Gardiens des Cèdres
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Les Gardiens des Cèdres sont un parti nationaliste libanais et une milice qui a pris part à la Guerre du Liban, sous le leadership d’Etienne Sacr (connu sous son pseudonyme Abou-Arz). Le parti se déclare comme laïc, bien que ses positions le rapprochent beaucoup du maronitisme politique et intellectuel radical.
La milice fut créée dans les quelques années précédant le déclenchement de la guerre civile au Liban en avril 1975. En septembre 1975, les Gardiens des Cèdres rendent public leur Communiqué No.1 opposé à la partition du Liban, puis le second Communiqué annonça la position anti-palestinienne radicale du parti. Les Gardiens des Cèdres sont profondément opposés à l’arabisme et à l’identité arabe du Liban et intègrent en 1976, le Front libanais, regroupant les partis de la droite chrétienne libanaise. Les Gardiens des Cèdres prirent part aux batailles les plus importantes des premières années de la guerre, contre les camps palestiniens et les partis de gauche. Les principales batailles dans lesquelles il se sont engagés furent : Zahlé, Tal-el-Zaatar, Chekka et Koura. A partir de 1978, ils ont combattu l’invasion des forces syriennes de Beyrouth et de Zahlé. En 1985, les Gardiens des Cèdres se sont opposés aux milices palestiniennes attaquant les villages chrétiens du Sud-Liban. Les miliciens qui sont restés dans la région ont plus tard rejoint l’Armée du Liban Sud pro-israélienne dirigée par Saad Haddad puis par Antoine Lahd.
L’idéologie politique des Gardiens des Cèdres peut être qualifiée de nationalisme ethnique radical. Le Liban est une nation mono-ethnique, les Libanais sont les descendants des Kanaanites et n’ont aucun lien ethnique avec les Arabes. Les Libanais, et non les Grecs, sont les fondateurs de la civilisation occidentale moderne. Ils ont donc appelé à la dé-arabisation du Liban, avec le dialecte libanais comme langue nationale, utilisant un alphabet latin développé par le philosophe et le poète Saïd Akl. Avec l’action palestinienne au Liban, les Gardiens des Cèdres se sont rapprochés d’Israël et ont reçu un soutien logistique, financier et militaire. Ils appelèrent à plusieurs reprises à transférer les Palestiniens du Liban, afin qu’il ne reste plus aucun palestinien sur le territoire national. Durant la guerre, ils sont allés jusqu’à adopter le slogan : « Le devoir de chaque Libanais est de tuer un Palestinien ! »
En 1989, les Gardiens des Cèdres ont une nouvelle fois combattu l’armée syrienne, aux côté de l’Armée libanaise dirigée par le général Michel Aoun et un an plus tard, demandèrent le retrait du Liban de la Ligue arabe. Les changements politiques faisant suite aux Accords de Taëf affaiblirent fortement les Gardiens des Cèdres. Samir Geagea, leader des Forces Libanaises, captura Etienne Sacr au motif de son soutien au général Aoun. Blessé, il parvint à trouver refuge à Jezzine, une ville du Sud-Liban, contrôlée par l’Armée du Liban Sud, puis s’installa en Israël avant d’aller en Europe, après le retrait israélien de la zone occupée au Liban. Les Gardiens des Cèdres furent bannis durant la période d’hégémonie syrienne sur le Liban et Etienne Sacr fut condamné à mort par contumace. Aujourd’hui, les Gardiens des Cèdres ont retrouvé la liberté d’action politique, sous le nom de Mouvement Nationaliste Libanais. Ses cadres ont soutenu à partir de 2005 le général Michel Aoun, mais adoptent présentement une attitude sceptique à l’égard des relations entre Aoun et le Hezbollah.