Eugène de Barrau
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Eugène de Barrau (1801-1887), représentant légitimiste, historien, publiciste
Eugène de Barrau est d'abord receveur de l'Enregistrement (révoqué en 1830 pour ses opinions politiques) à Salmiech, en Aveyron, puis il part à Toulouse passer sa licence en Droit, un temps secrétaire de son cousin Marie-Auguste de Balsac alors préfet de Moselle, avocat, historien, l'un des principaux représentants du mouvement légitimiste en Aveyron.
Sommaire |
[modifier] Un représentant du mouvement légitimiste
Eugène de Barrau est l'un des principaux représentants du mouvement légitimiste en Aveyron, avec notamment son frère Hippolyte de Barrau et son cousin Marie-Auguste, baron de Balsac. Il est le fondateur et le rédacteur de L'Echo de l'Aveyron, journal d'opinion légitimiste. En 1852, il remplit une mission confidentielle auprès d'Henri d'Artois, « comte de Chambord », exilé à Goritz puis à Prague :
« (…) parmi les personnes politiques que j'eu l'occasion de voir, Monsieur le duc des Cars, fut en première ligne, causant un jour avec lui, je lui témoigne que sans la rigueur de la saison, j'aurai peut-être entrepris d'aller chercher près du représentant de notre principe monarchique, quelques consolations à tout ce qui s'accomplissait dans les destinées du pays ; il me dit que pour le cas où je m'y déciderai, je recevrai une mission qui ne pouvait se transmettre qu'oralement et par personne sûre. L'idée d'être de quelque utilité à ma cause me détermina très vite, et la nuit suivante j'avais pris mon parti (…). Celle-ci (l'audience) fut courte, le prince me chargea en peu de mots de sa réponse verbale au message verbal que j'avais rempli près de lui, (...) ».
Eugène de Barrau a consigné dans des carnets le récit de ses voyages auprès d'Henri d'Artois :
« Je lis avec un intérêt croissant les feuillets de notre oncle Eugène de Barrau. Récits détaillés de ses nombreux voyages, à travers l'Italie, la Suisse, l'Autriche ; sa visite à Goritz en 1844, alors résidence d'Henri V, qui le reçut avec grande bienveillance; sa présence à Paris lors du coup d'État de décembre 1852 par celui qui allait devenir Napoléon III ; la mission qu'il reçut alors des grands chefs du parti royaliste et qu'il accomplit, en commun avec son vieil ami Dalbis du Salze, député, auprès d'Henri V, à Prague ; excellent accueil du descendant des rois de France qui l'invita plusieurs jours de suite à sa table, de même que Dalbis. (…). »
" J'avais eu l'honneur de dîner à la gauche du roi, cette place fut donnée cette fois à mon ami Dalbis, et celle qu'il avait occupé près de la reine me fut donnée ; La reine fut pleine de bonté pour moi, et causa avec la simplicité touchante, comme aurait pu le faire la plus simple châtelaine : elle parla de sa famille, des épreuves que les derniers troubles révolutionnaires lui avait imposé, elle parla des enfants de madame la princesse de Lucques et de son dernier né qui était son favori, parce qu'il ressemblait beaucoup à Henry V, qu'elle appella tout simplement, son mari."
En 1869, voici une lettre du « comte de Chambord » :
« J'ai lu avec le plus grand intérêt la lettre de notre excellent ami le baron de Balzac au sujet des dernières élections. S'il y a lieu de s'affliger du peu d'énergie des caractères, il y a cependant lieu de se consoler en voyant combien les sentiments religieux sont restés profondément gravés dans le cœur des habitants de l'Aveyron. Je compte plus que jamais sur l'inaltérable dévouement du baron de Balzac et de Monsieur de Barrau, comme ils peuvent compter eux mêmes sur ma vive gratitude et ma constante affection. HENRY. Frohsdorf le 3 juillet 1869. »
À partir des années 1870 et la chute du Second Empire, Eugène de Barrau fonde des comités légitimistes en Aveyron et s'occupe du journal Le Peuple par lequel ces comités expriment leurs convictions auprès du grand public. Il cessera ses activités politiques à la mort du « comte de Chambord » en 1883.
[modifier] Ses principaux travaux
- Documents contemporains de la Terreur en Rouergue
- 1789 en Rouergue - Etude historique et critique des institutions électorales de l'ancien et du nouveau Régime (Ouvrage dédié au comte de Chambord)
- L'Epoque révolutionnaire en Rouergue - Etude historique (1789-1801)
- Critique sur les anciennes institutions religieuses et civiles. Réponse à l'auteur des Lettres à mes neveux
- Notice historique et descriptive de l'ancienne abbaye de Conques
- Le siège du château de Balsac à partir d'une chronique de 1660
- De la Réforme électorale
- Carnets de Mémoires
[modifier] Sa vie culturelle
En 1854, il fait confirmer pour la famille de Barrau la jouissance de la chapelle de la Vierge (appelée aussi Chapelle de la famille de Barrau) en l'église de Carcenac. En 1871, il est élu vice-président de la Société des lettres, sciences et arts de l'Aveyron. A l'automne 1874, s'ouvre à Rodez la quarantième session du Congrès scientifique de France, Eugène de Barrau est membre du Comité d'organisation et président de la cinquième Section chargée des questions dans les domaines de la Philosophie, Littérature, Economie sociale, Jurisprudence et Beaux-Arts. Il est élu au Conseil général de l'Aveyron dont il est un temps secrétaire, il est conseiller municipal de Valady, président de l'association aveyronnaise des créanciers de Decazeville, etc. . Il vit de ses rentes. Il participe également au recrutement de zouaves pontificaux en Aveyron.
[modifier] Citation
- "Se trouver ignorant est le commencement de la science" (Eugène de Barrau)
[modifier] Bibliographie
- Henry Bedel, Les trois historiens de Barrau
- René Lançon, Eugène de Barrau (1801-1887)
[modifier] Liens externes
|
|
|