Gouvernement Maurice Duplessis (1)
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Le mandat du gouvernement de Maurice Duplessis, devenu premier ministre du Québec suite à sa victoire aux élections générales du 17 août 1936, s'étendit du 26 août 1936 au 8 novembre 1939. Il obtint plus tard un second mandat, de 1944 à 1959.
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[modifier] Composition
- Maurice Duplessis: premier ministre, procureur général.
- Martin Fisher; trésorier provincial.
- Albiny Paquette: secrétaire provincial.
- Bona Dussault: ministre de l'Agriculture.
- Henri-Lemaître Auger: ministre de la Colonisation.
- Onésime Gagnon: ministre des Mines, de la Chasse et des Pêcheries.
- John Bourque: ministre des Travaux publics.
- William Tremblay: ministre du Travail.
- Oscar Drouin: ministre des Terres et Forêts.
- François Leduc: ministre de la Voierie.
- Joseph Bilodeau: ministre des Affaires municipales, ministre de l'Industrie et du Commerce.
Remaniement en mars 1937:
- Maurice Duplessis: premier ministre, procureur général, ministre des Terres et Forêts.
Remaniement en juillet 1938:
- Anatole Carignan: ministre de la Voierie.
[modifier] Chronologie
- 26 août 1936: assermentation du cabinet Duplessis devant le lieutenant-gouverneur Ésioff-Léon Patenaude. Une controverse a lieu parce que Philippe Hamel, l'une des têtes d'affiche de l'Union nationale, n'est pas membre du Conseil des ministres.
- 7 octobre 1936: début de la première session de la 20ème Législature. Un Office du crédit agricole est créé.
- 23 janvier 1937: Oscar Drouin démissionne du cabinet Duplessis, le premier ministre ayant refusé de mettre en place une Hydro provinciale, tel que promis durant la campagne électorale.
- 25 février 1937: René Chaloult est expulsé du caucus des députés parce qu'il sympathisait trop avec les dissidents Hamel et Drouin.
- 17 mars 1937: la loi contre la propagande communiste, la loi du cadenas, est déposée.
- Été-automne 1937: grève aux chantiers maritimes de Sorel. Duplessis prend ouvertement parti pour l'employeur, accusant le syndicat de tendances pro-communistes.
- 26 janvier 1938: début de la troisième session de la 20ème Législature. On annonce l'établissement d'écoles d'agriculture ainsi que la création d'une école des mines à Québec.
- Mai 1938: débat à Ottawa sur un éventuel désaveu de la loi du cadenas.
- 8 juillet 1938: pour des raisons obscures, Duplessis expulse François Leduc du Conseil des ministres.
- 29 mars 1939: première manifestation anti-conscriptionniste à Québec, à la menace d'une nouvelle guerre.
- 10 septembre 1939: le Canada déclare la guerre à l'Allemagne, dix jours après l'invasion de la Pologne.
- 25 septembre 1939: Duplessis annonce des élections générales pour le 25 octobre. Selon lui, Ottawa a déclaré la guerre pour mieux lancer "sa campagne de centralisation et d'assimilation des pouvoirs provinciaux".
- 29 septembre 1939: Ernest Lapointe, lieutenant de Mackenzie King au Québec, annonce l'intention du gouvernement fédéral de prendre part à la campagne électorale.
- 25 octobre 1939: l'UN est défait aux élections avec seulement 14 candidats d'élus contre 70 libéraux. Adélard Godbout redevient premier ministre.
[modifier] Caractéristiques
Les engagements de l'Union nationale, durant la campagne électorale de 1936, étaient claires: il fallait mettre fin à la corruption et au patronage et engager de grandes réformes afin de mettre fin à la Crise. Sitôt élu, le gouvernement au pouvoir s'empresse de les oublier. Le patronage change de couleur et les réformes, telle l'étatisation de l'électricité préconisée par les membres de l'ALN ralliés à l'UN, sont remises à plus tard. Les unionistes déçus (Philippe Hamel, Oscar Drouin, René Chaloult, François Leduc) sont mis à la porte du gouvernement.
Comme Taschereau, Duplessis mise sur l'entreprise privée pour développer le Québec. Ce qui le distingue de l'ancien gouvernement, c'est son anti-communisme féroce et sa lutte acharnée contre les syndicats, qu'il accuse d'ailleurs d'être affiliés aux communistes. La loi du cadenas autorise la fermeture de tout local soupçonné de propagande communiste.
Duplessis remet à l'ordre du jour le principe de l'autonomie provinciale chère à Honoré Mercier et Lomer Gouin. Il s'allie avec le premier ministre de l'Ontario, Mitchell Hepburn, afin de former un front contre les tendances d'empiètement du fédéral dans les pouvoirs provinciaux.
[modifier] Sources
- Jacques Lacoursière. Histoire populaire du Québec, tome IV. Septentrion. 1997.
- Paul-André Linteau, René Durocher, Jean-Claude Robert et François Ricard. Histoire du Québec contemporain, tome II. Boréal Express. 1986.
- Conrad Black. Duplessis, tome I. Éditions de l'Homme. 1977.
Gouvernement précédent: Gouvernement Adélard Godbout (1)
Gouvernement suivant: Gouvernement Adélard Godbout (2)