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Course de la Paix

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La Course de la Paix est une épreuve cycliste à étapes, créée en 1948. Organisée par les quotidiens des partis communistes polonais Tribuna Ludu et tchécoslovaque Rudé Právo, la course se dispute jusqu'en 1951 entre Varsovie et Prague (et vice-versa). En 1952, le journal Neues Deutschland, organe du Parti socialiste unifié d'Allemagne (le SED) se joint à l'organisation. Désormais, la Course de la Paix alterne ses départs et ses arrivées entre les trois capitales, Berlin, Prague et Varsovie. Les bouleversements survenus en 1989-1991 dans l'Est de l'Europe ont entraîné un changement profond de l'épreuve, devenue une course souvent oubliée dans les palmarès annuels du cyclisme.

Sommaire

[modifier] La course emblématique des "pays de l'Est". 1948-1991

Officiellement reconnue par l'Union cycliste internationale (UCI) en 1954, cette compétition se veut trait d'union entre des peuples marqués par les traumatismes de la seconde guerre mondiale. Organisée en 1948 sous la forme de deux courses distinctes, Varsovie-Prague, Prague-Varsovie, elle se tient dans les conditions précaires de la reconstruction des deux pays organisateurs, Tchécoslovaquie et Pologne. Dès 1950, elle est utilisée comme outil de propagande pour la paix: elle prend pour symbole la colombe que l'artiste Picasso a créée pour le Mouvement des Partisans de la Paix. Cet oiseau orne le maillot du leader du classement général. D'abord fixée autour du Premier mai, fête des travailleurs, la date du départ fut repoussée en 1963. Les dates durant lesquels se dispute l'épreuve coïncident alors avec les cérémonies qui marquent l'anniversaire du 8 mai 1945 (victoire des alliés sur le nazisme). L'admission de la RDA parmi les organisateurs consacre cette volonté affichée de réconciliation entre les pays et les peuples naguère ennemis.

Cependant les événements politiques qui se déroulent dans les pays sous influence soviétique interfèrent à plusieurs reprises sur la compétition. En 1969, première année de la Normalisation en Tchécoslovaquie après l'invasion soviétique d'août 68, la course évite Prague, du fait de l'opposition de la fédération cycliste tchèque, qui n'admet pas d'organiser une course "sous la botte" de l'occupant russe. L' "État d'urgence" décrété en Pologne après 1981 change plus encore l'atmosphère de la Course. À la même époque l'emprise du cyclisme soviétique, emmené par des champions de grande valeur, tel Sergei Soukoroutchenkov, écrase la course.

Les rivalités entre les équipes des pays de l'Est avec celle de l'Union soviétique prennent souvent l'allure de revanche, par coureurs interposés, sur la domination politique de l'URSS. C'est ainsi que sont vécus les exploits des cyclistes polonais dans les années 1970, en particulier les quatre victoires de Ryszard Szurkowski (1970, 1971, 1973, 1975) ou la victoire du tchèque Vlastimil Moravec en 1972. Celui-ci l'emporte finalement à Varsovie avec 2 secondes d'avance sur le soviétique Nejlubin. C'est le plus faible écart jamais enregistré entre les deux premiers, mais c'est tout un peuple qui triomphe. De même les deux victoires de l'allemand de l'est Gustav-Adolf Schur, en 1955 et 1959, prennent valeur pour la RDA de consécration de son existence en tant qu'État. La victoire au Classement général par équipes prend, pour les fédérations concernées, une valeur équivalente, sinon plus, que le classement final individuel. À cet égard, la domination soviétique est nette:

Le poids politique du "grand frère" soviétique atteint l'organisation de la course elle-même au début des années 1980. À l'instar du Tour de France, les organisateurs font prendre l'avion aux coureurs pour des départs de la Course hors de ses frontières naturelles. Ainsi, par deux fois la Course de la Paix, au nom de l'Amitié entre les peuples, délocalise ses deux premières étapes en URSS. En 1985, c'est de Moscou qu'elle prend son envol. L'année suivante le départ est donné à Kiev. L'expérience s'arrête là. Faut-il y voir le signe remarqué par la presse, l'Humanité comprise, du désintérêt du public russe ou ukrainien ? Ou plutôt est-ce le fait que le cyclisme soviétique n'ait pu s'imposer individuellement au terme de ces deux éditions remportées l'une par le polonais Lech Piasecki et l'autre par l'Allemand de l'Est Olaf Ludwig ? En 1987, la course reprend son parcours traditionnel entre les trois capitales. L'année 1988 enregistre sans doute une fracture interne naissante en Tchécoslovaquie: le départ est donné à Bratislava, capitale de la partie slovaque du pays.

En 1989 se déroule la dernière édition de la course, sous les régimes politiques hérités de la guerre froide. En 47 heures 30 minutes et 43 secondes l'allemand Uwe Ampler y remporte un troisième succès consécutif, significatif de l'apogée atteinte dans le domaine sportif par la RDA. Ce pays remporte d'ailleurs aussi en cette année charnière le classement par équipes de la Course de la Paix. Le second de l'épreuve est aussi originaire de RDA. Quant au numéro 3 sur le podium final, c'est un polonais, Zenon Jaskula. Alors inconnu, Jaskula remporte quelques années plus tard un étape du Tour de France, la première jamais gagnée par un compatriote de Jean-Paul II.

[modifier] La Course de la Paix, après la chute du Mur

Depuis 1990, la Course de la Paix se dispute dans le cadre de pays sortis du giron soviétique. Diminuée dans son kilométrage, l'édition 1991 est la dernière à relier Prague à Varsovie. C'est aussi l'année de la dernière victoire d'un ressortissant de l'URSS. L'épreuve a ensuite perdu de son audience en tant que compétition internationale. De plus, la Course de la Paix était jusqu'alors une des rares fenêtres qui permit aux coureurs "amateurs" de l'est européen de s'illustrer au delà de leurs frontières. La démocratisation en Pologne, en Tchécoslovaquie et en Allemagne réunifiée a ôté à la course tout aspect propagandiste. Son caractère particulier dans le calendrier cycliste disparait en même temps que les champions de l'est sont admis dans les équipes professionnelles. Nombres de ceux qui ont débuté sur les routes entre Varsovie, Prague et Berlin, font une carrière honorables dans le cyclisme en voie de mondialisation après 1990. La Course de la Paix reste disputée par des équipes en sélections nationales jusqu'en 1995. Lors de cette 48e édition, le français Damien Nazon l'emporte à 4 reprises au final d'étapes.

La chute du Mur de Berlin n'a cependant pas mis fin à la domination sur la course des coureurs issus de l'ancienne partie est de l'Allemagne. Le symbôle de cette continuité en est la victoire en 1998 de Uwe Ampler, ultime vainqueur sous le maillot de la RDA, et fils du lauréat de 1963, Klauss Ampler. Les deux autres vainqueurs allemands sont aussi issus des écoles du cyclisme de la RDA. Jens Voigt, futur maillot jaune du Tour de France vient d'un club de Berlin-est. Steffen Wesemann s'adjuge 5 bouquets finaux, devenant le recordman au nombre des victoires, dans un contexte bien différent de celui de ses devanciers. Déclassée au rang de courses internationales secondaires, la Course de la Paix, qui garde sa vocation à franchir les frontières se cherche depuis 2000 des parcours nouveaux. Elle sort des anciens territoires de l'Est, prenant son envol de Hanovre en 2000, puis de Bruxelles en 2004. En 2005, la Course n'est pas disputée. Elle reprend en 2006, en tentant un nouveau départ international en Autriche. Dans la tourmente du dopage qui secoue le sport en général et le cyclisme particulièrement, la Course de la Paix n'est pas épargnée. En 2002, le vainqueur final à Varsovie, terme de la course, le polonais Piotr Przydzial est déclassé peu après, pour dopage. Son second, le tchèque Ondrej Sosenka, "sur tapis vert", est déclaré vainqueur. Il ne dépare pas le palmarès de l'épreuve: quelques mois plus tard Sosenka bat le record du monde de l'heure...

[modifier] Bilan des victoires individuelles par nations

Le bilan des victoires individuelles entre 1948 et 1991, dernière année d'existence de l'URSS, devenue CEI, contraste avec celui dressé précédemment pour les équipes.

Depuis 1992, en 14 éditions de la Course, l'Allemagne réunifiée l'emporte à 7 reprises.

[modifier] La France, ses journalistes, ses coureurs, et la Course de la Paix

Organisée dans l'orbite politique des partis communistes de l'Europe de l'Est, la Course de la Paix ne rallie à ses débuts que des coureurs appartenant à la Fédération sportive et gymnique du travail (FSGT). Cette fédération omnisport se situe dans la mouvance de la CGT et du PCF. Durant l'Occupation, son secrétaire général Auguste Delaune a été fusillé par les allemands. En 1949, l'équipe de France FSGT remporte le classement par équipes, et quatre de ses membres occupent les premières places du classement général, derrière le vainqueur tchèque Jan Vesely. L'année suivante est constituée une équipe de "Polonais de France". L'un d'eux, Klabinski remporte deux étapes et termine second à Prague au terme de l'épreuve. C'est au sein de cette équipe des Polonais de France que le futur champion du Monde et quintuple champion de France, Jean Stablinski s'lllustre en 1952, remportant deux étapes et terminant troisième du classement général final.

La reconnaissance officielle de la Course de la Paix par l'UCI provoque l'effacement des sportifs de la FSGT. En 1954 deux équipes françaises figurent parmi les concurrents, venus de 24 pays. Pour l'équipe de la FFC (Fédération française de cyclisme), Fernand Picot termine quatrième au classement final, après avoir remporté une étape, tandis que les Polonais de France engrangent 3 victoires d'étapes. Ces débuts français prometteurs ne sont cependant pas suivis d'autres exploits les années suivantes. Il semble que, pour d'autres raisons que sportives, la Course de la Paix soit délaissée par la FFC qui n'y envoie que des équipes de "seconds couteaux".

Aux débuts des années 1950, le seul journal français qui envoie un reporter suivre la course est l'Humanité. Le spécialiste est Emile Besson, qui tente de valoriser les faibles performances des français et dénonce l'ostracisme de la Fédération. Jusqu'à 1989, le quotidien communiste et le magazine dominical l'Humanité-Dimanche consacrent chaque mois de mai quelques colonnes de leurs rubriques sportives à relater les exploits du "Tour des amateurs", ou de "la plus belle épreuve du monde". À partir de 1961, en alternance avec Jean-Guy Modin, Emile Besson popularise aussi cette course dans les colonnes du Miroir du cyclisme. En 1955, l'agence France-Presse délègue sur la course un de ses journalistes,Robert Descamps. Lui aussi collabore ensuite à Miroir du cyclisme : il documente le mensuel de ses archives dans la rubrique "encyclopédique". Le quotidien sportif l'Equipe, fait suivre un temps la Course de la Paix par Albert Baker d'Isy, mais ne s'intéresse réellement à cette épreuve que dans la période des années 1960, pendant laquelle s'illustrent sur les routes de la "Paix" quelques coureurs français. Les autres années, il ne livre de cette course que les résultats des étapes et du classement.

Lorsqu'à partir de 1961 est organisé par l'Equipe le Tour de l'Avenir, la référence à la Course de la Paix est fréquente dans la presse sportive. Le nom même de ce Tour de France des amateurs, se référant à "l'Avenir", est de la même connotation que l'épreuve vouée à "la Paix" : les frontières géographiques sont évacuées, formellement tout au moins, pour des valeurs intemporelles. Les organisateurs d'ailleurs n'ont de cesse que de faire participer à l'épreuve hexagonale les coureurs de l'Est. La Pologne est la première à répondre dès 1961 à l'invitation. En 1963, le but est près d'être atteint: une équipe soviétique de premier plan, où figurent le vainqueur de l'édition 1961 de la Course de la Paix Yuri Melichov et le champion olympique Viktor Kapitonov, est au départ. Les cyclistes soviétiques sont sans doute désarçonnés par le profil montagneux de l'épreuve : Melichov remporte 3 étapes au sprint, mais le meilleur au classement général pointe à la 17e place. Kapitanov termine 19e. L'expérience esr renouvelée en 1966. Une seule étape est remportée par un soviétique ( Vladimir Urbanowitch) mais Alexandre Dochljakov se classe parmi les 10 premiers : il est 9e au final. Après une troisième tentative décevante en 1968, soldée par une victoire d'étape, il faut attendre 10 années, pour que la fédération cycliste d'URSS renoue avec les routes de "l'Avenir", en envoyant en France son équipe première, sous la houlette de Viktor Kapitonov, devenu directeur sportif. La victoire de Sergei Soukoroutchenkov conclut cette participation. C'est une autre histoire.

[modifier] 1952-1965, de Jean Stablinski à Jean-Pierre Genet, les rares exploits français

Au seuil de l'année 1966, le bilan des participations françaises est maigre: une victoire d'étape en 1949 ( Riegert, pour l'équipe FSGT ), sept victoires d'étapes pour les Polonais de France ( 2 en 1950 de Klabinski, 2 en 1952 avec Jean Stablinski et Kuznicki, 1 en 1953 de Pawlisiak, 2 encore en 1954 de Klabinski ), six victoires d'étapes pour les équipes de la FFC.

  • 1954: Fernand Picot (11e étape: Pardubice-Brno)
  • 1956: Pierre Gouget (5e étape: Dresde-Karl Marx-Stadt)
  • 1958: Raymond Mastrotto (7e étape: Berlin-Leipzig)
  • 1962: Christian Pailler (6e étape: Karlovy Vary-Prague)
  • 1963: Jean-Pierre Genet (4e étape: Bratislava-Braska Bistrica
  • 1965: André Desvages (7e étape: Pardubice-Otrokovice)

Au classement général les performances françaises étaient rares. Pour chaque édition, la liste du premier d'entre-eux fait souvent émerger de futurs coureurs du Tour de France:

  • 1952: Jean Stablinski, 3e (équipe des Polonais de France)
  • 1953: Pawlisiak, 5e (équipe des Polonais de France)
  • 1954: Fernand Picot, 4e
  • 1955: Pierre Gouget, 23e
  • 1956: Camille Le Menn, 14e
  • 1957: Joseph Boudon, 7e
  • 1958: Raymond Mastrotto, 14e, solide pyrénéen qui est ultérieurement plusieurs fois classé parmi les meilleurs du Tour de France.
  • 1960: Henri Duez, 25e
  • 1962: Henri Carton, 21e
  • 1963: Jean-Pierre Genet porte le maillot de leader durant 2 étapes, avant d'être contraint à l'abandon. Il sera ultérieurement un des équipiers de Raymond Poulidor et portera le maillot jaune du Tour de France.
  • 1964: Yves Gougault, 32e
  • 1965: Gérard Swertvaeger, 22e

[modifier] Les années fastes: Bernard Guyot, Jean-Pierre Danguillaume, Marcel Duchemin

Lorsqu'il est sélectionné en 1966 pour la Course de la Paix par Robert Oubron, le directeur technique de l'équipe de France, Bernard Guyot fait figure de vainqueur possible. Il a remporté de multiples succès dans les courses "amateurs" en France et sa participation à la Course des 3 capitales est considérée comme le marche-pieds vers une carrière professionnelle. Il n'est âgé que de 20 ans cependant et peut paraître un peu "tendre" face aux amateurs d'État des pays de l'Est. Il est leader d' une équipe de France comprenant André Desvages, Raymond Riotte, René Grenier, La forest. Dès le troisième jour de course, Bernard Guyot, vainqueur de l'étape contre-la-montre, s'empare de la première place du classement général. Il y reste jusqu'au terme de l'épreuve, à Berlin. Il devance le russe Dochljakov de 1' 39, et l'allemand de l'Est Peschel de 3' 45. Son coéquipier André Desvages emporte la huitième étape et la France termine quatrième du Classement par équipe. La presse sportive est louangeuse, et compare déjà Bernard Guyot à Jacques Anquetil. En fait la carrière du natif de Savigny-sur-Orge, ne sera pas pas à la hauteur de ce début.

En 1967, seul Henri Heintz sauve l'équipe de France, marquée par trois abandons. Parmi ceux ci, on relève celui du coureur Marcel Duchemin, dont c'est la première participation à la Course de la Paix. Il avait néanmoins gagné la 9e étape, contre-la-montre (Leipzig-Halle). Heintz qui remporte également la cinquième étape (contre-la-montre) et porte le maillot de leader durant 1 étape, termine 7e du classement final.

Lors de l'édition 1968, à nouveau un français figure parmi les 10 premiers à l'arrivée de la course : Serge Pacary pointe à la 7e place, alors que Marcel Duchemin termine 42e.

L'équipe de France qui s'aligne en 1969 au départ de Varsovie ne vient pas jouer les utilités. Elle comprend l'ancien champion du Monde des "amateurs" 1965, Jacques Botherel, et d'autres éléments de valeur, tels Charles Rouxel, qui termine 7e, Daniel Ducreux, 28e, Michel Roques, 24e après avoir gagné la dixième étape à Eisenhüttenstadt. Surtout le leader des tricolores, Jean-Pierre Danguillaume, arrive à contenir les assauts d'un concurrent polonais appelé à un avenir brillant, Ryszard Szurkovski. Danguillaume remporte la onzième étape (Güben-Cottbus), s'empare de la première place et triomphe finalement à Berlin. Son second, Szurkovski, est à 42 secondes. Le troisième, l'allemand de RDA Dieter Gonschorek, est à moins de 2'. La France se classe quatrième au Classement par équipes. Deux victoires en quatre ans: les français sont devenus des rivaux sérieux pour les coureurs de l'Est.

Pourtant l'année 1970 est celle d'une désillusion pour le leader des tricolores Marcel Duchemin. Vainqueur de deux étapes, la 7e (Plock-Wlokamer) et la 13e entre Halle et Leipzig, toutes deux contre-la-montre, il n'est devancé au classement final que par Ryszard Szurkovski. L'écart entre les deux coureurs est de 1 minute 32 secondes. Mais il résulte du jeu des bonifications, bien assimilé par le champion polonais, puisqu'il avait encaissé plus de 5 minutes là où le français n'avait gagné que 2 minutes...

Victoires d'étapes des français de 1966 à 1970:

  • 1966: Bernard Guyot (3e étape: Tonvald - Harrachov, c.l.m.), André Desvages (8e étape, circuit autour de Varsovie)
  • 1967: Henri Heintz (5e étape: Slavno-Koszalin ), Marcel Duchemin (8e étape: Leipzig-Halle, c.l.m.)
  • 1969: Daniel Ducreux (7e étape: Wroclaw-Poznan ), Michel Roques (10e étape: Swiebodzin-Eisenhüttenstadt), J-P. Danguillaume (11e étape: Guben-Cottbus, c.l.m.)
  • 1970: Marcel Duchemin (7e et 13e étapes, c.l.m.)

[modifier] Les Français, des années 1970 à 2006

Après ces années glorieuses, les équipes de France ne connaîtront plus guère de succès. En 1975, la France est même absente de la compétition, pour des raisons extra-sportives. Au tableau de chasse depuis 1971, dix victoires d'étapes :

Malgré tout certains coureurs français réalisent de bonnes performances au classement général final. Un inconnu fait d'utiles classes avant une carrière fracassante, Laurent Fignon.

[modifier] Palmarès de la Course de la Paix

Année Parcours Vainqueur Étapes km
Individuel Nat. Équipe
1948 (1er) Varsovie - Prague August Prosinek  Pologne 5 872
1948 (1er) Prague - Varsovie Alexander Zoric  Pologne 7 1 104
1949 (2e) Prague - Varsovie Jan Veselý (petit drapeau) France FSGT 8 1 259
1950 (3e) Varsovie - Prague Willi Emborg  Tchécoslovaquie 9 1 539
1951 (4e) Prague - Varsovie Kaj Allan Olsen  Tchécoslovaquie 9 1 539
1952 (5e) Varsovie - Berlin - Prague Ian Steel  Royaume-Uni 12 2 146
1953 (6e) Prague - Berlin - Varsovie Christian Pedersen RDA 12 2 232
1954 (7e) Varsovie - Berlin - Prague Eluf Dalgaard  Tchécoslovaquie 13 2 033
1955 (8e) Prague - Berlin - Varsovie Gustav-Adolf Schur  Tchécoslovaquie 13 2 176
1956 (9e) Varsovie - Berlin - Prague Stanisław Królak URSS 12 2 242
1957 (10e) Prague - Berlin - Varsovie Necio Christov RDA 12 2 209
1958 (11e) Varsovie - Berlin - Prague Piet Damen URSS 12 2 210
1959 (12e) Berlin - Prague - Varsovie Gustav-Adolf Schur RDA 13 2 061
1960 (13e) Prague - Varsovie - Berlin Erich Hagen RDA 13 2 168
1961 (14e) Varsovie - Berlin - Prague Yuri Melichov URSS 13 2 371
1962 (15e) Berlin - Prague - Varsovie Gainan Saidschuchin URSS 14 2 397
1963 (16e) Prague - Varsovie - Berlin Klaus Ampler RDA 15 2 533
1964 (17e) Varsovie - Berlin - Prague Jan Smolík RDA 14 2 211
1965 (18e) Berlin - Prague - Varsovie Guenadi Lebediev URSS 14 2 309
1966 (19e) Prague - Varsovie - Berlin Bernard Guyot URSS 14 2 301
1967 (20e) Varsovie - Berlin - Prague Marcel Maes  Pologne 16 2 298
1968 (21e) Berlin - Prague - Varsovie Axel Peschel  Pologne 16 2 172
1969 (22e) Varsovie - Berlin Jean-Pierre Danguillaume RDA 15 2 030
1970 (23e) Prague - Varsovie - Berlin Ryszard Szurkowski  Pologne 15 1 976
1971 (24e) Varsovie - Berlin - Prague Ryszard Szurkowski URSS 14 1 895
1972 (25e) Berlin - Prague - Varsovie Vlastimil Moravec URSS 14 2 025
1973 (26e) Prague - Varsovie - Berlin Ryszard Szurkowski  Pologne 18 2 083
1974 (27e) Varsovie - Berlin - Prague Stanisław Szozda  Pologne 14 1 806
1975 (28e) Berlin - Prague - Varsovie Ryszard Szurkowski URSS 13 1 923
1976 (29e) Prague - Varsovie - Berlin Hans-Joachim Hartnick URSS 15 1 974
1977 (30e) Varsovie - Berlin - Prague Aavo Pikkuus URSS 13 1 556
1978 (31e) Berlin - Prague - Varsovie Alexander Awerin URSS 13 1 847
1979 (32e) Prague - Varsovie - Berlin Sergei Soukoroutchenkov URSS 14 1 796
1980 (33e) Varsovie - Berlin - Prague Youri Barinov URSS 15 2 095
1981 (34e) Berlin - Prague - Varsovie Charkit Zagretdinov URSS 15 1 887
1982 (35e) Prague - Varsovie - Berlin Olaf Ludwig RDA 13 1 946
1983 (36e) Varsovie - Berlin - Prague Falk Boden RDA 12 1 899
1984 (37e) Berlin - Prague - Varsovie Sergei Soukoroutchenkov URSS 11 1 689
1985 (38e) Prague - Moscou - Varsovie - Berlin Lech Piasecki URSS 12 1 712
1986 (39e) Kiev - Varsovie - Berlin - Prague Olaf Ludwig URSS 15 2 138
1987 (40e) Berlin - Prague - Varsovie Uwe Ampler RDA 14 1 987
1988 (41e) Bratislava - Katowice - Berlin Uwe Ampler URSS 13 2 008
1989 (42e) Varsovie - Berlin - Prague Uwe Ampler RDA 12 1 927
1990 (43e) Berlin - Slušovice - Bielsko-Biała Jan Svorada  Tchécoslovaquie 11 1 595
1991 (44e) Prague - Varsovie Viktor Rakjinsky  Pologne 9 1 261
1992 (45e) Berlin - Karpacz - Mladá Boleslav Steffen Wesemann  Allemagne 9 1 348
1993 (46e) Tábor - Nový Bor Jaroslav Bílek  République tchèque 9 1 342
1994 (47e) Tábor - Trutnov Jens Voigt  République tchèque 9 1 354
1995 (48e) Č. Budějovice - Oberwiesenthal - Brno Pavel Padrnos  Pologne 10 1 379
1996 (49e) Brno - Żywiec - Leipzig Steffen Wesemann Telekom  Allemagne 10 1 703
1997 (50e) Potsdam - Żywiec - Brno Steffen Wesemann Telekom  Allemagne 11 1 629
1998 (51e) Poznań - Karlovy Vary - Erfurt Uwe Ampler Mróz  Pologne 10 1 591
1999 (52e) Znojmo - Plzeň - Magdebourg Steffen Wesemann Mróz  Pologne 10 1 613
2000 (53e) Hanovre - Kudowa-Zdrój - Prague Piotr Wadecki Nürnberger  Allemagne 10 1 608
2001 (54e) Łódź - Plzeň - Potsdam Jakob Piil Telekom  Allemagne 10 1 611
2002 (55e) Č. Budějovice - Chemnitz - Varsovie Ondřej Sosenka Mróz  Pologne 10 1 470
2003 (56e) Olomuc - Walbrzych - Erfurt Steffen Wesemann CCC Polsat  Pologne 9 1 552
2004 (57e) Bruxelles - Wroclaw - Prague Michele Scarponi T-Mobile  Allemagne 9 1 580
2006 (58e) Linz - Karlovy Vary - Hanovre Gianpaolo Cheula Unibet 8 1 283

[modifier] Les autres classements

Comme toutes les grandes courses disputées par étapes, d'autres classements que le "général" permettent l'animation de l'épreuve et la mise en valeur d'autres coureurs. Ces classements annexes n'existent que depuis 1956, année de création d'un prix des meilleurs grimpeurs, et 1962, quand est institué un classement par points, ou prix de la combativité. Des maillots distinctifs sont attribués au leader de ces prix. Il ne sera fait ici état que des vainqueurs récidivistes de ces classements.

Prix du meilleur grimpeur

Classement par points (combativité)

  • 8 victoires: Olaf Ludwig RDA
  • 3 victoires: Ryszard Szurkowski  Pologne
  • Alexis Petrov URSS inaugure ce classement en 1962. Il est suivi en 1963 par Marcel Haesseldonckx  Belgique, et en 1964 par Joseph Spruyt  Belgique. Celui-ci sera plus tard un équipier efficace d'Eddy Merckx sur le Tour de France.
  • Gainan Saidchuschin URSS, lauréat aux points en 1965, est un des rares "cumulards" des 3 classements: meilleur grimpeur en 1960, il triomphe au classement général en 1962. Szurkowski, Pikkuus (vainqueur aux points en 1978) et Ludwig ( 1e grimpeur en 1982) l'accompagnent dans cette performance.
  • à noter la victoire de Erik Zabel  Allemagne en 1992. Originaire de RDA, il va s'illustrer ensuite dans le même genre de succès au Tour de France et remporter plusieurs classiques cyclistes.

Pour finir, une statistique peut être faite portant sur les meilleurs réalisateurs quant aux victoires d'étapes, durant les 58 éditions de la Course de la paix:

[modifier] La Course de la Paix en philatélie

L'épreuve cycliste phare des pays de l'Est, jusqu'en 1989, a donné lieu à un accompagnement philatélique qui vaut d'être remarqué. Il est comparable, par les cachets à date spéciaux et les oblitérations à celui du Tour de France et du Tour d'Italie. Mais du point de vue de l'émission de timbres, la philatélie ayant trait à la Course de la Paix dispose d'une production plus abondante, sur la période allant jusqu'à la fin des régimes "socialistes". En effet, seule course internationale à être organisée par plusieurs pays, chacun des trois États a émis ses propres timbres poste, en particulier au cours des 10 premières années de la compétition.

Dès 1948, la Pologne émet un timbre poste, au graphisme symbolique: une roue de bicyclette à laquelle sont attachés, flottant sous le souffle d'un vent commun, les drapeaux des deux pays organisateurs, la Tchécoslovaquie et la Pologne. Les polonais récidivent en 1952 pour célébrer l'agrandissement de l'aire géographique de la course à l'Allemagne de l'est. Placés sous le signe de la colombe de la Paix, et sous un bandeau énumérant les trois journaux qui chapeautent la compétition, Trybuna Ludu, Neues Deutschland, Rude Pravo, deux coureurs rivalisent, alors qu'au premier plan sont représentés les blasons des trois capitales que la course relie, Varsovie, Berlin et Prague. Tout y est… De leur côté, les administrations postales de la RDA et de la Tchécoslovaquie émettent un timbre pour marquer le même événement. Jusqu'en 1957, chaque année, Pologne et République Démocratique Allemande continuent l'émission de plusieurs vignettes philatéliques à la gloire des coureurs de la "Paix". La poste de Prague est plus chiche en ce domaine: deux timbres seulement, en 1953 et 1956. Mais elle produit des cartes postales prétimbrées, des entiers postaux: une série de 8 cartes, par exemple est imprimée en 1956, illustre par des photos la neuvième Course de la Paix.

L'année 1957 marque un tournant. Le dizième anniversaire de la Course de la Paix est commémoré, outre celles des trois pays traversés, par deux autres administrations postales. Celle de Roumanie émet deux timbres: sur l'un d'eux se détache sur fond azur une colombe blanche perchée sur un guidon de vélo. Celle d'URSS tire un timbre plus classique, mettant en scène des coureurs en plein effort. Mais les années suivantes, seuls les anniversaires multi quinquennaux sont accompagnés d'émissions philatéliques en timbres poste ou en entiers postaux. Par contre perdurent les oblitérations spéciales qui permettent aux collectionneurs de suivre chaque année la course d'étapes en étapes. Comme les cachets premiers jours, elles sont apposées sur des enveloppes richement illustrées, où le graphisme de la production polonaise est souvent remarquable.

Liste des émissions de timbres poste portant sur La Course de la Paix.

  •  Pologne - 1948: 1 . 1952: 1 . 1953: 3 . 1954: 2 . 1955: 2 . 1956: 2 . 1957: 2 . 1962: 3 . 1967: 1 . 1972: 1 . 1977: 1 . Entiers postaux ( sous forme de cartes postales prétimbrées), (liste incomplète): 1959: 1 . 1971: 1 . 1997: 1 .
  • RDA - 1952: 1 . 1953: 3 . 1954: 2 . 1955: 2 . 1956: 2 . 1957: 1 . 1962: 3 . 1967: 2 . 1977: 3 .
  •  Tchécoslovaquie - 1952: 1 . 1953: 1 . 1956: 1 . 1957: 2 . 1962: 1 . 1967: 1 . 1977: 4 .
  • URSS - 1957: 1 . 1986: 1 . 1987: 1 .
  • Roumanie - 1957: 2 .

[modifier] Sources

  • Claude Sudres : Dictionnaire international du cyclisme, 1993.
  • Pierre Chany : L'année du cyclisme. Editions Calmann-Lévy. Les éditions annuelles de ce livre fournissent le palmarés des étapes de la Course de la Paix d 1974 à 1989.
  • site allemand (http//www.friedensfahrt)

Cet article résulte des articles publiés dans Miroir du cyclisme chaque année, au printemps. En particulier :

  • numéro 5, mai 1961
  • numéro 86, mai 1967
  • numéro 100, juin 1968
  • numéro 101, juin 1968
  • numéro 113, mai 1969
  • numéro 141, juin 1971
  • numéro 172, juin 1973
  • numéro 256, août 1978, dans la partie "encyclopédie".

Voir également les articles réguliers de Emile Besson dans l'Humanité au moment de la compétition. L'un d'eux retrace la place de la presse française dans la Course de la Paix: l'Humanité, 9 mai 1977, "le Tour des amateurs, en 30 ans, la Course de la Paix a acquis ses lettres de noblesse". Emile Besson le complète lors de la 36e Course : l'Humanité-Dimanche, 7 mai 1983.

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