Henri d'Orléans (1822-1897)
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Henri Eugène Philippe Louis d'Orléans, prince du sang, duc d'Aumale, est un militaire et un homme politique français né à Paris le 16 janvier 1822 et mort dans son vignoble du Zucco Giardinello (Sicile) le 7 mai 1897.
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[modifier] Biographie
Cinquième fils de Louis-Philippe Ier, roi des Français, et d'Amélie de Bourbon, princesse des Deux-Siciles, le duc d'Aumale fait ses études au collège Henri-IV à Paris avant d'entrer dans l'armée à seize ans. En 1830, à la mort du dernier prince de Condé, son parrain, qui l'a institué son légataire universel, il hérite l'immense fortune des Condé, estimée à la somme fabuleuse de 66 millions de francs et comprenant notamment le château de Chantilly[1].
Sous-lieutenant en 1839, il part pour l'Algérie en 1840 et participe au combat de l'Affroun (27 avril), mais doit rentrer en France l'année suivante pour raison de santé, avec le grade de lieutenant-colonel du 17e léger. Il retourne en Algérie en 1842 avec le grade de maréchal de camp (7 septembre 1842) et se distingue par la prise de la smala d'Abd El-Kader (16 mai 1843). À la suite de cette campagne, il est promu lieutenant général (3 juillet 1843) et dirige l'expédition de Biskra (1844).
En 1844, il épouse Marie Caroline de Bourbon (1822-1869), princesse des Deux-Siciles. Ils ont deux fils, le prince de Condé, mort en Australie de la typhoïde en 1866, et le « duc de Guise » (1854-1872).
Nommé gouverneur général de l'Algérie (21 septembre 1847), il se démet de ses fonctions après la Révolution de 1848 et s'exile en Angleterre (24 février 1848) où il s'installe à Strawberry Hill, ancienne demeure néo-gothique d'Horace Walpole, près de Twickenham, et s'adonne à des travaux historiques. Il est notamment l'auteur d'une Histoire des princes de Condé et de recherches sur La Captivité du roi Jean et Le Siège d'Alésia, ainsi que d'études sur Les Zouaves, Les Chasseurs à pied et L'Autriche, parues dans la Revue des Deux Mondes.
En 1861, dans une brochure intitulée Lettre sur l'histoire de France adressée au prince Napoléon, il réplique vivement au prince Napoléon, cousin de Napoléon III, qui, dans un discours au Sénat le 1er mars, avait attaqué les membres des familles royales accusés de trahir « leur drapeau, leur cause et leur prince pour se faire une fallacieuse popularité personnelle ». La brochure est saisie et l'éditeur et l'imprimeur, condamnés. En 1865, le gouvernement impérial s'oppose également à la publication de l’Histoire des princes de Condé, qui peut toutefois paraître en 1869.
Il ne revient en France qu'en 1871 et essaye en vain de combattre dans l'armée française. Il est alors élu à la Chambre des députés. Il préside en octobre 1873 le conseil de guerre qui juge le général Bazaine. Inspecteur général de l'armée, il est néanmoins proscrit en 1886, mais sera autorisé à rentrer en France, trois ans plus tard.
Grand amateur d'art, bibliophile, membre de l'Académie française, il lègue à sa mort son domaine de Chantilly (Oise) et ses précieuses collections à l'Institut de France.
[modifier] Œuvres
- Les Zouaves, 1855 (sous pseudonyme)
- Les Chasseurs à pied, 1859 (sous pseudonyme)
- Histoire des princes de Condé, 1869
[modifier] Références
[modifier] Liens externes
- Notice sur le site www.19e.org
- Fiche biographique de l'Académie française
- Biographie militaire illustrée
[modifier] Bibliographie
- Raymond Cazelles, Le duc d'Aumale, prince aux dix visages, Paris, Jules Tallandier, 1984 (Neuauflage, 2004, ISBN 2235016030)
[modifier] Notes
- ↑ Le 9 avril 1832, le député d'extrême-gauche Eusèbe de Salverte interpella le ministère sur le paiement des droits de cette succession. Le directeur de l'enregistrement, Jean-Louis Calmon, répondit que ces droits n'avaient pas encore été réglés, « le gouvernement accordant toujours des délais pour l'acquittement des droits de succession lorsqu'il est constaté que les héritiers n'ont pas les moyens de les acquitter. [...] c'est ici le cas car ces droits s'élèvent à plus de quatre millions, et il ne s'est trouvé dans la succession aucune valeur mobilière. Les liquidateurs de la succession ont cherché à contracter un emprunt sans y réussir ; ils viennent de mettre en vente neuf mille arpents de bois et, avant peu de temps, les droits seront réglés » (cité par le Dictionnaire des parlementaires français, tome 5, p. 261, article « Eusèbe de Salverte ».
Précédé par Charles de Montalembert |
Fauteuil 21 de l'Académie française 1871-1897 |
Suivi par Eugène Guillaume |
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Catégories : Prince de sang royal français • Militaire français • Général français • Conquête de l'Algérie • Personnalité de la monarchie de Juillet • Député de la Troisième République française • Ancien député de l'Oise • Membre de l'Académie française • Académie des sciences morales et politiques • Lauréat du Concours général • Noblesse française • Maison d'Orléans • Duc d'Aumale • Naissance en 1822 • Décès en 1897