Curnonsky
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Curnonsky, de son vrai nom Maurice Edmond Sailland était un gastronome français né à Angers en 1872 et mort le 22 juillet 1956. Proclamé "prince des Gastronomes" en 1927, titre qui lui reste attaché aujourd'hui encore.
Lorsqu'il naît, sa mère meurt en couches ; son père l'abandonne, il sera élevé par sa grand-mère. À l’âge de dix-huit ans, il monte à Paris pour préparer l’École normale supérieure mais il est attiré par le journalisme. Alphonse Allais lui offre alors de reprendre sa chronique, La vie drôle. Il lui faut un pseudonyme. L'amitié franco-russe est au goût du jour. « Pourquoi pas Sky ? » demande Allais, ce qui, en latin, donne : « Cur non Sky ? », un nom qui lui vaudra d’ailleurs d'être arrêté et incarcéré quelques jours en 1914 comme espion russe.
Il écrit dans divers journaux et va devenir un des nègres de Willy (premier mari de Colette), et d’autres personnalités littéraires. À partir de 1921, avec le journaliste genevois Marcel Rouff, il va défendre la cuisine de terroir en publiant vingt-huit opuscules, la France gastronomique, consacrés à la cuisine régionale et aux meilleures tables de France, en cherchant à redonner du prestige à la cuisine bourgeoise et provinciale, par opposition à la sophistication de certains grands restaurants parisiens. C'est, notamment, dans le volume consacré à l'Orléanais qu'il diffuse , en 1926, la recette de la célèbre tarte Tatin.
En 1927, il est nommé Prince des Gastronomes à la suite d’un référendum organisé par la revue Le bon gîte et la bonne table. En 1930, il fonde l’Académie des gastronomes, dont il sera le premier président. Tous ses membres – Édouard de Pomiane, Paul Reboux, Maeterlinck, le marquis de Polignac, Justin Godart pour ne citer qu’eux – sont des gastronomes avertis. Invité de dîners en réceptions, il remplit ses fonctions avec une merveilleuse bonne grâce tout en poursuivant son œuvre littéraire et gastronomique. On lui doit Les recettes des provinces de France avec Austin de Croze en 1933, Les fines gueules de France avec Pierre Andrieu en 1935. Il lit énormément et possède une mémoire fabuleuse mais refuse d'associer son nom à la moindre publicité.
En 1939, il quitte Paris et s'installe en Bretagne à Riec-sur-Belon dans une auberge tenue par une vieille amie, une excellente cuisinière que Curnonsky a découverte. Il dit et écrit tout le bien qu'il pense de sa cuisine, son auberge devient un haut lieu de la bonne chère. Il restera chez elle jusqu'à la fin de la guerre et y rédigera une partie de ses souvenirs avant de revenir à Paris à la Libération.
Pour ses 80 ans, sur l'initiative du critique gastronomique Robert Courtine et de la revue Cuisine & Vins de France, fondée par Curnonsky en 1946, 80 restaurateurs apposent solennellement dans leur salle, à la place que « Cur » avait l’habitude d’occuper, une plaque de cuivre avec ces mots :
- Cette place est celle de Maurice Edmond Saillant Curnonsky,
- Prince élu des gastronomes,
- Défenseur et illustrateur de la cuisine française,
- Hôte d'honneur de cette maison.
Il fut reçu dans tous les hauts lieux de la gastronomie et connut une gloire sans partage. Il mourut à près de 84 ans, en 1956, en tombant d’une fenêtre. Sa dépouille repose dans le cimetière de Beauchamp (Val-d'Oise).
[modifier] Salons Curnonsky
Curnonsky a donné son nom à un bâtiment de la municipalité d'Angers : les salons Curnonsky. Situés en centre-ville, ces salons sont sollicités régulièrement pour des manifestations diverses publiques (expositions, concert, théâtre, compétitions ludiques...) ou privées.
[modifier] Ouvrages
- Les recettes des provinces de France (1933)
- Les fines gueules de France (1935)
[modifier] Liens externes
- (fr) Biographie