Ré-élu, contre Gervais Coutellemont.

- 1893-1908, inscrit au groupe radical de la Chambre des Députés. Partisan de la séparation de l’Eglise et de l’Etat, soutient les ministères radicaux, vote la loi contre les congrégations et la loi sur les associations républicaines.

Enquêtes de terrain :

- Expédition en Syrie

" Notre collègue M. Delbet fait en ce moment des études sur la population de la Palestine : il a déjà rédigé 3 Monographies : je l'inviterai à s'occuper au passage des pêcheurs marseillais, et vos travaux pourraient très bien se souder à sa Monographie, sous forme de note finale." Lettre de FLP à Charles de Ribbe - Paris, le 9 janvier 1858 (Musée d'Arbaud, Aix-en-Provence, Fds De Ribbe)

- Berger des troupeaux de Tsaïda (ancienne Sidon) (Syrie - Empire Ottoman)
- Tisseur en soie de Damas (Syrie - Empire Ottoman)
- Paysan druse, demi-nomade, du pays d'Houaran (Syrie - Empire Ottoman)
- Pasteur nomade du Djebel-Haouaran (Syrie - Empire Ottoman)
- Paysans en communauté et en polygamie de Bousrah (Esky Cham), dans le pays de Haouran (Syrie - Empire Ottoman)

- Mission Espagne - Pays basque
- Propriétaire-cultivateur et mineur de Sommorostro (Biscaye)
- Paysan du Labourd (Basses-Pyrénées - France)
- Pêcheur côtier, maître de barque de Saint-Sébastien (Guipuscoa - Espagne)

- Ethnographie du proche
- Manœuvre-Agriculteur de la Champagne pouilleuse (Marne - France)
- Tisseur en châles de la fabrique urbaine collective de Paris (Seine - France)

Textes publiés : [à lire] "Morale positive. Art et sciences : Vues d'ensemble", in Morale sociale : Leçons professées au Collège libre des sciences sociales, 2e éd., Paris, 1909, "Rapports de la psychologie avec la sociologie", Annales de l'Institut International de sociologie, X, 1904

Interventions d'Ernest Delbet dans la Revue internationale de sociologie (1899-1908):

- Séance du 8 février 1899. - Les bases sociale - Enquête sur l'introduction de la sociologie dans l'enseignement secondaire (1900, 8, p.1 sq) - Séance du 9 janvier 1901. - La Pologne à l'Exposition Universelle - Séance du 8 mai 1901. - La richesse et le pouvoir - Séance du 14 novembre 1902. - L'invention considérée comme moteur de l'évolution sociale - Séance du 9 novembre 1904. - La société aux États-Unis (Communication de E. DELBET) - 1907, 15, p.788 sq. Commémoration d'Auguste Comte (texte d'E. Delbet) - Séance du mercredi 10 juin 1908. - Les types sociaux: l'étudiant -- Séance du 9 décembre 1908. - Paroles de Léon PHILIPPE et René WORMS à la mémoire d'Ernest DELBET

à voir : Souvenirs de Corse, par Mme J. Beaulieu-Delbet, Tours, A. Mame et fils, 1897, 143 p. Bulletin des Universités populaires, 1, 15 mars 1900.

Fonds Émile Corra, archives positivistes : 17 AS, inventaire Archives nationales, introduction et bibliographie par Françoise Hildesheimer, Paris, Archives nationales, 1992, 50 p. [indique, p. 29, le carton 17 AS 10 - Correspondance reçue, dossiers spéciaux, dossier 2 : Docteur Ernest Delbet. Lettres à E. Corra (n=25), 1884-1908. Faire-part de la mort du docteur Delbet ; lettre de son fils P. Delbet, de P. Grimanelli, de l'abbé Lemire ; article nécrologique ; programmes des cours du Collège libre des Sciences sociales et le carton 17 AS 6, A.G. Réthoré, dossier 1, Lettres intéressant l'histoire du positivisme après A. Comte à Réthoré par Delbet (n=2), 1857-1891]

Correspondance d'Auguste Comte pour les années 1856-1857, préparation de l'Appel aux médecins.

Sources :

"Discours prononcé, le 11 Décembre 1908 à la levée du corps du Dr Delbet à son domicile à Paris", Revue positiviste internationale, 1er janvier 1909 ; Corra (Emile), "Le Docteur Delbet", Portraits positivistes, Paris, Revue positiviste internationale, 1921 p. 41-61 [Commémoration célébrée le 21 novembre 1915, au siège de la Société Positiviste, 54, rue de Seine, à l'occasion du septième anniversaire de sa mort] ; DBF; IBF 295, f. 194-195 ; Dictionnaire des parlementaires français, tome 4, Paris, Presses Universitaires de France, 1966, p. 1309 ; Recherches de Marie-Odile Ducrot (Archives départementales de Seine-et-Marne), d'Efi Markou et Christian Topalov.

Contributeurs : SB, AC

[modifier] Geoffroy, Auguste

Geoffroy de La Mothe-Attancourt, Auguste (Saint-Dizier (Haute-Marne), 20 janvier 1856 - Paris, 1929). D'une famille noble, très catholique et identifiée comme faisant partie de la réaction. IL n'utilisera son nom entier que très rarement, et seulement vers la fin de sa carrière littéraire. Il a utilisé plusieurs pseudonymes, dont Armand de Lanrose, Camille Descamps, Lamy du Verger. Le château de famille, en Haute-Marne existe encore.

Etudes au collège de Vaugirard. Couronné en 1872 par l'Académie des Jeux Floraux (poésie)

Etudes de droit a Dijon a partir de 1876, redacteur en chef d'un journal de province a Dijon

Employé dans l'administration préfectorale (Lyon, Dijon, Auch et Gap)

Directeur et rédacteurs de journaux à Paris et en province, collabore au 'Francais' et a 'Paris-Journal'. S'installe definitivement a Paris en 1880.

Premier voyage en Algerie et Tunisie date probablement de 1879, suivis des voyages d'etudes en 1884 et 1885

Voyages en Irlande, Angleterre, Espagne, probablement Afrique du Sud

Ami d'écrivains comme Armand Ravelet, Henry de Pène, François Beslay, Eugène Loudun...

Littérateur : ses romans furent reproduits par des dizaines de journaux français et étrangers. Voyageur, conférencier prolixe, il publie aussi des ouvrages de poésie, de voyage et d'histoire sous les pseudonymes d'Armand de Lanrose, Camille Descamps ou Lamy Du Verger.

- - 1882 - Etudes d'après Fromentin, collection d'essais, Paris, Challamel (3 sur 5 concernent l'Algérie : A l'ombre, Ben Taïeb le Mzabi, Ravin des Lauriers)
  - 1886 - Fille d'Irlande (lutte de libération des irlandais, catholiques et amis de France, portrait positif de Napoléon)
  - 1891 - Ces dames du bouillon
  - 1892 - Un drame au Dahomey, nouvelle d'actualité (feuilleton)
  - 1893 - L'armoire aux squelettes (histoire pour enfant)
  - 1894 - Quelques contemporains : hommages à Eugène Bontoux, Keller, Edmond de Goncourt, Henri Guérard, Henri Lasseville, Eugène Coudun, docteur Luys, Pouyer-Querner, Armand Ravelet, Lavigerie.
  - 1894 - La femme aux deux maris
  - 1895 - La robe de noces, publié par l'auteur (ici de la Mothe), 245, boulevard, Raspail
  - 1897 - Les bandits de Paris ; Le tueuse d'enfants
  - 1899 - Le rêve d'être aimée (signé Camille Descamps)
  - 1900 - La Belle Marocaine aux éditions nouvelles (comprenant Captive au Maroc, Dahomey, plus troisième partie. Vendu 0,75 F pour le roman complet, par la Société des gens de lettres, président E. Zola) ; La fille des Boeurs ; La petite mandarine
  - 1901 - Maman ! ; La petite lavandière
  - 1902 - Les camarades jaunes ; 1902 - L'espionne russe ; La messe noire (signé Camille Descamps)
  - 1903 - Captive au Maroc (feuilleton)
  - 1909 - Histoire d'hier ; Madame bicyclette ; Pour la France ; Oeillet rouge ; L'Espion alemand ; Sorcière de Madagascar ; Marquise
  - 1910 - L'ombrelle verte (signé Camilel Descamps)
  - 1912 - Une martyre des Apaches (signé Camille Descamps) ; La fille des Serbes (signé Armand de Lanrose)

et : La Somnambule de Danton (10 éditions), Berbères et Sahariens; Voyages en Afrique, cités par Vilbert, mais n'existant pas à la BNF.

Collboration a des journaux:
- - 1880 - Souvenirs d'Afrique. Paris-Journal.

Collaboration a la Reforme Sociale:
- - 1885 - En route pour le Mzab. Reforme Sociale 9, 359-60.
  - 1885 - Une tribu nomade de l'Afrique septentrionale. Refome Sociale 10, 269-78.
  - 1887 - Le morcellement de la propriete en Champagne. Reforme Sociale 3 (2e serie), 656-8.
  - 1888 - Le bordier berbere de la Grande Kabylie - l'organisation sociale des Kabyles avant l'introduction des lois francaises. Reforme Sociale 5 (2e serie), 469-74.

- " Romancier populaire, M. Auguste Geoffroy, tout en charmant, s'efforce de moraliser ; les idées de devoir, patrie, famille, sont l'invariable objet de ses récits, de ses drames ; aussi la presse conservatrice et religieuse de France, de même que la presse belge et la presse suisse, si exigeantes dans le respect de leurs lecteurs, reproduisent-elles à l'envi ses ouvrages. On peut dire qu'il est à la tête des romanciers patriotes et chrétiens de cette époque." (Curinier, 3, s.d., p.162)

- Dictionnaire de biographie française, Paris : Letouzey et Ané :

« Issu d’une ancienne famille de France, il se lança très tôt dans la poésie, occupant parallèlement un poste dans l’administration préfectorale à Lyon, puis à Dijon, Auch et Gap. Connu comme romancier populaire, il est l’auteur d’une œuvre prolifique à succès. Il fut également un grand voyageur et un conférencier apprécié. »

- Silhouettes contemporaines, 1900, signé P. Vilbert (7/08/1897):

Réside 28, av. Carnet, a passé quelques années en Algérie comme conseiller de préfecture, devient secrétaire général de la préfecture du Rhône à Lyon, perd son poste à cause de son origine noble, « quoique rallié à la République », a longtemps habité l’Algérie. « Il peint les pays du soleil avec leur atmosphère et leurs mœurs comme Zola peint les Halles » S’est mis à écrire pour gagner de l’argent, écrit romans à succès. Il est un des auteurs les plus reproduits dans la province.

- Index biographique français (1901-18) :

Vient des deux de plus anciennes familles de France : de Thonais ( ?), de l’Aigle, propriétaires des terres de Mothe-Attancourt et de Champs-Gérault, près de Wan ( ?). A 20 ans il est rédacteur de plusieurs journaux de province, et collaborateur de d’Armand Ravelet, Henry de Pène, François Beblay, Eugène Lomden. Il devient ensuite conférencier en France et à l’étranger, voyages en Europe, Afrique, Asie. « Romancier populaire, M. Auguste Geoffroy, tant en charmant, s’efforce de moraliser ; les idées de devoir, patrie, famille, sont l’invariable objet de ses récits, de ses drames ; ainsi la presse conservatrice et religieuse de France, de même que la presse belge et la presse suisse, si exigeantes dans le respect de leurs lecteurs, reproduirent-ils à l’envie ses ouvrages… On peut dire qu’il est à la tête des romanciers patriotes et chrétiens de cette époque. »

[modifier] Alain Cottereau

Intervention d’Auguste Geoffroy : l’expérience indispensable de terrain pour comprendre quelque chose à la femme en pays islamique . — Contre l’ethnocentrisme catholique outrancier et la croisade colonialiste prêchés par Antonini
« La condition de la femme dans les pays musulmans ». Conférence de Paul Antonini.

La Réforme sociale, 16 mai 1888, janv.-juin, pp. 619-629. « Réunion mensuelle du Groupe de Paris des Unions de la Paix Sociale. Séance du lundi 23 avril 1888. La condition de la femme dans les pays musulmans.

Le dîner d’avril du groupe de Paris, qui a été le dernier de l’année 1887-1888, a eu lieu le 23, sous la présidence de M. Clément Juglar, président de la Société d’économie sociale. …

« M. Paul Antonini. […] En tout, il faut distinguer la théorie et la pratique. Examinons d’abord, la théorie, c’est-à-dire la condition faite à la femme musulmane par la loi civile et religieuse qui, dans l’Empire ottoman, (Turquie d’Europe, Turquie d’Asie, Égypte et Arabie), comprend le Koran et la Sunnah (Tradition). …

[p. 620] Avant Mohammed, les Arabes idolâtres tuaient souvent leurs filles pour cause de misère. Le prophète recommande d’abandonner cet usage… L’enfant est donc la chose de son père. Fait étrange, si nous envisageons la fillette, car nous sommes alors en présence d’un être animé, voulant, pensant, raisonnant, et à qui cependant on refuse une autre vie que la vie animale, la vie végétative : la femme musulmane est réputée n’avoir point d’âme. De là résulte qu’elle ne doit pas prier et qu’elle ne recevra point d’instruction religieuse…. L’enfant étant la propriété de son père ne peut disposer de lui-même. Aussi dit-on de lui : « Son père l’a marié. » L’homme achète la femme : il l’achète pour lui s’il est orphelin de père ; s’il n’est pas orphelin c’est son père qui l’achète et la lui donne…. »

Partie pratique de l’exposé, pp. 622-625. « La plupart des auteurs qui ont étudié la condition de la femme musulmane ont cherché à résoudre cette question : la femme musulmane est-elle heureuse ? Les uns ont répondu affirmativement ; ils ont dit qu’elle est parfaitement heureuse, et qu’en aucun pays elle ne jouit de lus d’influence. Les autres ont répondu négativement… Pour moi je pense qu’il est plus vrai de dire : la condition de la femme musulmane est des plus mauvaises… » p. 623 « La vie privée de la femme musulmane nous échappe presque complètement… » p. 625 « Comparée à la condition de la femme chrétienne, celle de la musulmane est donc absolument mauvaise. Bien loin d’être gardée, c’est elle, la femme chrétienne, qui garde l’honneur de la famille, elle est l’ange du foyer…ou du moins elle doit l’être. »

Discussion, pp. 625-629

« … M. Clément Juglar :. ¬ La femme ne fait pas partie de la société en Turquie. ... Cette infériorité sociale n’empêche pas la femme turque d’être gaie. On la rencontre partout à Constantinople, à pied ou dans les bazars ou en voiture dans les promenades publiques, aux Eaux-Douces d’Europe et d’Asie, absolument comme nos parisiennes au Bon Marché ou aux Champs-Élysées. Le voile qui recouvre son visage est transparent. La polygamie est rare… Il faut ajouter que généralement l’épouse musulmane, l’esclave même, aime son maître. M. Juglar en a eu pour preuve des scènes de séparation fort déchirantes dont il a été témoin au départ d’un bateau à vapeur.

M. Thierry-Mieg a pu constater, dans la campagne algérienne notamment, ou dans les mers du Levant, que les femmes musulmanes n’étaient pas toujours voilées et qu’il n’était pas difficile d’arriver à voir leur visage.

[…] M. Le commandant d’Harcourt fait observer qu’il n’est pas rare de voir les zsectateurs de telle ou telle religion adopter des principes étrangers à la pensée des fondateurs. N’est-ce pas le cas pour Mahomet, dont la vie offre deux traits caractéristiques peu d’accord avec ce que nous venons d’entendre sur le rang tyrès inférieur donné à la femme dans les sociétés musulmanes… C’est à son épouse Kadisha que le fondateur de l’Islam a dû d’abord sa haute situation… On peut aussi citer le fait de leur fille Fatime

[…] M. Delaire. — La pratique, c’est-à-dire la vie réelle des femmes dans l’Islam est ce qui nous intéresse surtout. Elle seule peut nous permettre de faire des comparaisons utiles avec la condition de la femme chrétienne. A ce point de vue, ne devons-nous pas convenir que les société musulmanes ne connaissent pas les misères du paupérisme qui pèsent si lourdement sur la femme, et qu’elles ne réduisent pas la mère de famille à la condition lamentable qu’exprime le mot « l’ouvrière »….

M. Paul Antononi « […] Quant à l’immoralité que nous constatons dans nos ateliers, elle ne peut exister que comme importation, car en principe les femmes musulmanes ne travaillent que chez elles et séparées de la société des hommes. En outre la loi veut que tout musulman veille sur les femmes alors même qu’elles lui sont étrangères ; de sorte que la cause même de la prostitution manque chez les musulmans. Mais dans les grands centres, , là où pénètrent les mœurs, les habitudes et les arts des nations européennes autres que la nation turque, la prostitution peut se produire sur une échelle d’autant plus grande que la femme musulmane n’est pas élevée en vue de se garder elle-même. D’ailleurs, sans entrer dans aucun détail, on peut dire que, pour différer de l’immoralité qui a cours en Occident, celle des Orientaux n’en est pas moins très grande.

Intervention d’Auguste Geoffroy

M. Auguste Geoffroy, invité à prendre la parole sur un sujet que les précédents orateurs n’ont certes pas épuisé, dit qu’il a peu de choses à ajouter à ce qu’il a écrit sur la femme arabe dans ses deux monographies sur l’Arabe pasteur de la tribu des Larbas et sur le Bordier berbère de la grande Kabylie. Il ne croit pas qu’une connaissance même approfondie de la loi religieuse musulmane ou de la littérature spéciale suffise à donner une idée exacte de la condition de la femme dans les pays si divers soumis à l’Islam. Il faudrait avoir vécu de la vie même des Arabes et dans des conditions difficilement réalisables pour un européen. M. Geoffroy raconte qu’il a voyagé près de trois ans dans l’extrême sud de nos possessions algériennes. Il a eu là l’occasion de connaître une française qui avait dû à des circonstances très romanesques de passer une grande partie de sa vie sous la tente dans les mêmes conditions que les autres femmes d’un chef arabe. C’est à cette source principale qu’il a puisé sa connaissance du sujet. Au fond, et dans toutes les classes, la femme musulmane est un être resté fort inférieur à tous les points de vue, mais surtout au point de vue des mœurs qui demeurent obstinément rebelles à toutes les tentatives d’amélioration qu’on a pu essayer sur elle, même dès l’âge le plus tendre. Aussitôt la puberté arrivée, la vie des sens devient son unique préoccupation et tout chez elle sera subordonné à la satisfaction de ces instincts.

M. Geoffroy ajoute qu’il croit un peu trop absolu ce qu’a dit M. Antonini au sujet de l’âme des femmes qui, d’après le Koran, n’existerait pas. Comment s’expliquer avec un pareil dogme la présence dans tout l’islam et en Algérie notamment des nombreux sanctuaires, particulièrement vénérés, qui sont consacrés à des saintes arabes ? Si la femme n’avait pas d’âme pour les Arabes, on ne les verrait pas invoquer la mémoire de ces saintes. » Fin.

Il faut donc chercher dans les romans de Geoffroy s’il n’y a pas davantage de renseignements sur cette « française qui avait dû à des circonstances très romanesques de passer une grande partie de sa vie sous la tente dans les mêmes conditions que les autres femmes d’un chef arabe ». Peut-être dans Geoffroy, Auguste, Captive au Maroc, Verdun : impr. de Renvé-Lallemant, (1903) : In-fol. obl., 16 ff. — Cote BNF : FOL- Y2 PIECE- 82 A rapprocher ensuite du film de Raymond Depardon La captive du désert, sur la vie d’otage de l’anthropologue et épouse d’officier des renseignements généraux Françoise Claustre, retenue de 1974 à 1977

[modifier] Judith Scheele

Thèmes récurrents dans ses romans :

- la fille captive ou partie de son propre gré chez les Arabes
- l’esclave noire fidèle et résignée
- le pauvre noble qui retrouve son héritage
- le tempérament des races
- la mort par cœur brisé
- la pauvre fille noble
- l’amour filial
- le jeune homme dévoué
- la tombe/la mort (véritable obsession)
- dégoût de la civilisation européenne

Il paraît qu’il ait espéré une carrière plus littéraire (cf. ses débuts littéraires et ses essais de copier Fromentin), puis il s’est mis à écrire pour l’argent, et la qualité de ses romans détériore chaque année, au fur à mesure qu’il en écrit plus. Les monographies semblent plutôt appartenir à la première phase de son écriture, et montrent un souci de détail et de sérieux remarquable (surtout la première). Elles montrent aussi déjà sa fascination avec les thèmes qui plus tard allaient revenir constamment dans ses romans, notamment le nomadisme, la beauté d’une société qui se sait condamnée par la victoire inévitable de la « modernité », le Maghreb comme représentant d’une histoire immobile et ancienne, le rôle de la femme, l’importance du respect filial, etc. Après une jeunesse inspirée par des icônes de la réaction et surtout du catholicisme (Quelques contemporains), et après une courte période d’exaltation du Républicanisme (mais toujours aussi au nom de la religion catholique, cf. Fille d’Irlande), il semble devenir de plus en plus conservateur, catholique, et obsédé par la mort, les pêchés, la vengeance et le sang – mais ceci n’est peut-être que la reflet des développements intellectuels et moraux de son époque. Il n’écrit pratiquement que des « romans d’actualité », qui, pour la plupart d’entre eux, font référence à un fait politique d’actualité (guerre des Boers, revolte de la Sanusiyya, rivalites coloniales avec les Anglais, conquete du Sahara, etc.) . Il recycle librement des détails trouvés lors de ses recherches pour les monographies. Des fois, ces détails apparaissent d’abord dans ses œuvres littéraires (Fromentin) et après dans la monographie. Captive au Maroc est sans doute situé parmi les Larbaas, il est même possible d’y reconnaître les personnages principaux.

Ouvrages qui font reference a la monographie des Arbâ':

Bizemont, H. de. 1887. Notre colonisation dans l'Afrique du Nord. Reforme Sociale 4 (2e serie), 450-61.
Bonete, Y. 1962. Contribution a l'etude des pasteurs nomades Arbâ'. Doctorat de 3e cycle.
Dermenghem, E. 190. Le pays d'Abel. Paris: Gallimard.
Hirtz, G. 1950. Etzude sur Laghouat, les Larbaâ, les Mekhalif, la zaouia d'Ain Madhi. AOM GGA 8X192.
Romey, A. 1983. Les Sa'îd 'Atbâ de N'Goussa. Paris: L'Harmattan.

[modifier] Stéphane Baciocchi

Geoffroy a été formé à l'Ecole des voyages : Auditeur/élève de Demolins en 1883-1884, bénéficaire d'une bourse pour sa mission d'étude en Algérie. Voir : Demolins (Edmond), « Les voyageurs de la science sociale », La Réforme sociale..., 6, 1er août 1883, p. 137 et, du même, « L’enseignement de la science sociale et l’école des voyages », La Réforme sociale..., 6, 1er novembre 1883, p. 433-444 : " L’Algérie aura aussi son voyageur, qui fera la monographie de deux types très caractérisés : l’Arabe pasteur et nomade des grandes tentes et le Kabyle agriculteur et sédentaire." (137) ; "[...] Au moment où nous écrivons ces lignes, plusieurs de nos amis sont en voyage d’observation : M. Urbain Guérin au val d’Andorre et en Catalogne ; M. Fougerousse, à Kiel, dans le Schleswig-Holstein ; M. Geoffroy, dans le Sud algérien ; M. le baron d’Artigues dans le centre de la France, où il doit étudier une famille de métayers vivant sous le régime de la communauté."(436-437)

"J’ai ici Geoffroy depuis hier et les forces me manquent absolument autant que le temps. […] Geoffroy constate un grand progrès de votre enseignement sur l’année dernière. Bravo !" (Henri de Tourville à Edmond Demolins, Tourville, le 7 décembre 1884, transcrit par Prieur, 1911, p. 203)

Session 1884-1885 : Les missions de l'Ecole des voyages. Une tribu nomade de l’Afrique septentrionale, par M. Auguste Geoffroy, p. 570 (La Réforme sociale..., II-1885, pp. 269-278) ; Réunion annuelle des 17-23 mai 1895 : Les Touareg Azdjer, leur état social, leur vie et leur commerce

Geoffroy (Auguste), "Le bordier berbère de la Grande-Kabylie. L'organisation sociale des Kabyles avant l'introduction des lois françaises", La Réforme sociale, bulletin de la Société d'économie sociale et des Unions de la Paix sociale fondées par P. F. Le Play, 2e série, tome 5, janvier-juin 1888, p. 469 sq.

vérifier : Lettre de F. Le Play à Auguste Geoffroy ??? (1856 ????) conservée à la Bibliothèque publique de Versailles.

voir Le Cholleux, Revue biographique des notabilités contemporaines, 1898, vol.3 ; Dico Bio Haute Marne

Sources : Curinier, 3, p.162 ; DBF, 15, 1982, col.1151-1152 Contributeurs : SB, AC, JS

[modifier] El Haraïri, Soliman

Ancien Khodja du Consulat général de France à Tunis

voir : Archives des ambassades, consultats et anciens protectorats et mandats (Nantes) ou, plus précisément : PERSONNEL ET AGENCES CONSULAIRES : * 312 cartons, 1820-1937. Série inventoriée / Les dossiers du personnel du ministère des Affaires étrangères sont conservés à la direction des Archives, Département des Archives historiques, à Paris, à l'exception de cette série relative aux agents consulaires. Cette série renferme également une collection de correspondance avec les particuliers (classement par ordre alphabétique de noms de correspondants, ou par ordre chronologique) et les rapports annuels d'activité des postes (1820-1920).

[modifier] Legrain, Georges

(Paris, 4 octobre 1865 - Louxor, 22 août 1917) Fils de Constant-Germain, tyopographe, et de Armande Marie Grandhomme, à Paris, 13, rue Cels

Epouse au Caire, le 24 octobre 1898, Jeanne-Hélène Ducros, 26 ans, fille d'un pharmacien du Cae Père de : Gaston Auguste Jules, né au Caire le 19 août 1901 et de : Jean-Daniel Pierre, né au Caire le 25 juillet 1907

(Extraits de l'Etat-Civil du Consulat de France au Caire)

Inspecteur-dessinateur du Service des antiquités (Karnak, Egypte) [1902]

Georges Legrain est très connu pour avoir dirigé les fouilles de Karnak. On conserve de lui une importante collection de clichés photographiques (Azim et Réveillac, 2004), une partie de sa correspondance et son dossier personnel de carrière administrative. Son journal de fouille (1901-) a été perdu.

- Formation : 1883-1890, Ecole des Beaux-Arts, où il suit des cours d'archéologie qu'il complète, comme auditeur libre, à l'Ecole du Louvre, à l'Ecole des Hautes Etudes et au Collège de France (cours publics).

- Travaille d'abord comme peintre (atelier 44, rue du Cherche-Midi). Quitte Paris en 1892 pour l'Egypte comme dessinateur au Service des Antiquités et à la Mission française : 1894-1895, première campagne comme fonctionnaire.

1912 - "Légendes, coutumes et chansons populaires du Saïd", La Revue égyptienne (Le Caire), 1, 1912, pp.171-181, 205-211, 243-245, 269-276, 300-310 et 345-358

1914 - Louqsor sans les Pharaons. Légendes et chansons populaires de la Haute-Egypte, par Georges Legrain, Directeur des travaux du Service des antiquités à Karnak (Haute Egypte), Bruxelles / Paris, Vromant & Cie, 1914, 224p.+ 100 illustrations hors texte [notes rapides : préface du 4 octobre 1913, remerciements, notamment pour le "Photo-Stores de Louqsor, qui ont bien voulu mettre leurs belles photographies d'amateur ou de professionnels à ma disposition" et à Mr Hakim effendi Abou Seif "qui m'a intelligemment aidé dans la recherche et la copie des légendes qui composent ce volume." - p. 189-200, "Dans les ruines", chants et répertoire des ouvriers à Karnak + "collection des ordres, indications, cris et chansons des manoeuvriers que nous employons dans les travaux du Service des Antiquités" (p.194) + 10 photos de l'auteur décrivant les hommes des chantiers au travail - Liste des photographies de l'auteur publiées, qui contrastent dans l'ensemble par leur particulière sensibilité aux activités de travail et de la vie quotidienne, par leur focalisation sur le monde des fellahs plutôt que celui des artisans photographiés à l'envie par d'autres : 2-3. Mosquée de Mégachgiche ; 4. Entrée de la mosquée de Mégachgiche ; 8. Le maître du champ laisse manger les chaumes ; 11. Champ moissonné ; 12. Dans les chaumes ; 13. Troupeaux paisant les chaumes ; 14. Cuisine à Saint-Pacôme ; 18. Le cheikh Abdel Mouty ; 17. Le cheikh Mohammed Moussa el Haggaghieh ; 18. Makhmoud effendi Akhmed ; 19. Minarets et coupole de la mosquée ; 20. Vieux minaret de la mosquée ; 21. Entrée de la mosquée ; 22. Place Saha ; 40-41. Danse et concert de Ziana ; 42-43. Le couvent de Saint-Pacôme ; 48. Chameaux au labour ; 55. "Mon oncle ton champ est bien mûr..." ; 56. "Ton champ doit être moisonné..." ; 57. "Mon champ paiera mes dettes..." ; 58-59. "J'apporte la faucille... et vais te moisonner" ; 60. Tu vois les dons de Dieu étalés devant toi..." ; 61. Transport des lentilles ; 62. Transport du dourah ; 63. Troupeaux paissant les chaumes ; 64-65. Moutons et chèvres dans le champ après la moisson ; 76. Manoeuvre du levier ; 77. Dans la salle hypostyle de Karnak ; 78-79. Prélèvement d'un fragment d'obélisque ; 80. Halage d'un colosse ; 81. Manoeuvre d'une architrave ; 82. Descente d'une architrave ; 83. Halage d'une abaque ; 84. Pose d'un fragment d'obélisque d'Hatasou ; 85. Ouvriers protant au Houd ; 86. Manoeuvre au palan différentiel ; 84. Montage d'un abaque ; 100. Pleureuses de Karnak ; 102. Convoi funèbre à Karnak]

Sources : Institut de France - Ms 4027, correspondance ; Archives nationales - AJ/52/282, f. 214-218, dossier scolaire comme élève à l'Ecole Nationale et Spéciale des Beaux-Arts ; Lacau (Pierre), "Georges Legrain (1865-1917)", extrait des Annales du Service des Antiquités de l'Egypte, t.19, 1919, p.105-118 ; Munier (Henri), "Bibliographie des ouvrages de Georges Legrain", extrait des Annales du Service des Antiquités de l'Egypte, t.19, 1919, p.118-126 ; Azim (Michel), Réveillac (Gérard), "De Paris à Karnak et Lucqsor", in Azim et Réveillac, 2004, tome 1, p. 33-46 ; Maspero (Gaston) Lettres d'Egypte, Correspondance avec Louise Maspero (1883-1914), éditées et présentées par Elisabeth David, Paris, Ed. du Seuil, 2003, 704p.

Contributeurs : SB

[modifier] Vincent-Darasse

? Vincent-Darasse (Mme Marie), peintre, née à Paris, élève de MM. A. Gourlier et Hugard, rue de Rennes, 53. Salon de 1861, Soir d'été ; Salon de 1865, Paysage ; Salon de 1866, Souvenir d'un parc ; Salon de 1869, le soir - paysage ; Salon de 1870, Cascade du saut des cuves. D'après Belier de la Chavignerie continué par L. Auvray, Dictionnaire général des artistes de l'école française etc..., supplément 1882-1887 - IBF, I - 1032 vue 172

[modifier] Les enquêtes et les familles enquêtées

Grouper les monographies : FLP s'est très tôt et longtemps intéressé au monde arabe. Dans la typologie qui ouvre les Ouvriers européens (1855), il est fait mention des types suivants (p.16) : « Journaliers nomades du Sahara employés par les agriculteurs du Tell (Algérie) » ; « Tâcherons nomades du Sahara employés par les agriculteurs du Tell (Algérie) » ; « Commerçants nomades du Sahara algérien » ; « Proriétaires-pasteurs du Sahara algérien » ; « [...] dans la dernière semaine du mois de mars [1882], il [F. le Play] donnait des instructions pour obtenir des monographies de familles kabyles et arabes ; il confiait, en même temps, de semblables missions pour provoquer, en Égypte, l’analyse de la vie d’un fellah urbain et d’un fellah rural. » (Lacointa, 1882, p. 26-27) repris de / par Leroy-Beaulieu, "Quelques semaines avant sa mort, M. Le Play donnait les instructions pour obtenir des monographies de familles arabes et kabyles, et en Egypte, d'un felleh rural et d'un fellah urbain." (" M. F. Le Play et son oeuvre", Journal des économistes..., 4e série, tome 19, 15 juillet 1882, p.99) - voir aussi: note finale, du fascicule Colon du Sahel... p. 108

Monographie annoncée : Parmi les monographies annoncées

1860 - Monographie du fellah d'Egypte - par Louis Simonin, monographie annoncée in Correspondance Le Play - Charles de Ribbe, lettre du 12 décembre 1860,

1882 - un " Fellah d'Egypte", un "Paysan arabe du sud algérien", un "Paysan musulman de l'Asie mineure" (E. Demolins, « Les Ouvriers des deux mondes et la publication des monographies », La Réforme sociale..., 1 (4), 15 novembre 1882, p. 460) ; "Orfèvre du Caire", (in Avertissements aux fascicules 13, 14, 15 et 16 (1906-1908) de la 3e série des Ouvriers des deux Mondes...)

SES Belge - séance du 21 février 1889 : La société indigène en Algérie et en Tunisie au point de vue de la religion, de la famille et de la propriété, d’après des observations recueillies sur place par M. le baron Arnold ‘t Kint de Roodenbeke

[modifier] Menuisier-charpentier (Nedjar) de Tanger

Menuisier-charpentier (Nedjar) de Tanger (Province de Tanger - Maroc). Ouvrier chef de métier et propriétaire dans le système du travail sans engagements, d'après les renseignements recueillis sur les lieux en 1855-1856, par M. Narcisse Cotte in Les Ouvriers des deux mondes. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières des diverses contrées et sur les rapports qui les unissent aux autres classes, publiées sous forme de monographies par la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, 1re série, vol.2, 1858, p.105-144

Monographie rapportée par Adolphe Jean Focillon dans la séance de la SIEPES du 28 novembre 1858 et discutée par Ildefonse Favé, Adolphe Jean Focillon et Charles Frédéric Robert.

à voir : Buisson, J.P. "F. Le Play et le niveau de vie d'une famille d'artisans marocains", Hespéris. Archives berbères et Bulletin de l'Institut des hautes études marocaines, 1953, p.71-83

Contributeurs : SB

[modifier] Paysans en communauté et en polygamie de Bousrah (Esky Cham)

Paysans en communauté et en polygamie de Bousrah (Esky Cham), dans le pays de Haouran (Syrie - Empire Ottoman). Ouvriers-propriétaires dans le système du travail sans engagements, d'après les renseignements recueillis sur les lieux en décembre 1857, par M. E. Delbet, in Les Ouvriers des deux mondes. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières des diverses contrées et sur les rapports qui les unissent aux autres classes, publiées sous forme de monographies par la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, 1re série, vol.2, 1858, p.363-446

Monographie annoncée en 1857 parmi les "monographies présentées, ou dont l'envoi prochain est annoncé" in « Liste des monographies destinées aux prochaines publications de la Société d'économie sociale », Les Ouvriers des deux mondes..., 1re série, 1, 1857, p. 460 ; Monographie rapportée devant la Société internationale des études pratiques d'économie sociale le 27 février 1859, par Denis Benoist d'Azy. Nota, la séance de la SIEPES du 25 juillet 1858 était en partie consacrée une discussion sur "la société musulmane et la polygamie".

- seconde édition (avec variantes) dans le volume des Ouvriers européens, tome II, Les Ouvriers de l'Orient et leur essaims de la Méditerrannée. Populations, soumises à la tradition, dont le bien-être se conserve sous trois influences dominantes : le Décalogue éternel, la famille patriarcale et les productions spontanées du sol, Tours, A. Mame et fils, 1877, pp. 304-397. Travail éditorial : Comparer les deux versions (O2M et OE2) - ajouts, modifications etc.

L'A. cite [à voir] Doniol (Henri), Histoire des classes rurales en France et de leurs progrès dans l'égalité civile et la propriété, Paris, Guillaumin, 1857, xv-457 p. Cette référence est rayée de la seconde édition

Monographie citée par : Martha Mundy, Basim Musallam, The Transformation of Nomadic Society in the Arab East, Cambridge University Press, 2000, 264p. ; Cagler Keyder, Landholding and Commercial Agriculture in the Middle East, SUNY Press, 1991 [à voir] Cité par Gustave Le Bon, Civilisation des arabes, 1884 [à voir]

Voir : Sartre-Fauriat (A.), "Les voyages dans le Hawran (Syrie du Sud) de William John Bankes (1816 et 1818)", BAH (Beyrouth), 169, 2004 ; Vinet (Ernest), "Missions scientifiques données par le gouvernement français. - Mission d'Asie mineure par MM. Perrot, Guillaume et Delbet", Gazette des Beaux-Arts, 5(14), 1863, p.50.

Sources : (Schilcher 1981)

Eccel (A. Chris), "The Kinship-Based Cult of Muhammad among the Hamd of the Hawran", Islam, 63, 1986, p.323-333

AN - F17/3002/B. Rey (baron Guillaume). Mission archéologique dans le Nord de la Syrie. 1° Mission en Asie à l'effet de lever la carte du royaume de Juda. 2° Mission archéologique dans le Nord de la Syrie.

Contributeurs : SB, AC

[modifier] Parfumeur de Tunis (Régence de Tunis - Afrique)

Parfumeur de Tunis (Régence de Tunis - Afrique) du bazar appelé : El Attharin-el-kebar (les grands parfumeurs). Ouvrier chef de métier dans le système du travail sans engagements, d'après les renseignements recueillis sur les lieux en 1858, par MM. Narcisse Cotte, ancien attaché à la mission de France à Tunis et Soliman el Haraïri, ancien khodja du Consulat général de France à Tunis, in Les Ouvriers des deux mondes. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières des diverses contrées et sur les rapports qui les unissent aux autres classes, publiées sous forme de monographies par la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, 1re série, vol.3, 1861, p.285-326

Monographie annoncée parmi les « sept nouvelles monographies [qui] ont été présentées depuis la dernière assemblée générale » (« Rapport à la Société d'économie sociale sur les travaux de 1859-1860 », Les Ouvriers des deux mondes...', tome 3, 1861, p. 8) ; Monographie rapportée devant la Société internationale des études pratiques d'économie sociale le 1er mai 1859, avec une discussion sur la question de l'"Egalité sociale dans les sociétés musulmannes". Cette monographie n'a pas été rééditée dans la seconde édition des Ouvriers européens....

[modifier] Paysans en communauté et colporteurs émigrants de Tabou-Douchd-El-Baar (Grande Kabylie)

Paysans en communauté et colporteurs émigrants de Tabou-Douchd-El-Baar (Grande Kabylie - Province d'Alger). Ouvriers-propriétaires dans le système du travail sans engagements, d'après les renseignements recueillis sur les lieux en 1884, par M. Vincent Darasse in Les Ouvriers des deux mondes. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières des diverses contrées et sur les rapports qui les unissent aux autres classes, publiées sous forme de monographies par la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, 1re série, vol.5, 1885, p.459-502

[Lire plutot : Taboudoucht-el-Lebher, autrement dit Taboudoucht sur mer. Signé : Tchebreg]

Monographie citée par : Prochaska (David), Making Algeria French : Colonialism in Bone, 1870-1920, Cambridge University Press, 2004, 348p.

voir les travaux de [|Dominique Casajus]

[modifier] Arabes pasteurs nomades de la tribu des Larbas (Région saharienne de l'Algérie)

Arabes pasteurs nomades de la tribu des Larbas (Région saharienne de l'Algérie).Ouvriers chefs de métier, propriétaires, dans le régime des nomades et dans le système du travail sans engagements, d'après les renseignements recueillis sur les lieux en mars, avril et mai 1885, par M. Auguste Geoffroy, in Les Ouvriers des deux mondes. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières des diverses contrées et sur les rapports qui les unissent aux autres classes, publiées sous forme de monographies par la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, 2e série, vol.1, 1887, p.409-464 [Fascicule 1(08)]

Monographie annoncée par les avertissements aux fascicules 1(1) à 1(9), 1885-1887

[modifier] Judith Scheele

Thèmes qui se dégagent de la monographie et de la lecture de l’œuvre de Geoffroy (en gras ceux qui m’intéressent particulièrement):

1. Analyse de la monographie
2. Circonstances du travail, durée de séjour, réseau d’appui, contact, capacités linguistiques
3. Comparaison de la monographie avec celle de la Kabylie
4. Description géographique selon les catégories indigènes
5. Nomadisme (cf. Syrie, Asie), notion de géographie appropriée, comparaison avec les Bachkirs
6. Propriété : possibilité d’appliquer des catégories occidentales
7. Relation de la monographie avec son œuvre littéraire
8. Importance des faits vécus (cf. romans), de l’actualité, rapport à l’histoire
9. Romanticisme, rapport à l’Europe : rôle ambigu de la civilisation
10. Rôle de l’Islam

1 et 2 font partie du travail d’édition de base ; 4,5 et 6 sont des réflexions sur la notion de nomadisme et son intégration dans l’histoire universelle ; 7,8 et 9 parlent du rapport entre la littérature, l’observation sociologique, et la « réalité » telle que la définissait Geoffroy. Tous ces thèmes pourraient donc soit être réunis dans une introduction, soit donner lieu à (ou faire partie de) trois chapitres distincts.

[modifier] Bordier (Fellah) berbère de la Grande-Kabylie

Bordier (Fellah) berbère de la Grande-Kabylie (Province d'Alger). Propriétaire-ouvrier, dans le système du travail sans engagements, d'après les renseignements recueillis sur les lieux en juillet 1884, par M. Auguste Geoffroy [1888], in Les Ouvriers des deux mondes. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières des diverses contrées et sur les rapports qui les unissent aux autres classes, publiées sous forme de monographies par la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, 2e série, vol.2, 1888, p.53-92 [Fascicule 2(11)]

Présentation succinte dans Geoffroy (Auguste), "Le Bordier berbère de la Grande Kabylie", La Réforme sociale..., 2 (5), 16 avril 1888, p. 469-474

Monographie citée par : Prochaska (David), Making Algeria French : Colonialism in Bone, 1870-1920, Cambridge University Press, 2004, 348p.

[modifier] Précis d'une monographie du paysan colon du Sahel (Algérie)

Précis d'une monographie du paysan colon du Sahel (Algérie). Ouvrier-propriétaire et chef de métier, dans le système du travail sans engagements, d'après les renseignements recueillis sur les lieux en 1885, par M. M. Cos [1888], in Les Ouvriers des deux mondes. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières des diverses contrées et sur les rapports qui les unissent aux autres classes, publiées sous forme de monographies par la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, 2e série, vol.2, 1888, p.93-108 [Fascicule 2(11)]

[modifier] Fellah de Karnak (Haute-Egypte)

Fellah de Karnak (Haute-Egypte). Journalier dans le système des engagements momentanés, d'après les renseignements recueillis sur les lieux de 1895 à 1900, par M. Georges Legrain, inspecteur-dessinateur du Service des antiquités [1902] in Les Ouvriers des deux mondes. Études sur les travaux, la vie domestique et la condition morale des populations ouvrières des diverses contrées et sur les rapports qui les unissent aux autres classes, publiées sous forme de monographies par la Société internationale des études pratiques d'économie sociale, 3e série, vol.1, 1904, p.289-336 [Fascicule 3(05)]

Monographie annoncée dans les avertissements aux fascicules 3(2) à 3(4), 1900-1901

Photographies (à numériser) : p. 291 "Une maison à Karnack", p. 294 "Ahmed Mahmoud, Akhmed Mahmoud, un cousin, Mahmoud Hassan, Abderrahim Heissen", p. 307 "Vue prise sur le toit de la maison d'Adhmed", p. 308 "Intérieur de la maison d'Ahmed"

[modifier] Stéphane Baciocchi

Thèmes à développer : l'organisation sociale des chantiers de fouille (fellah et fonctionnaires sur le terrain archéologique" - les usages descriptifs de la photographie. Illustrations possibles : cliché de 1904 montrant les travaux de fouille : fellah dans la fosse, Georges Legrain sur une hauteur, un des ouvriers montre une pierre à l'inspecteur du Service des antiquités. Publiée in (Azim, 2004, vol.1, p.54 et David 2003). On trouvera une description du travail et de l'ambiance des chantiers in Maspéro, 1914, Ruines et paysages d'Egypte, p. 181-183 (notamment sur le système des engagements momentanés). Voir surtout, Legrain 1914. Sur les « chants de travail » où le rôle du rythme est d'alléger le travail en le rendant plus automatique (succession d'efforts élémentaires séparés par des temps de repos), voir Ad. Bücher, Arbeit und Rhythmus (2e édition, Leipzig, 1899)

[modifier] Sources et bibliographie relatives au corpus

Archives des ambassades, consultats et anciens protectorats et mandats (Nantes)

Bruant (Catherine), "L'Orient de la science sociale", Revue du Monde Musulman et de la Mediterranee, 73-74, 1994, p.295-310. (Based on printed sources and secondary works. Several social scientists of the school of Frederic Le Play were prominent in the colonial movement in France between 1870 and 1914, extending the original conception of research to practical action. They were generally in favor of private initiatives in the colonial economy and education, playing down the role of the state, and in favoring the idea of the protectorate had a considerable influence on the policies of Hubert Lyautey in Morocco. The Le Playsians sought to place their research, especially that on family structure, in the service of French expansion overseas, which they did not see as a civilizing mission but as the destiny of the West.)

Azim (Michel), Réveillac (Gérard), Karnak dans l'objectif de Georges Legrain : catalogue raisonné des archives photographiques du premier directeur des travaux de Karnak de 1895 à 1917, Paris, CNRS éditions, 2004, 2 vol., xxi-413 et viii-335 p. [Vol. 1, Texte ; Vol. 2, Planches - Bibliogr. vol. 1, p. 395-412.]

Cotte (Narcisse), Le Maroc contemporain, Paris, Charpentier, 1860, 291 p.

Eccel (A. Chris), "The Kinship-Based Cult of Muhammad among the Hamd of the Hawran", Islam, 63, 1986, p.323-333

Lacointa (Jules), Le Play, étude sur sa vie et ses travaux, Paris, J. Gervais, 1882, 28 p. [nécrologie extraite du Correspondant]

Legrain (Georges), Louqsor sans les Pharaons. Légendes et chansons populaires de la Haute-Egypte, par Georges Legrain, Directeur des travaux du Service des antiquités à Karnak (Haute Egypte), Bruxelles / Paris, Vromant & Cie, 1914, 224p.+ 100 illustrations hors texte

Martha Mundy, Basim Musallam, The Transformation of Nomadic Society in the Arab East, Cambridge University Press, 2000, 264p.

Prochaska (David), Making Algeria French : Colonialism in Bone, 1870-1920, Cambridge University Press, 2004, 348p.

Schilcher (L. Schatkowski), "The Hauran Conflicts of the 1860s: A Chapter in the Rural History of Modern Syria", International Journal of Middle East Studies, 13 (2), May, 1981, p.159-179 (Jstor)