Fransquillons
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Les Fransquillons (du néerlandais flamand Franskiljons, qui peut se traduire approximativement par « Petits français ») sont une minorité de Belgique assez peu connue, d'autant plus qu'elle ne dispose pas d'une reconnaissance officielle. Ils sont issus de la Région flamande.
Ce sont des Flamands culturellement unilingues francophones ou bien des Flamands bilingues de langue maternelle néerlandaise mais ayant fait le choix de s'exprimer essentiellement en français. Les unilingues ont souvent adopté la langue française au XIXe siècle, à titre individuel ou familial ; pour d'autres, il s'agit d'une adoption linguistique récente.
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[modifier] Le rôle historique des Fransquillons dans l'économie et la culture de la Flandre
Historiquement, depuis l'indépendance de la Belgique jusqu'aux années 1960, les Fransquillons occupaient les postes-clé de l'économie locale flamande. Il s'agissait notamment de grands industriels, de joailliers, de banquiers. Essentiellement urbains, ils étaient concentrés dans les grandes villes flamandes : Gand, Anvers, Bruges, Courtrai. C'est toujours le cas aujourd'hui. Leur rôle économique est moins important aujourd'hui qu'autrefois, en raison de la néerlandisation de l'économie locale flamande.
Ils ont joué un rôle important dans le développement économique et industriel de la Flandre, mais ont été accusés par le mouvement flamand d'être trop liés à l'État belge et donc aux intérêts de la Belgique francophone. Les flamingants leur reprochaient notamment de ne plus savoir parler le néerlandais.
Les Fransquillons ont également donné à la Flandre des écrivains de renommée internationale (voir la liste de quelques Fransquillons célèbres). C'est pourquoi on parle parfois d'une littérature flamande d'expression française.
[modifier] Les Fransquillons aujourd'hui
De nos jours, il y a encore environ 1 à 2 % de Fransquillons en Région flamande (source : J.W. Lapierre, politologue et spécialiste de l'emploi des langues), soit environ 60 000 à 100 000 personnes. La plupart sont issus de la grande bourgeoisie flamande. Certains sont des artistes ou œuvrent dans le monde de la culture, notamment plusieurs écrivains.
[modifier] L'identité culturelle fransquillone n'est pas celle des Francophones de la périphérie bruxelloise
Les 120 000 francophones de la périphérie bruxelloise ne sont pas des Fransquillons, car ce sont des francophones (Bruxellois ou Wallons) qui se sont établis en Flandre depuis seulement une cinquantaine d'années.
Il ne faut pas confondre non plus la francisation individuelle, élitiste et très localisée des Flamands fransquillons (dont le total n'a jamais dépassé 2 à 3% de la population en Flandre) avec la francisation massive, diversifiée et quasi-généralisée (classes moyennes, puis classes populaires) qui a caractérisé la population de l'actuelle Région de Bruxelles-Capitale à la fin du XIXe siècle et au début du XXe siècle, les Bruxellois étant aujourd'hui francophones à 90%. C'est pourquoi les 900 000 Bruxellois francophones ne sont pas, eux non plus, des « Fransquillons » ; de plus ils ne se définissent pas comme des Flamands et la région-capitale ne fait pas partie de la Région flamande.
Les Fransquillons (Région flamande), en revanche, se sont toujours considérés comme des Flamands qu'ils n'ont jamais cessé d'être, ils sont fiers de leur originalité culturelle : c'est-à-dire à la fois Flamands et d'expression française.
[modifier] Fransquillons célèbres
- le baron Surlet de Chokier, régent du Royaume de Belgique (1830-1831) avant l'accession au trône du roi Léopold Ier
- Émile Verhaeren, écrivain anversois
- Maurice Maeterlinck, écrivain gantois
- Françoise Mallet-Joris, écrivaine
- Axelle Red, chanteuse
- Arno, chanteur
(liste à compléter)
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