Exposition de Charleroi de 1911
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L' Exposition de Charleroi de 1911 n'a pas été nommé exposition universelle mais elle a contribué à révéler au faîte de son développement un certain état de la révolution industrielle.
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[modifier] Contexte économique
L'historienne Corine Godefroid écrit : Charleroi au début du siècle. la vue est impressionnante: on découvre toute la contrée de houillères, de verreries, de hauts fourneaux : Lodelinsart, Gilly; Jumet, Dampremy, Montigny, Couillet; les terrils allongent leurs masses énormes de bêtes apocalyptiques (...) Les industries traditionnelles du pays noir - le charbon, le métal, le verre -, ont comme dans le reste de la Wallonie amorcé un lent déclin. mais Charleroi l'ignore encore. Pourquoi trop s'inquiéter du lendemain: la plupart des foyers parisiens brûlent encore la houille carolorégienne; on exporte 95% des 500.000 pieds de verre produits chaque année; les tonnages de fabrication métallique dépassent toutes les prévisions... [1]. Le choix de l'exposition est le même que celui de Düsseldorf en 1902: introduire les visiteurs aux réalisations, à l'époque exceptionnelle, d'une région à l'avant-garde de la révolution industriellle, mais en même temps en affirmant la richesse artistique de cette contrée qui est, selon le litre lui-même de l'exposition, le Hainaut (ancien et nouveau), mais, aussi, un pays plus large que Destrée, avec à peu près tous les intervenants du monde industriel, politique et économique appelle la Wallonie, car il contient également le Hainaut français, le Pays mosan, bref le Pays wallon pratiquement tout entier de sorte que des protestations s'élèvent, notamment à Liège pour que l'exposition soit rebaptisée Arts anciens aux pays wallons [2].
[modifier] Contexte politique
Depuis 1884, la Belgique est gouvernée par des gouvernements catholiques où ne siège parfois qu'un seul ministre du sud du pays alors que celui-ci envoie une majorité d'élus socialistes et libéreaux au sénat et à la Chambre. Cette situation est de plus en plus mal acceptée. Elle donnera lieu en 1912 à la fameuse Lettre au Roi de Jules Destrée, l'une de schevilles ouvrières du volet culturel ou artistique de l'exposition. Mais dès la pose de la première pierre le 20 juin 1910, sur ce plan-là le ton est donné. Le ministre de l'industrie Armand Hubert, ministre compétent reconnut d'emblée la dimension nationale mais aussi wallonne de l'initiative : Je tiens à souligner d'une façon toute particulière que votre Exposition sera l'oeuvre à la fois de l'Etat, de la Province, de la Commune, c'est-à-dire une oeuvre nationale. Je manquerais à ma naissance, à ma situation et à ma qualité de Wallon si je ne promettais pas à l'expositionde Charleroi tout le concours, tout le dévouement sur lequel vous êtes en droit de compter. [3]. Le vice-présiudent du Conseil de Direction de l'Exposition lui répondit en ces termes: M.Hubert est lke Ministre des Wallons, et le plus wallon des Ministres. Voilà au mloins un ministre qui est wallon. NOus l'avons, le tenons. Comme les jolies femmes, il est prodigue de promesses, mais elles sont enregistrées et gare si à l'échéance, elles sont protestées...[4]
[modifier] L'exposition et l'histoire des techniques en Wallonie
Bien que le Pays wallon ne soit que peu connu pour ses mines de fer, l'exposition pense que c'est la présence de fer qui a fait des habitants de cet espace une population particulièrement apte au travail du fer et enfin la métallurgie ou la sidérurgie contemporaines.
[modifier] L'époque romaine
Le minerais de fer affleurait en de nombreux points de la région de Liège, de l'Entre-Sambre-et-Meuse, de l'Ardenne et de la Gaume comme le rappelle Madeleine Fouss[5]. On relève la présence de Bas fourneaux à Amay. L'historienne souligne que la principale découverte archéologique à cet égard date du 19e siècle, à Morville (entre Dinant et Philippeville), où une véritable entreprise industrielle a été mise au jour avec les creusets de six bas-fourneaux voisins d'un atelier de 28 x 25 m ont été retrouvés [6]. Le Livre d'Or de l'exposition de Charleroi de 1911 s'intéresse principalement au Hainaut et au Namurois et rappelle la disponibilité du minerai de fer dans une série impressionnante de localités comme Châtelet, Gozée, Joncret, Thuin, Beaumont, Couvin,Florennes, Philippeville, Walcourt, Onhaye, Treignes etc. Les Crayats de sarrazins attestent d'une activité industrielle intense déjà connue en 1911 mais considérée inexactement comme remontant à l'époque romaine, ce qui est démenti par de srecherches récentes qui mettent en cause l'iéde que L’extension prise par l’industrie métallurgique serait prouvée par les nombreux sièges sidérurgiques identifiés dans l’Entre-Sambre-et-Meuse et l’Ardenne. (...) Il est permis de voir dans de telles entreprises une sorte de prélude à notre grande industrie métallurgique actuelle. [7]
[modifier] Le Moyen-Âge
En fait, c'est au Moyen-Âge dès avant l'an 1000 que les techniques et la production vont se développer. On utilisait depuis l'antiquité Le bas fourneau (trou dans le sol où minerai, charbon de bois et fondants sont mélangés), permettant d'obtenir uneloupe de fer, spongieuse à cingler avec vigueur. Avant 1000, on passe au four à masse, construit en hauteur et on a des loupes de 100 à 300 kg. Le fer chauffé en présence de matières riches en carbone, se transforme, par cémentation et trempe à l'eau. On a de l’acier pour l’armurerie.
[modifier] La Renaissance
Un nouveau système se met en place fondé sur l'énergie hydraulique. On peut superposer le réseau hydrographique en Wallonie et le développement industriel. Des rivières à cours rapide font tourner les roues des moulins. [8] Cette invention romaine du moulin à eau se réintroduit à partir du IXe siècle, se développe aux XIIe et XIIIe siècles. L'arbre à cames, permet que le mouvement rotatif devienne alternatif, et de mettre en œuvre les marteaux à fouler, les bocards à concasser le minerai, les martinets et les soufflets de forges. La soufflerie hydraulique, appliquée au four à masse, en augmente la température, la production. C’est une étape vers le haut-fourneau. Au XVe siècle, le haut-fourneau wallon existe il va être peint par Bruegel notamment mais aussi Henri Blès, [9] avec le marteau, le gueulard, la roue hydraulique, les chevaux… On le lie à une colline : minerai, charbon de bois et fondant sont enfournés par le gueulard.
[modifier] Oeuvres exposées
Les oeuvres exposées répondent d'ailleurs à la définition que les critiques de l'exposition avancent. En effet l'on retrouve les grandes oeuvres de l'Art mosan comme le trésor d'Hugo d'Oignies par exemple et au moins une reproduction par exemple des Fonts baptismaux de Saint-Barthélemy. On voit aussi les oeuvres de Joachim Patinir, de Jacques Du Brœucq, de Jean Del Cour ou encore Félicien Rops
[modifier] Des noms prestigieux sur la culture ou l'art wallon
Prirent notamment la parole Camille Lemonnier (Hainaut, terre d'art et de travail), Jules Destrée (Les peintres des fêtes galantes Watteau et Pater), Ernest Closson (Les maîtres wallons dans l'écoile du contrepoint néerlandais), Marcel Laurent (L'architecture en Wallonie et spécialement en Haiinaut), Maurice Wilmotte (L'ancienne littérature française du Hainaut),Maurice des Ombiaux (Des ymaigiers à Victor Rousseau), Louis Dumont-Wilden (Les Wallons et l'esprit européen : le Prince de Ligne et Octave Pirmez...
[modifier] Notes
- ↑ Corine Godefroid, Entre culture, industrie et politique, les salons de Charleroi en 1911, in 2000 ans d'Art wallon, la Renaissance du livre, Bruxelles, 2000, p.56
- ↑ Corine Godefroid, art. cité., p.60
- ↑ Le Livre d'or de l'Exposition de Charleroi 1911, Tome I, pp.215-216
- ↑ Le Livre d'or..., p.216
- ↑ Madeleine Fouss, La vie romaine en Wallonie, Duculot, Gembloux, 1974, pp. 41-42
- ↑ Ibidem
- ↑ production du fer en Gaule du Nord et en Rhénanie romaine: typologie des zones de réduction, voir la citation des deux auteurs
- ↑ André Joris et Jean-Louis Kupper, ‘’Villes bourgs et franchises en Wallonie de 1250 à 1477’’, in ‘’’La Wallonie, le pays et les hommes’’’ Tome I, La Renaissance du Libre, Bruxelles, 1977, pp.131-159, et en particulier pp. 136-139
- ↑ Jaquette du Tome I de ‘’’La Wallonie, le pays et les hommes’’’, La Renaissance du libre, Bruxelles, 1975
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