Histoire de la publicité
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En 1995, la publicité est définie dans le petit Robert par "Ensemble des moyens de communication destinés à faire connaître un bien, un produit ou un service, et d'inciter le public à l'acquérir, par un moyen de communication de masse". Mais la définition donnée par le Dictionnaire de l'Académie française en 1879 diffère : "Annonces dans les journaux, les affiches ou les prospectus".
Que s'est-il passé pour que la définition de la publicité ait subi un tel changement en à peine plus de 100 ans ?
Sommaire |
[modifier] Préhistoire de la publicité (Antiquité-1850)
On retrouve dès l'Antiquité certaines publicités, comme des fresques vantant les mérites d'un homme politique, ou des annonces de combats de gladiateurs,...
Au Moyen-Âge, les ordonnances royales et annonces commerçantes sont diffusées auprès des citoyens par des crieurs publics, représentant ainsi la publicité de l'époque.
En 1539 François Ier décrète que les ordonnances seront rédigées à la main en français et accrochées au mur, à la vue de tous.
En 1789, lors de la Révolution française, des affiches et des pamphlets sont typographiés ou imprimés pour faire s'étendre rapidement les textes révolutionnaires.
Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, la publicité a peu évolué, étant alors très peu développée sous son aspect commercial.
[modifier] De l'affiche à la télévision (1850-1970)
[modifier] Le règne de l'affiche (1850-1920)
La guerre de 1870 engendre de grosses mutations économiques, la production est alors grandissante. La publicité soutient cette production.
L'extension des réseaux de chemins de fer et l'apparition des grands magasins entraînent une intensification des échanges et un élargissement des marchés. La publicité devient alors de plus en plus nécessaire.
Le fort exode rural de l'époque permet une augmentation du niveau de vie des citadins et donc une augmentation de la production. On voit apparaître les catalogues de vente par correspondance ainsi que les foires-expositions à la campagne.
La libéralisation de la presse permet ensuite d'augmenter le nombre de publicités dans les journaux. En 1896, plus de 37% des recettes du Figaro sont dues à la publicité.
De 1880 à 1900, on assiste à un phénomène appelé affichomanie, c'est-à-dire que les affiches sont de plus en plus collectionnées, ce qui en améliore la qualité. Toulouse-Lautrec et Leonetto Cappiello y contribuent grandement en simplifiant, chacun à leur manière, les formes et les couleurs afin de rendre les affiches plus attirantes. Une affiche coûte en 1900 environ 12 francs 60, alors qu'en comparaison un quotidien ne coûte que 50 centimes.
On voit ensuite s'étendre les logos de marques aux emballages, puis vers 1920 aux produits dérivés (boîtes d'allumettes, cendriers,...)
[modifier] La voix de la publicité (1920-1950)
En 1922 apparaît la radio, les premiers spots publicitaires seront eux diffusés dès 1928.
En 1923, Citroën propose l'achat à crédit avec sa campagne publicitaire, favorisant ainsi les citoyens de la classe moyenne à l'achat.
Dans les années 1930, la publicité américaine, plus technique, entre en scène s'opposant à la publicité française plus artistique comme celle d'un Cassandre. On voit ainsi naître des cours de publicité en école de commerce, puis le métier de publicitaire. La publicité se veut alors technique, presque scientifique.
En 1936, l'appartion des congés payés grâce au Front Populaire permet à la publicité de se tourner vers les vacances et loisirs, en particulier dans le domaine des sports d'hiver.
L'Exposition universelle de 1937 est la première à proposer un pavillon de la publicité. Cela montre, par une transformation des valeurs et l'apparition du marketing, le début d'une société de masse.
Après la Seconde Guerre mondiale, les étalages (vitrines et aménagement intérieur) sont mis en valeur. Quatre types se dégagent :
- L'étalage de présentation, qui présente les articles du magasin
- L'étalage d'attraction, qui tente d'attirer l'œil des passants
- L'étalage de prestige, qui donne un apperçu du standing du magasin
- L'étalage de notorité, qui ne vend presque qu'un nom de marque
[modifier] Les années glorieuses de la publicité (1950-1970)
Le Plan Marshall permet l'expansion des idéaux américains, avec comme principal symbole la pin-up.
Durant les Trente Glorieuses, la publicité renforce l'idée que les loisirs sont hautement importants dans une vie.
En 1955, les sciences humaines (psychologie, sociologie,...) apparaîssent dans le domaine de la publicité.
En 1960 ce sont les débuts de la publicité à la télévision, et en 1968 toutes les marques sont autorisées à la publicité télévisuelle, sauf la lingerie, les carburants, les disques, ou encore la margarine, "dans le respect des intérêts fondamentaux de l'économie nationale".
[modifier] Evolution actuelle de la publicité (1970-demain)
Dans les années 1970, la publicité devient un véritable phénomène culturel, les média analysent les images et les campagnes publicitaires. Ils transforment publicité en évènement, avec par exemple l'émission télévisée Culture Pub.
Dès les années 1980, la photographie prend une place importante dans la publicité par affiche. Elle peut être documentaire (présentation d'un outil et de ses caractéristiques), artistique (principalement pour les publicités de parfumerie), ou au service de l'idée (principalement humoristiques). L'un des évènements les plus marquants de l'époque à été la campagne des affiches Myriam, présentant une femme qui se dénude un peu plus chaque jour.
Dans les années 1990 apparaît le concept de packaging qui met en valeur un produit grâce à son emballage. En même temps, la publicité devient de plus en plus ciblée sur une partie de la population (âge, origine ethnique, ...), et des magasins spécialisés un "style de vie" apparaissent (Nature & découvertes, Fnac Junior, Pimkie, ...). De plus en plus souvent, la publicité s'associe avec une émission ou un évènement, il s'agit alors de sponsoring. Parfois même les marques s'affichent politiquement ou socialement (Benetton dans son combat anti-racisme). Il s'agit de mécénat.
On voit également ressurgir dans les années 90 un mouvement anti-pub, avec comme exemple le plus courant le groupe Casseurs de Pub. Ce mouvement anti-pub dénonce l'impact normatif de la publicité sur les enfants, la privatisation des espaces publics au profit des marques, le gaspillage publicitaire, ...
A l'aube du troisième millénaire apparaît une nouvelle forme de publicité, le shockvertising, basé sur l'aspect choquant des images et/ou sons de la publicité, comme par exemple la campagne de Sécurité Routière.