Himba
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Les Himbas sont une ethnie bantoue de Namibie apparenté aux Hereros vivant principalement dans le Kaokoveld (la forêt de Kaoko)
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[modifier] Histoire
Le peuple himba serait venu selon ses récits avec les Hereros au 15ème et XVIe siècle du Betschuanaland (le Botswana actuel). Ils ont vécu comme chasseurs et cueilleurs nomade dans le nord-ouest de la Namibie, dans le Kaokoland près de la rivière Kunene (entre l'Angola et les anciens homelands Owamboland et Damaraland). Les Himbas se sont néanmoins différenciés des Hereros entre autres par l'influence des missionnaires allemands sur les Hereros dans la mode et leurs conflits avec les Namas. Les missionnaires ont en effet appris la couture aux femmes herero (les femmes des colons allemands voulaient éviter que leurs maris violent les Herero en voyant leur poitrine) .Celles-ci se vêtirent bientôt de longues robes et couvre-chefs de style victorien appelés Hererotracht. Les Herero christianisés ont alors bien vite considéré les Himbas animistes comme inférieurs.
Au XIXe siècle, les Himbas ont été pourchassés par l’armée coloniale allemande aux côtés des Hereros. Beaucoup se sont réfugiés en Angola et ont travaillé comme pilleurs pour la puissance coloniale portugaise . Après 1920, une réserve leur a été assigné par l’Afrique du Sud qui allait dominer la Namibie pendant plus de soixante-dix ans. Ils ne pouvaient toutefois entraîner ni leur bétail brouter librement ni pratiquer du commerce. Ainsi, les éleveurs de bétail ont été ruinés. Leurs réserve n’a même pas eu un gouvernement propre. Dans les années quatre-vingts la sécheresse et la guerre ont fait rage, la culture des Himbas était aux bords du gouffre. Environ deux tiers de leur cheptel (environ 130.000 animaux) est décédé. Beaucoup d'hommes ont été forcés de s’engager dans l'armée sud-africaine - et ont combattu contre les guerilleros de la SWAPO qui luttaient pour l'indépendance de la Namibie. Avec la fin de la rébellion et l'indépendance de la Namibie, la pluie est également revenue, et les cheptels des Himba ont augmenté à nouveau.
[modifier] Culture
Traditionnellement les Himbas se teignent la peau en rouge avec de l'hématite pour se protéger de l'ardeur du soleil. Les Himbas, hommes et femmes, sont vêtus d’un simple pagne en cuir et se fabriquent des sandales avec des pneus de voitures.
Actuellement des collectivités s'organisent pour gérer le bétail et le tourisme qui peut représenter un revenu appréciable car de nombreux touristes viennent visiter les villages Himbas. Il existe des écoles mobiles, dans lesquelles les enfants apprennent l'anglais. La culture Himba a su garder son originalité en dépit des pressions extérieures et a une chance de survie à condition d'adopter des formes de développement durable.
Les maisons des Himbas ont une forme conique et sont fabriquées avec des feuilles de palmiers, de la terre grasse et des excréments de vache. Dans une famille, ce sont les enfants de la sœur qui héritent du bétail, alors que les enfants reçoivent le bétail de l'oncle maternel. Seuls le « troupeau sacré » et la responsabilité du feu sacré sont laissés au fils. Le feu ne doit jamais s'éteindre, puisqu'il maintient la relation entre les vivants et les morts.
[modifier] Un patrimoine en danger
[modifier] Les lumières de la ville
Les Himbas ont accepté de vivre sur un territoire dont personne ne voulait, le désert du Kaokoland. Jusqu'à une date récente ils ont su entretenir, maintenir et protéger leur mode de vie et leurs traditions. Mais devant l'afflux parfois non contrôlé de touristes, certains Himbas parmi les plus jeunes cèdent aujourd'hui aux tentations d'un monde qu'ils découvrent. On a ainsi vu certains jeunes vendre les bijoux et parures traditionnelles de leur famille contre de l'alcool ou des t-shirts ramenés par des touristes.
Pour aider les Himbas à préserver leur culture, leurs traditions et se protéger des méfaits d'une modernité qui leur serait imposée, une association a vu le jour. Créée par Katjaimbia Tjambiru, une femme chef de tribu Himba et Solenn Bardet, géographe et écrivain qui a partagé la vie des Himbas entre 1993 et 1996, l’association Kovahimba (loi 1901 qui signifie « avec les Himbas ») s’est donnée pour objectif d’aider ce peuple nomade de Namibie à protéger et à valoriser sa culture ancestrale, condition nécessaire pour sa reconnaissance, son développement et le respect de ses droits en Namibie et dans le monde.
Parmi les propositions faites par l'association on trouve avant tout le maintien des conditions qui permettent l’élevage nomade, la création d'une organisation de maîtrise des flux touristiques, l’accompagnement du tourisme dont les Himbas devraient légitimement tirer bénéfice et enfin la représentation des Himbas dans les instances internationales.
« Ils sont à une phase de leur histoire très importante, car depuis quelques années ils se sont ouverts au monde et le monde, notamment occidental, est allé vers eux avec tout ce qu’un tel changement peut apporter de positif et de négatif. Cette situation récente a ouvert les yeux de certains, en a mis d’autres en péril. (...) C’est d’abord leur affaire. Les aider ou mieux les accompagner, n’a de sens que si c’est une réponse à leur demande dès lors qu’ils souhaitent que d’autres savoirs croisent les leurs. » Solenn Bardet.
[modifier] Le barrage d'Epupa
Durant les années 1920 un projet de construction de barrage à Epupa, sur le fleuve Kunene qui fait la frontière entre la Namibie et l'Angola, a vu le jour. Après l'indépendance, la jeune Namibie souhaitait devenir énergétiquement indépendante et a relancé le projet. La réalisation du barrage inonderait près de 200 km² des meilleurs terres de pâturage des Himbas et aurait des conséquences catastrophiques sur la faune et la flore locales. Le patrimoine culturel ancestral des Himbas est également menacé puisque près de 160 tombes Himbas (de la plus haute importance dans leur culture) se situant sur les rives du fleuve Kunene se retrouveraient sous l'eau[1].
La cause des Himbas est aussi défendue par plusieurs ONG, qui mettent en avant d'autres arguments tels que l'augmentation de vecteurs de maladie comme le paludisme du fait de l'existence d'une nouvelle grande étendue d'eau, le contact entre travailleurs et Himbas pendant la durée des travaux qui pourrait conduire à la propagation du VIH.
En 1997 le projet du barrage d'Epupa a été voté par le gouvernement, mais la reprise de la guerre en Angola, qui a parfois tendance à déborder sur le territoire namibien, ainsi que l'implication de la Namibie dans le conflit des Grands Lacs, a donné d'autres priorités au pays. Officiellement, le projet du barrage d'Epupa est toujours à l'ordre du jour, mais reste en suspens depuis ce temps.
[modifier] Notes et références
[modifier] Voir aussi
- Présentation de l'émission "Rendez-vous en Terre inconnue" diffusée le jeudi 31 août 2006 sur la chaîne de télévision France 2 tournée chez et avec des Himbas et avec la participation de Muriel Robin - rediffusion sur France 5 en décembre 2006
[modifier] Articles connexes
[modifier] Bibliographie
Solenn Bardet, Pieds nus sur la terre rouge, voyage chez les Himbas pasteurs de Namibie, Robert Laffont, coll. « Avent.Continue », Paris, janvier 1998, 368 p. (ISBN 2221084268)
[modifier] Liens externes
- Mini-site sur les Himbas, par Solenn Bardet