Georges Wodli
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Georges Wodli était un militant communiste, syndicaliste et résistant français né le 15 juin 1900 à Schweighouse-sur-Moder (Bas-Rhin, alors en territoire allemand) et décédé sous la torture au cours de la nuit du 1er au 2 avril 1943.
[modifier] Biographie
Apprenti ajusteur aux ateliers ferroviaires de Bischheim du Réseau d'Alsace et de Lorraine, ce fils de cheminot fut mobilisé à 18 ans dans la marine allemande, où il prit part à un soulèvement spartakiste à Kiel. Après la fin de la guerre et les trois départements annexés redevenus français, il effectue son service militaire de 1920 à 1922 à Toulon. Puis il se rend en région parisienne où il apprend la langue française et se fait embaucher aux usines Renault, Farman puis Hispano-Suiza. Il s'implique dans les luttes sociales et rencontre le cheminot Pierre Semard, qui l'incitera à rejoindre le Parti communiste français. Il reste membre du PCF malgré la scission qui affecte le parti en Alsace en juillet 1929 et se voit promu au bureau régional Alsace-Lorraine du parti en 1930, année où il entreprend un voyage en URSS.
De retour en Alsace en 1925, il reprend son activité à Bischeim, s'installe à Schiltigheim et milite pour l'unification du syndicalisme cheminot et devient en 1930 secrétaire général de l’Union des syndicats des cheminots d’Alsace-Lorraine à la CGT-U puis à la CGT, qui soutient activement le Front populaire, dans la seconde moitié des années 1930.
En tant que militant communiste, il est candidat aux élections législatives de 1932 à Molsheim, où il n'obtient que 1 330 voix contre 10 891 face au catholique Henri Meck (Union populaire républicaine). Quatre ans plus tard, 2 658 voix se portent sur lui face au même adversaire. Depuis 1933, il se consacrait à l'aide à la résistance allemande des communistes en participant à l'édition des journaux clandestins Die Rote Fahne et de Die Deutsche Volkszeitung, qu'il faisait parvenir en Allemagne par la Suisse; il anime des campagnes pour les antifascistes victimes des nazis, comme Ernst Thälmann, Edgar André, Liselotte Hermann et autres opposants au régime hitlérien.[1]
Mobilisé dans l'armée, il est fait prisonnier lors de la débâcle; il s'évade le 2 septembre 1940, fait pour lequel il est condamné par contumace pour désertion, et rejoint Paris. Le PCF alors interdit, dont il a été membre du comité central de 1932 à 1937 (il devient suppléant au Congrès de 1937), le PCF charge de rétablir la liaison avec les communistes de la zone annexée; il revient en Alsace début 1941 sous le pseudonyme de "Jules" avec une moustache pour le rendre moins identifiable. Il participe à une édition bilingue clandestine de l'Humanité. Il dirige le réseau Wodli, organisant la résistance d'inspiration communiste dans la région, avec son adjoint Georges Mattern (pour le Haut-Rhin), et en liaison avec le groupe Mario (actif en Moselle).[2] Le sabotage de l'exploitation ferroviaire, l'organisation de filières de passage entre les zones française et annexée, l'aide à l'évasion des prisonniers français, soviétiques, polonais dans les camps allemands installés en Alsace-Lorraine, la diffusion de tracts constituèrent des formes privilégiées d'action des groupes qu'il dirigea.[3]
Sa famille est expulsée et se réfugie à Gretz en 1942. C'est en allant la rejoindre qu'il est arrêté par la police de Vichy à Chatou (Yvelines) le 30 octobre 1942. Il est livré à la Gestapo puis interné par les nazis au camp de Schirmeck-Labroque en janvier. Il décède finalement sous la torture au siège de la Gestapo rue Sellenick à Strasbourg.[4]
Il fut nommé à titre posthume chevalier de la Légion d'honneur avec le grade de sous-lieutenant, décoré de la Croix de guerre avec palmes et de la Médaille de la Résistance. Des rues portent son nom à Strasbourg, Metz, Gretz...
[modifier] Lien externe
[modifier] Sources
- ↑ Le Maîtron (1919-1939)
- ↑ L'Humanité, 5 avril 1993, http://www.humanite.presse.fr/journal/1993-04-05/1993-04-05-674303
- ↑ Le Maîtron (1919-1939)
- ↑ L'Humanité, 2 avril 1993 http://www.humanite.presse.fr/journal/1993-04-02/1993-04-02-674129
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