Hassan Id Belkassm
Un article de Wikipédia, l'encyclopédie libre.
Cet article provoque une controverse de neutralité. Considérez-le avec précaution. Consultez les discussions pour régler cette controverse. Questions habituelles sur les articles soupçonnés de partialité. |
Qui ne connaît pas Hassan Id Belkassm ? Tous les Amazighs (Berbères) ou qui s’intéressent à eux peuvent répondre par l’affirmative. Il a vu le jour en 1950 à Tiskatine, un petit village au fin fond d’Ihahan, cette région montagneuse coincée entre Mogador (Essaouira) et Agadir. Diplômé de droit et avocat accrédité auprès de la haute cour de Rabat depuis 1982, il a été de tous les combats pour l’amazighité et les droits de l’homme au Maroc. Et ce depuis les débuts des années 70 du siècle passé.
H. Id Belkassm a été le fondateur de la plus grande organisation amazighe, Tamaynut. En 1978 déjà. À un moment où peu de gens peuvent se dire amazigh et à plus forte raison le revendiquer. Car on était encore sous le règne de l’implacable Hassan II. Il a d’ailleurs présidé à aux destinées de Tamaynut pendant plusieurs années. Il a été également l’un des rares avocats à prendre son courage à deux mains et à défendre feu Ali Azaykou lors du fameux procès de 1982. À titre de rappel, le seul crime de cet intellectuel amazigh engagé était d’avoir affirmé dans l’un de ses articles la plus simple des évidences, à savoir que le Maroc est un pays majoritairement amazigh. Ce qui n’avait pas été du goût des tenants de l’idéologie arabo-baâthiste au pouvoir, qui voyaient d’un mauvais œil- c’est toujours le cas malheureusement- le réveil du peuple amazigh.
En raison de ses multiples engagements, Id Belkassm a subi des menaces de toutes sortes. Il a même été emprisonné en 1974 à cause de ses activités au sein de l’Union nationale des étudiants marocains (UNEM). Il l’a été également en 1982 juste parce qu’il avait écrit en tifinagh, l’alpbabet ancestral du peuple amazigh. Pire, il a été empêché, en violation de tous les droits individuels et civils, d’avoir son passeport entre 1978 et 1990 par l’ancien vizir et non moins exécuteur des basses œuvres du défunt roi Hassan II, Driss Basri. Celui-là même qui coule en ce moment même des jours heureux dans l’un des quartiers les plus cossus de Paris.
H. Id Belkassm a été aussi l’un des premiers à internationaliser la question amazighe. Et le premier à parler le tamazight au sein de l’ONU. En sa qualité de président du comité de la coordination de peuples autochtones d’Afrique. Un organisme où il est toujours très actif. H. Id Belkassm a été également parmi les fondateurs du Congrès mondial amazigh (CMA). Il en a été d’ailleurs vice-président. Il était aussi parmi les initiateurs de la célèbre et fameuse Charte d’Agadir en 1991 par laquelle les Amazighs ont fait connaître, pour la première dans l’histoire du Maroc post-indépendance, l’essentiel de leurs doléances et leurs revendications culturelles et identitaires.
Malgré son emploi du temps pour le moins chargé, il trouve toujours le temps pour écrire. En plus d’un nombre incalculable d’articles diffusés dans la presse, il a à son actif plusieurs œuvres : des recueils de poésie « tislit u unzar », « asqqsi » ; un roman « imarayen » ; un livre sur les droits linguistiques et culturelles du peuple amazigh ; la traduction en amazigh de la déclaration universelle des droits de l’homme... Il a été également parmi les premiers à mettre les jalons d’une presse amazighe de qualité. Sans aucun soutien public, alors que les autres publications arabes et francophones profitent allègrement des aides de l’État. Mais qu’à cela ne tienne, H. Id Belkassm, armé d’une volonté de fer, a lancé, avec quelques amis militants, Tasafut, le premier journal amazigh au Maroc.
## diffusé sous la licence GFDL ##