Instinctothérapie
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L'instinctothérapie, signifiant littéralement « thérapie par l'instinct », est un mouvement fondé par Guy-Claude Burger. Il se présente comme mettant en pratique diverses théories « alternatives », notamment l'instinctonutrition et l'anopsologie.
Guy-Claude Burger a été condamné pour exercice illégal de la médecine[1]. Il a fondé l'association Orkos-Montramé puis l'association Orkos puis encore l'association VAMOS (Vivre autrement pour la mise en œuvre de la solidarité) ainsi que la Fédération internationale pour le développement de l'alimentation instinctive (FIDALI)[1] reconnue comme une secte par le rapport Vivien de 1995.
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[modifier] L'instinctonutrition
L'instinctonutrition est une pratique alimentaire qui fait appel à l'instinct pour le choix et la consommation exclusifs d'aliments crus non transformés (biologiques ne suffit pas). L'instinct pour le choix se présente sous la forme de l'odorat : les yeux fermés ou bandés, celui qui veut pratiquer l'instinctothérapie va sentir les fruits et légumes crus présentés, et choisir celui qui aura l'odeur la plus attirante à ce moment. Il pourra en manger à satiété, tant qu'il ne sentira pas un goût âpre au fond de la gorge, indiquant que le seuil maximum de consommation de cet aliment est dépassé. Ce mode de fonctionnement bannit le lait et les céréales.
[modifier] L'anopsologie
L'anopsologie, construit du grec άν (« sans »), όψου (« mets préparé »), et λογια (« théorie »), désigne une théorie qui vise à l'étude d'une alimentation dite « naturelle ». Cette théorie part de l'hypothèse que les animaux, l'homme en particulier, pourraient avoir une alimentation à laquelle ils ne seraient pas adaptés. Cette théorie est controversée, accusée d'être une pseudo-science et de favoriser les comportements sectaires.
[modifier] Postulats de l'anopsologie
L'anopsologie formule des hypothèses et donne des conclusions à partir de l'observation du fonctionnement de l'organisme humain ou animal placé dans des conditions d'alimentation naturelles.
Il est spontané pour l'être humain d'utiliser son intelligence dans le but d'améliorer les caractéristiques gustatives et digestives des aliments donnés par le milieu naturel. L'homme, suite à la maîtrise du feu, à l'introduction de l'agriculture et de l'élevage, et aux différentes transformations culinaires ou industrielles, a modifié son alimentation depuis une période relativement récente, remontant en gros au néolithique.
L'anospologie cherche à savoir si les nouvelles caractéristiques organoleptiques et biochimiques des aliments courants ne posent pas des problèmes métaboliques ou autres que l'organisme ne serait pas capable de résoudre, à partir d'une interprétation de la génétique. La théorie est que l'utilisation d'aliments « progénétique », plus proche de la « programmation génétique », peut influencer positivement la santé.
Cette interprétation de la génétique se décompose en plusieurs parties :
- les modifications organoleptiques (saveur, consistance, jutosité, etc.) entraînées par la préparation culinaire ne correspondraient pas forcément à la « programmation » des organes sensoriels ni des centres cérébraux qui traitent les informations recueillies, l’équilibration nutritionnelle subissant des inhibitions ou des altérations ;
- les différences de digestibilité peuvent modifier le fonctionnement des réflexes de réplétion et favoriser l'absorption intestinale de certaines substances indésirables ;
- les réactions chimiques survenant au cours de la préparation culinaire font apparaître des espèces chimique nouvelles (ECN), susceptibles d’échapper au contrôle des enzymes disponibles dans l’organisme, prévues a priori pour assurer la dégradation des molécules « originaires » ;
- certaines molécules présentes dans des aliments non représentés dans la « plage alimentaire originaire » pourraient elles aussi échapper à la dégradation « normale ». Sont donnés en exemple certaines protéines présentes dans le lait animal, dans les plantes sélectionnées ou génétiquement modifiées (OGM) ;
- les molécules incomplètement dégradées, soit par suite d'une surcharge digestive, soit par suite de l'incompétence enzymatique, peuvent franchir la barrière intestinale et s'accumuler dans les tissus ou dans les cellules, au risque d'engendrer divers types de dysfonctionnements, comme pour les AGE (advanced glucation endproducts, ou complexes glucides-protides) ;
- certaines protéines, certains peptides ou certaines molécules complexes incomplètement dégradées pourraient conserver des structures « antigéniques ». L'idée est alors qu'il faut prendre en considération une éventuelle perturbation du système immunitaire, sous forme d'intolérances alimentaires, d'allergies, de troubles auto-immuns ou d'immunodépression ;
- certaines molécules incomplètement dégradées pourraient provoquer des dysfonctionnements du système nerveux et induire des troubles du comportement ou de l'état psychique.
[modifier] Critiques
Une accusation portée contre l'anopsologie est qu'elle promeut un modèle communautaire qui se rapproche de celui des sectes. Le terme d'anopsologie est d'ailleurs souvent utilisé par les groupes sectaires comme l'Ordre du Temple Solaire pour donner une apparence scientifique à une pratique d'« alimentation naturelle ».
L'autre accusation est celle d'être une pseudo-science. Ainsi, les processus classiques de recherche scientifique ne sont pas appliqués à l'anopsologie. Selon les partisans de cette méthode, ce manque de recherche est dû à un rejet de la communauté scientifique. Selon la communauté scientifique ce rejet s'explique par le fait que l'anopsologie ne propose pas d'hypothèses étayées à expérimenter.