Hal Hartley
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Hal Hartley est un réalisateur américain, né à New York, le 3 novembre 1959.
Hal Hartley peut être considéré comme un réalisateur indépendant car il est à la fois scénariste, compositeur et producteur de ses propres films. Il se démarque par un style de mise en scène très particulier et original alliant des personnages privés d'humanité à un recours récurrent à l'ellipse, le tout appelant le public à jouer un rôle actif dans l'intrigue de ses films. Un des thèmes récurrents de son œuvre est celui de la filiation.
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[modifier] Des personnages "dépersonnalisés"
On trouve dans les films de Hal Hartley une direction d'acteurs assez déroutante. Ses interprètes affichent le plus généralement une physionomie neutre, dénuée d'expressions, quasi-robotique et les dialogues sont dits sur le ton d'une conversation banale, y compris lorsque les personnages se trouvent dans des situations émotionnellement intenses. Rien ne laisse paraître ou présager au spectateur la conduite ultérieure ou les sentiments des personnages. Pourtant les failles surgissent et l'intrigue se noue miraculeusement. C'est que l'auteur compte sur le propre vécu du spectateur, interpelle son expérience personnelle pour prêter aux personnages leurs émotions et leurs débats intérieurs.
Cette froideur apparente est couchée sur une intelligence et une sincérité surprenante des personnages. Ils ont en effet une conscience aigüe et mature de leur situation à l'instar du recul qu'en a le spectateur. Les relations entre eux sont aussi spontanées (et touchantes) qu'elles semblent couler de source. Elles se tissent sur une franchise réciproque qui de temps à autres dérape à force d'être trop crue. Il arrive aussi, bien sûr, que l'un d'entre eux s'écarte de cette ligne de conduite mais il est bien vite rappelé à l'ordre.
[modifier] Le recours à l'ellipse
Le découpage utilise à de nombreuse reprises l'ellipse. Cette figure de style n'est assurément pas nouvelle dans le cinéma, d'autres réalisateurs y ont eu bien souvent recours, et Orson Welles avant lui. Mais là encore, partant justement du principe que le spectateur possède une culture cinématographique suffisante, Hal Hartley fait appel à lui de façon active afin qu'il reconstitue lui-même l'enchaînement des séquences et rétablisse le fil narratif. Le procédé joue sur un cadrage précis et appuyé qui permet une compréhension immédiate du contexte ou, de manière plus originale, sur une coupe subite dans le plan lorsque le terme de celui-ci est inéluctable. On verra, par exemple, un personnage insulter un autre, une coupe, et dans le plan suivant, le même personnnage se frotter la joue sans que la gifle ait été filmée (mais est-ce bien nécessaire qu'elle l'ait été ?).
L'ellipse permet aussi à l'auteur de dédramatiser certaines situations, éviter le pathos, en donnant à ses films un aspect humoristique. Le genre de ses œuvres oscille d'ailleurs ainsi entre comédie et drame, sans jamais vraiment bien se positionner.
[modifier] Le thème de la filiation
Hal Hartley explore pour au moins trois de ses films que sont L'Incroyable vérité, Trust me et Simple men, le thème de la filiation. Les relations sont de nature conflictuelle avec un ascendant toujours intransigeant. Dans Trust me, Martin Donovan subit la monomanie tyrannique de son père pour la propreté et dans Simple men, les deux frères, Robert Burke et Bill Sage, désespèrent de l'abandon d'un père qui n'a pas d'autre investissement affectif que son engagement marxiste.
Hal Hartley reste un auteur peu connu bien qu'il ait obtenu le prix du meilleur scénario au Festival de Cannes en 1998 pour Henry Fool. Ce manque de notoriété peut sans doute s'expliquer par le fait que sa filmographie compte encore peu de films, comparé notamment à un Jim Jarmusch qui a commencé sa carrière dans la même période.
[modifier] Filmographie
[modifier] Longs métrages
- 1989 : L'Incroyable Vérité (The Unbelievable Truth)
- 1991 : Trust me (Trust), primé au Festival du cinéma américain de Deauville
- 1992 : Simple Men
- 1994 : Amateur avec Isabelle Huppert
- 1995 : Flirt
- 1997 : Henry Fool
- 2001 : No Such Thing avec Sarah Polley
- 2001 : The Girl From Monday
[modifier] Courts métrages
- 1984 : Kid
- 1987 : The Cartographer's Girlfriend
- 1988 : Dogs
- 1991 : Un désir si vif (Surviving desire)
- 1991 : Traité de la réussite (Theory of Achievment)
- 1993 : Ambition
- 1993 : Flirt
- 1994 : Opera n°1
- 1994 : NYC 3/94
- 1998 : The Book Of Life avec P.J. Harvey
- 2000 : The New Math(s)
- 2000 : Kimono
[modifier] Liens externes
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