Deûle
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La Deûle (en néerlandais : Deule) est une rivière du nord de la France dont l'essentiel du cours est aujourd'hui canalisé (de Lens à Deûlémont). Dans sa partie amont, elle est encore en partie à l'air libre et connue sous le nom de Souchez.
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[modifier] Tracé et embranchements
La Souchez est constituée de la réunion, dans le village du même nom, de deux ruisseaux, le Carency et le Saint-Nazaire.
La Deûle canalisée comporte trois branches:
- le canal de Lens ou canal de La Souchez selon les endroits,
- le tronçon du canal Dunkerque-Escaut dit « canal de la Haute Deûle », ou (improprement!) « Haute Deûle », qui assure la liaison entre la Scarpe (Douai) et le canal d'Aire (à Bauvin),
- la Deûle canalisée, ou Basse Deûle, qui assure la liaison depuis Bauvin entre le canal Dunkerque-Escaut et la Lys mitoyenne (confluence à Deûlémont).
En aval immédiat de Lens, le canal présente la particularité d'être en surélévation par rapport aux terrains voisins. C'est la conséquence des affaissements miniers.
[modifier] Historique de la canalisation
[modifier] Premiers aménagements
Le Deûle a été naviguée depuis l'époque gallo-romaine entre Lille et la Lys. C'est en 1271 que le châtelain de Lille, Jean III, à qui la comtesse Jeanne de Flandre venait d'apporter cette portion de rivière en dot, canalisa la Deûle de Lille à la Bassée, en drainant les marais d'Haubourdin. Au début du XVIe siècle, la navigation fut étendue encore au Sud par la canalisation de la Souchez jusqu'à Courrières et la cité drapière de Lens, aux frais des bourgeois de la ville de Lille.
[modifier] Les projets de Vauban
Après que les armées de Louis XIV se furent emparées de Lille (1667), Vauban médita un vaste projet de canalisation inter-bassins afin, non seulement de disposer d'eau pour inonder les fossés de la nouvelle citadelle de Lille, mais aussi de retarder la marche des troupes ennemies en cas de contre-invasion depuis les Pays-Bas. Ce projet comportait :
- un canal de jonction entre la Scarpe depuis Corbehem et la Sensée à Arleux (terminé en 1690),
- un canal à bief de partage (auj. canal de la Haute-Deûle), entre la Scarpe (depuis le Fort-de-Scarpe] jusqu'à Courrières (terminé en 1693). Le bief de partage étant alimenté par l'Escrébieux,
- une déviation des eaux de la Deûle à la traversée de Lille depuis l'île Rihour (qui avait donné son nom à la ville) jusqu'à la nouvelle citadelle, créant le « bras de la Barre ».
La ville de Lille assuma toute la charge de l'entretien de la voie d'eau depuis Fort-de-Scarpe jusqu'à Deûlémont, et perçut les péages jusqu'en 1798, date à laquelle le Consulat reprit en charge l'exploitation.
[modifier] Le temps du charbon
Au XIXe siècle, pour améliorer l'approvisionnement en charbon de la ville de Lille depuis le bassin de l'Escaut, un groupe d'investisseurs obtient l'adjudication du canal de Roubaix entre l'Escaut et la Marque, affluent de la Deûle dont le confluent est à Marquette-lez-Lille. En 1880, le gouvernement décide d'homogénéiser les caractéristiques du réseau français au gabarit Freycinet, correspondant au transit des spits flamands, circulant déjà sur les canaux du Nord de la France.
[modifier] L'aménagement à grand gabarit
Par suite des deux guerres mondiales et des dommages consécutifs, la situation du gabarit n'évolue plus sur la Deûle jusqu'en 1954 : cette année-là, la Conférence Européenne de Paris envisage de promouvoir les voies navigables de l'Escaut, la Deûle et la Lys en vue de la navigation des chalands de plus de 1000 t.
Sur la Deûle, après la reconstruction de l’écluse à grand gabarit de Don (1959), la mise à grand gabarit (3000 t) de la section Bauvin-Marquette est déclarée d'utilité publique. Les travaux commencent à partir de 1968 par la section les Ansereuilles-Haubourdin, et se terminent avec la construction de la nouvelle écluse du Grand Carré à Lille (1974-1977). Par suite de restrictions budgétaires, les travaux ne se poursuivent de Lille jusqu'à Marquette qu'avec un gabarit réduit de 1350 t, et ce n'est que par un programme de financement régional (1978-1982) que le gabarit est porté de 350 t à 800 t entre Marquette et Deûlémont.
Les travaux d'élargissement ne reprennent qu'en 1993 avec la démolition de l’écluse de Deûlémont qui entraîne un abaissement de 1,83 m du plan d’eau à l’amont de la confluence avec la Lys. Après une décennie de travaux, la Deûle a été ouverte au gabarit de 1350 t à l'aval de Lille en juin 2004.
[modifier] Environnement
Le schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE) Marque-Deûle est en cours d'émergence.
[modifier] Lien externe
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